La direction du PSG, coachée par son actionnaire Colony Capital, a dévoilé lundi son plan pour « combattre la violence » au Parc des Princes. A été proclamé à cette occasion un objectif, éminemment louable, celui de ramener dans cette enceinte un public familial qui déserterait le spectacle de ce sport populaire entaché par des affrontements récurrents entre supporteurs appartenant principalement aux tribunes rivales d’Auteuil et Boulogne. Soit d’un côté pour la première, celle regroupant les jeunes issus de l’immigration arabo-musulmane et africaine, rejoints dernièrement par des militants d’extrême gauche, et l’autre fédérant très majoritairement des « gaulois », évoluant pour certains dans la mouvance de la « droite radicale ». Alors qu’un membre de la tribune Boulogne a été tabassé à mort en mars dernier et un autre de nouveau agressé par des « jeunes » d’Auteuil hier après-midi, le président du PSG, Robin Leproux, a affirmé lundi que « le point de non retour » avait été atteint entre les deux tribunes et qu’il fallait « tout faire pour éviter un nouveau drame ».
Concrètement, alors que des associations de supporteurs ont déjà été dissoutes, les abonnements seront suspendus pour privilégier, « de façon transitoire et évolutive », une billetterie limitée à quatre tickets par personne placée « aléatoirement » en « parties basses ». Ce qui interdit de facto de savoir à l’avance sa place dans le stade. Les parties supérieures des tribunes Auteuil et Boulogne seront reconverties en « tribune famille ». Les porte-paroles d’Auteuil et de Boulogne ont estimé que « ce plan va couper le club de ses supporteurs historiques, nettement plus nombreux que les agitateurs ».
Du football à la politique il n’y a qu’un pas et Bertrand Delanoë s’est immédiatement félicité, a peu prés dans les mêmes termes que Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Sports, que le PSG « se donne les moyens de casser la culture de haine et de violence ». La Licra présidée par Me Jakubowicz n’a pas été en reste et avec la partialité qui la caractérise s’est félicitée dans un communiqué de « la fin de la tribune blanche » de Boulogne. vice-présidente de cette officine, Carine Bloch a précisé que « les demandes répétées de la Licra de mettre fin à l’hégémonie de la tribune Boulogne, lieu historique d’activisme politique et espace de discrimination raciale, ont été entendues ».
Ce n’est pas une surprise, le racisme anti-français, très répandu notamment au sein de la tribune Auteuil, intéresse apparemment beaucoup moins les amis d’Alain Jakubowicz. Cette joie assez maligne à pourfendre une tribune Boulogne au nom notamment de la blancheur des épidermes de ses supporters révèle une nouvelle fois les indignations très sélectives des professionnels de l’antiracisme. Imagine-t-on dans des circonstances similaires la Licra s’autoriser à fustiger dans les mêmes termes une « tribune juive », « noire » ou « bronzées » ?
Cette hypocrisie de la Licra a d’ailleurs été soulignée en mars dernier –en pleine « affaire Zemmour » et ses propos sur le profil ethnique de la majorité des délinquants- par la Ligue de Défense Juive (LDJ). Ce groupuscule a eu l’idée assez amusante de diffuser les photos des membres du bureau de la Licra, composé uniquement de « judéo-chrétiens ». « Pour une organisation antiraciste, la composition de ce bureau n’est-elle marquée par une sorte de ségrégation vis à vis des communautés arabe et noire ? » relevait la LDJ, assortissant son commentaire de la célèbre citation biblique : « Voir la paille dans l’œil du voisin et ne pas voir la poutre dans le sien »…