Roselyne Bachelot a toujours été un soutien fidèle de l’association représentant le lobby gay au sein de l’UMP, « GayLib », qui a travaillé dernièrement « sur un ensemble de propositions visant à améliorer la prise en charge de la transidentité dans notre société et à lutter contre la transphobie ». Pour preuve, paraissait au Journal officiel le 10 février un décret supprimant « les troubles précoces de l’identité de genre » d’un article du code de la Sécurité sociale relatif aux « affections psychiatriques de longue durée ». La France devenait ainsi le premier pays au monde à considérer que le transsexualisme n’est pas une affection psychiatrique. Lundi, à l’occasion de la « Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie », Roselyne Bachelot a confirmé que la France allait demander à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) que le transsexualisme soit retiré de la liste des maladies mentales. Sans lien véritable avec cette « normalisation » du transsexualisme, Mme Bachelot a déclaré que cette journée « est l’occasion de rappeler que la France reste fortement mobilisée dans la lutte contre la stigmatisation et les violations graves des droits de l’Homme dont sont victimes les personnes lesbiennes, gay, bisexuelles, transgenres (LGBT) partout dans le monde ».
Très chatouilleux sur toutes ces questions, le député Christian Vanneste, encarté à l’UMP comme Mme Bachelot, n’a curieusement pas réagi à cette initiative du ministre de la Santé. Sur son blog, le 30 avril, M. Vanneste tenait pourtant des propos extrêmement tranchés, aptes à heurter Gaylib et ses ami(e)s. Rappelant en tant que catholique son attachement au sacrement du mariage, il affirmait notamment que « l’atelier sémantique gay a inventé la prise de judo conceptuelle la plus efficace : la pédophilie est un crime. L’homosexualité une vertu ». « L’opposition outrancière entre pédophilie et homosexualité poursuivait-il n’est pas fondée en raison des tendances éphébophiles assez fréquentes dans l’histoire qui ignorent la frontière juridique de l’âge ».
«Une société lucide sur son avenir écrivait-il encore devrait avant tout ne porter d’intérêt qu’à l’hétérosexualité tendant à la création de familles les plus stables possibles. Le reste appartient à la psychologie voire à la psychiatrie (pour la pédophilie) non à la politique, ni au droit ». Une analyse qui a choqué le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre, et qui l’a fait savoir sur Canal plus. M. Vanneste a rappelé hier qu’il ne pratiquait pas d’amalgame entre homosexualité et pédophilie comme a cru le comprendre M. Lefebvre. Ouf…
M. Vanneste, en pointe dernièrement dans la manœuvre visant à empêcher définitivement le FN de se hisser au second tour lors des élections législatives –Voir à ce sujet nos articles publiés les 9 et 29 avril et 5 et 10 mai- semble cependant très heureux à l’UMP, dont il est une sorte d’alibi droitier, héraut d’un « combat pour les valeurs » parfaitement neutralisé.
Un peu à l’image du président portugais Anibal Cavaco Silva qui, dans la foulée de la visite du pape dans son pays le 13 mai a relevé le salon beige, «a approuvé hier la loi autorisant le mariage homosexuel, dernière étape avant son entrée en vigueur dans les prochains jours. M. Cavaco Silva, catholique pratiquant et membre du principal parti d’opposition de centre-droit, a tenu à rappeler qu’il promulguait cette loi malgré ses convictions personnelles ». M. Vanneste peut toujours se consoler en se disant qu’il n’est pas le seul…
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