Martine Aubry a été désignée par la plupart des médias comme le grand vainqueur des régionales, le succès du PS légitimant paraît-il fortement son statut de présidentiable. Un jugement qu’il est cependant légitime de relativiser si l’on se souvient que la forte implication de la patronne du PS en faveur de la candidate adoubée par la rue de Solferino en Languedoc-Roussillon, Hélène Mandroux, a grandement contribué au triomphe de son ennemi intime Georges Frêche…
Un sondage LH2 pour le site internet du Nouvel Observateur diffusé lundi, laisse d’ailleurs apparaître clairement que Dominique Strauss-Kahn, auréolé ( ?) de son statut de directeur du FMI et qui jouit de l’insigne avantage de ne pas apparaître trop impliqué dans les guerres d’appareils et les bisbilles intra-socialistes apparaît pour 37% des Français (47% chez les seuls sympathisants socialistes), comme le meilleur candidat de la gauche pour la présidentielle de 2012, loin devant Martine Aubry (13%) et Ségolène Royal (12%).
Sans surprise, si les sympathisants de gauche issus des catégories populaires ne sont pas sous le charme du mari d’Anne Sinclair, DSK obtient ses meilleurs soutiens chez les bobos, les habitants de l’agglomération parisienne (47%) et les catégories sociales « supérieures » (49%). Selon le baromètre Viavoice à paru le même jour dans Libération, la cote de popularité de Dominique Strauss-Kahn le place toujours en tête avec 55% (mais en recul de trois points), devant Bertrand Delanoë (53%, -3 points)) et Martine Aubry (49%, + deux points).
La cote de popularité de Nicolas Sarkozy au plus bas depuis février 2008, a baissé de 4 points sur un mois à 37% d’opinions positives, tandis que celle du Premier ministre François Fillon recule de 5 points à 46%. Les opinions négatives vis-à-vis du chef de l’Etat progressent de 3 points à 60%, tandis que 3% ne se prononcent pas. Par ailleurs, 47% des Français ont une opinion négative de M. Fillon (+ 4 points) et 7% ne se prononcent pas.
Signalons une nouvelle fois que cote de popularité, notion au final aussi floue qu’ambiguë, ne rime pas avec score électoral. Nous en voulons pour preuve, celle de Marie-George Buffet (39% en hausse de 5 points) ou d’Olivier Besancenot (39%, -1 point), en total décalage avec les résultats des dernières élections car perçus comme les représentants d’une idéologie très massivement rejetée par nos compatriotes.
Au rayon « accessoire écolo », Daniel Cohn-Bendit voit également sa cote de popularité s’arrondir avantageusement avec un bond de 5 points pour s’établir à 42%, tandis que celle de Cécile Duflot progresse de manière identique atteignant 27%.
Invitée hier de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, Mme Duflot ne s’est pas contentée de dire qu’elle trouvait les récents propos polémiques d’Eric Zemmour (voir les articles sur notre blog) « dégueulasses ». Elle a déclaré sur le ton de la confidence qu’elle aimait « le confit de porc », avant de préciser que son conseiller en communication lui avait interdit d’en parler. Pressée de questions sur la raison de cette omerta alimentaire, la patronne des verts n’a pas souhaité répondre, visiblement très gênée par sa gaffe. Pas certain en effet qu’un réponse franche aurait augmenté pour le coup son capital de sympathie, y compris chez les bobos…