Une abstention record (53,65%, soit 14 points de plus qu’au premier tour des régionales de 2004), un PS qui devance l’UMP (29,48% contre 26,18%); un parti écolo-gauchiste qui confirme, sans plus, sa percée réalisée au élections européennes (12,47%), talonné de prés par un Front National ragaillardi, (11,74% des voix au niveau national) ; un Front de Gauche qui plafonne à 5% ratant totalement son pari de devancer le FN ; un Modem qui divise par deux son score des européennes de juin 2009 avec 4,24% ; un NPA laminé aux alentours de 2%, tel est le premier bilan à tirer de ce premier tour des élections régionales.
En région Rhône-Alpes l’abstention à atteint plus de 57% mais le sursaut de l’électorat national a permis à la liste conduite par Bruno Gollnisch de dépasser les 14% (de bon augure pour le second tour), derrière Françoise Grossetête (UMP-NC, 26,39%), Jean-Jack Queyranne (PS, 25,40%) et Philippe Meirieu (Europe Ecologie, 17,83%).
Malgré la grève du vote qui a touché particulièrement les catégories populaires, l’un des grands enseignements de ce scrutin est « un retour tonitruant du Front national » explique Erik Izraelewicz dans La Tribune résumant le sentiment général des analystes politiques. Ce résultat électoral est « aussi un désaveu » pour les socialistes a-t-il noté, au vu du très faible taux de participation.
Le sourire triomphant de Martine Aubry hier soir, cachait aussi son inquiétude devant les gros scores réalisés par sa rivale Ségolène Royal en Poitou-Charentes, et Georges Frêche en Languedoc-Roussillon, lequel a humilié dans les urnes la liste du PS d’Hélène Mandroux soutenue par la patronne de la rue de Solferino. Et les marchandages sordides ont déjà débuté pour la répartition des places entre le grand frère socialiste et ses frères ennemis d’Europe Ecologie et du Front de Gauche…ça promet !
Pour expliquer leur débâcle, les ténors de l’UMP qui se sont succédés sur les plateaux hier soir ont repris jusqu’à la nausée l’antienne énoncée par François Fillon, selon laquelle L’abstention « ne permet pas de tirer un enseignement national » de ce scrutin et que « tout reste ouvert » pour le second tour.
Après avoir proclamé par la voix de Nicolas sarkozy, que ces élections régionales avaient une portée nationale, valeur de jugement sur la politique du gouvernement, la direction de l’UMP a rapidement tenu le discours inverse devant les mauvais sondages. Dans les faits, les huit ministres en lice sont assurés de ne pas être élus à la présidence d’une région dimanche prochain et ont subi à plein un vote sanction. Il faut en effet toute la mauvaise foi de l’homme de paille de Sarkozy à la tête de l’UMP, le frère Xavier Bertrand ou du porte-parole Frédéric Lefebvre, pour prétendre que cette abstention est d’abord un camouflet pour les politiques menées par les présidents socialistes de région.
Si ce vote de dimanche n’est certainement pas un plébiscite de la gestion régionale du PS, il est avant tout le résultat des trahisons électorales de l’UMP qui, sur fond d’ouverture à gauche et de poursuite de la folle politique mondialiste, s’est révélée incapable depuis 2007 de répondre aux espoirs suscités par les promesses du candidat Sarkozy.