Conseiller des princes de ce monde, proche de Nicolas Sarkozy, Alain Minc, a fait sensation le 7 mai dernier sur France-Info lorsqu’il a évoqué « l’effet du vieillissement » sur les comptes de l’assurance maladie en proposant de faire payer les « très vieux ». Citant le cas de son papa hospitalisé 15 jours en service de pointe, il a noté que « la collectivité a dépensé 100 000 euros pour soigner un homme de 102 ans. Je trouve aberrant, quand le bénéficiaire a un patrimoine, ou quand ses ayants droit ont des moyens, que l’État m’ait fait ce cadeau à l’œil ». Dans son bulletin L’insolent, Jean-Gilles Malliarakis rapporte que la tarification hospitalière avancée par M. Minc était bidonnée. Même le quotidien Libération a fait justice du chiffre avancé, forçant M Minc à avouer que celui-ci était « illustratif », en fait à diviser par quatre. Comme la noté M. Malliarakis, pointant la technique du « mensonge illustratif », plus celui-ci « se fonde sur une énormité, mieux il s’assure de sa pérennité. Bientôt on coupera la parole à tous ceux qui en contesteront les développements logiques. Et on interdira encore plus résolument de s’exprimer aux véritables défenseurs de la liberté ».
Si l’idée de l’euthanasie des « vieux » progresse tout aussi insidieusement dans une société française dont les « élites » se satisfont déjà des 200 000 IVG pratiquées chaque année, les Français du troisième âge sont plus globalement « les premières victimes de l’insécurité ». Une réalité évoquée par le quotidien Le Figaro qui a relayé lundi les grandes lignes du rapport intitulé « Vieillir partout en sécurité, l’affaire de tous », rédigé par le député UMP Edouard Courtial.
D’après le rapport, les « séniors (20% de la population), sont victimes de près d’un tiers (29%) des cambriolages d’habitations principales ou secondaires, représentent plus des deux tiers (67,1%) des victimes de vol par ruse, plus de la moitié (51%) des abus de confiance, 20,1% des vols à l’arraché, près des trois-quarts (74%) de l’usage frauduleux de la carte de crédit. Plus grave encore, les coups et blessures volontaires assénés aux plus de 60 ans ont augmenté de 45,4% entre 2002 et 2008 !
Brice Hortefeux a annoncé dans la foulée qu’ « une opération tranquillité seniors, à l’image de l’opération tranquillité vacances pour lutter contre les cambriolages, serait mise en place, afin de permettre aux personnes âgées de mieux se signaler aux forces de l’ordre lorsqu’elles s’estiment menacées ». Mais encore faut-il que la justice fasse correctement son travail. Ainsi, le « jeune » qui a agressé dimanche une femme de 90 ans à Bourg-lès-Valence (Drôme) pour lui voler son sac, était une nouvelle fois un récidiviste qui venait tout juste de sortir de prison.
Les annonces de ce gouvernement pour se rappeler au bon souvenir d’un troisième âge au sein duquel l’UMP dispose d’un fort électorat, ont un fort relent de marketing politique. L’insécurité, qui touche en premier lieu les plus démunis et les plus faibles d’entre nous, ne sera pas combattue efficacement par des effets de manche ou des mesurettes, mais bien par l’application de l’énergique politique de dissuasion et de répression de la délinquance défendue par le FN. A savoir la mise en place d’une échelle des peines cohérentes, l’application effective de la peine prononcée, la construction de 75 000 places de prison supplémentaires, l’expulsion des délinquants étrangers et bien sûr le renforcement des moyens et des effectifs des forces de l’ordre, sachant que la suppression de milliers de poste de policiers et de gendarmes a été officiellement annoncée par le gouvernement.