Si l’actuelle campagne de communication de l’Eglise catholique en France en vue de susciter des vocations à la prêtrise est diversement appréciée par les fidèles – notamment l’affiche de ce jeune homme souriant en veste verte et chemise à col romain arborant un badge « Jesus is my boss » et ornée de l’inscription Why not? »- les catholiques ont été sensibles au soutien apporté au pape par les cardinaux, alors que Benoît XVI est fortement critiqué dans les medias pour sa gestion des scandales de pédophilie dans le clergé.
Lundi, à l’occasion du cinquième anniversaire de son accession à la tête de l’Eglise catholique, une cinquantaine de cardinaux ont déjeuné avec le Saint-Père au Vatican pour manifester concrètement cette solidarité dans la tourmente. Le doyen des cardinaux, Mgr Angelo Sodano ou encore le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, ont relaté auprès du grand public ce soutien de la hiérarchie catholique à son pape.
Les affaires de pédophilie qui ont éclaboussé l’Eglise, ne doivent pas pour autant fausser notre sens critique. Il faudrait être bien naïf pour ne pas voir dans l’orchestration de cette campagne contre Benoit XVI des intentions qui sont beaucoup moins pures que la volonté affichée de « faire éclater la vérité », de révéler au grand jour des crimes enfouis. Il s’agit bien de forger une « opinion générale » –dont le règne disait Paul Valéry, est engendrée par l’accouplement du mensonge et de la crédulité- en accréditant l’idée qu’il y a quelque chose de définitivement pourri au sein d’une institution catholique « archaïque », « vermoulue », « repliée sur elle-même », refusant le progrès »…
Bref, les mêmes qui trouvaient hier des circonstances atténuantes à Frédéric Mitterrand, Daniel Cohn-Bendit et Roman Polanski, pour ne citer qu’eux, s’acharnent aujourd’hui à peindre en noir la hiérarchie catholique. A été dévoilée encore dernièrement la condamnation du général cinq étoiles Raymond Germanos, franc-maçon affilié à la GLNF, sans que personne n’en tire bien évidemment la conclusion que la F.M est un repère de dangereux détraqués sexuels, idem pour ce membre du Consistoire démasqué à la suite de l’Emission « Les infiltrés » sur les réseaux pédophiles.
Les chiffres parlent pourtant d’eux-mêmes. Bien sûr, un seul cas de pédophilie est déjà un cas de trop, mais selon une étude indépendante du John Jay College of Criminal Justice de la City University of New York, sur une période comprise entre 1950 et 2000 , si 100 prêtres ont été condamnés pour des faits de pédophilie aux Etats-Unis, 6000 professeurs d’éducation physiques et d’entraîneurs sportifs l’ont été dans la même période.
Plus globalement, le journal italien l’Avvenire (édition du le 13 mars 2010), indique qu’ont été déposées ces 9 dernières années dans le monde 3000 plaintes contre des prêtres, dont 10% pour des attirances envers des « mineurs impubères ». Depuis 2001 le nombre des prêtres accusés de pédophilie s’établit donc environ à 300 pour des faits s’étendant sur les 50 dernières années. Si l’on rapporte ce chiffre aux 405 000 prêtres dans le monde, nous arrivons au pourcentage suivant : 0,074% des prêtres ont été accusés (et non pas condamnés) de pédophilie.
Pourcentage que l’on pourrait comparer si cela était possible, au nombre des pédophiles occupant des fonctions éminentes au sein d’autres confessions religieuses, ou membres d’associations « humanistes », de groupes de pression, etc. Notons encore que dans 80% des cas, les pédophiles sont des hommes mariés.