L’attaque de la « flottille humanitaire » dans les eaux internationales au large de Gaza a très majoritairement suscité l’indignation des courants et personnalités gravitant dans l’orbite de l’opposition nationale. Indignation autrement plus cohérente que celle des partis du système et des groupuscules d’extrême gauche qui dénoncent « le colonialisme » de l’Etat hébreu mais qui en Europe même s’accommodent parfaitement de la colonisation de notre territoire sous l’effet de l’immigration de peuplement. Si les Palestiniens sont « chez eux » en Palestine sur la terre de leurs ancêtres, les Européens le sont tout autant sur la leur. Or, sous la pression d’une immigration non européenne imposant ses mœurs, ses coutumes et ses lois, de nombreux «autochtones » sont contraints de fuir des portions entières de notre territoire, transformées en zone de non droit et en enclaves étrangères. Mais le sort de ces « souchiens » là n’intéresse pas les grands humanistes, les militants « anti-impérialistes » et autres défenseurs des droits de l’homme…
Dans son dernier éditorial dans Rivarol, Jérôme Bourbon affirme que l’affaire de l’attaque de ce convoi maritime humanitaire « est catastrophique pour la réputation déjà dégradée d’Israël ». « C’est un Waterloo diplomatique ». « L’alliance traditionnelle entre l’Etat hébreu et le pays d’Atatürk, déjà mise à mal par l’agression de Tsahal en décembre 2008 et janvier 2009 contre Gaza, a pris du plomb dans l’aile, ce qui est une mauvaise nouvelle pour la stratégie des États-Unis dans la région et un souci de plus pour un Obama qui se trouve dans une situation de plus en plus inconfortable, écartelé entre son allégeance au Lobby et la gestion de son image d’homme de paix ».
Dans son bulletin L’insolent, Jean-Gilles Malliarakis estime que désormais, « tout ce que peut entreprendre l’État hébreu voit se retourner contre lui le dispositif médiatique du village mondial dont il avait su extraordinairement tirer parti pendant un demi-siècle. D’une innocence systématique, d’une louange obligatoire, d’une impunité assurée, couvertes par la mauvaise conscience occidentale consécutive à la seconde guerre mondiale, il semble être passé à l’excès inverse ».
« Le gouvernement d’Ankara parle haut et fort (contre Israël), mais relève t-il, un œil un peu exercé décèle sans trop de difficulté des nuances, et surtout la perspective du retournement prévisible de l’intelligente diplomatie turque, dès lors qu’elle se trouvera placée, par la grâce du président mondial Obama, en position d’arbitre »…
M. Malliarakis souligne également que « la fameuse flottille humanitaire –partie du port de Famagouste, dans la partie de Chypre occupée par la Turquie- était préparée depuis des mois en liaison entre le gouvernement d’Ankara et le mouvement gauchiste international Free Gaza, proche de Die Linke en Allemagne. Celui-ci est évidemment soutenu par diverses personnalités de façade. On cite ainsi 70 noms allant de Desmond Tutu à Noam Chomsky. Il opère depuis août 2008 diverses livraisons tendant à rompre le blocus israélo-égyptien contre le territoire de Gaza contrôlé par le Hamas, lui-même en opposition à l’Autorité palestinienne de Ramallah…
Président de « Chrétienté-Solidarité », Bernard Antony rappelle que « certains dirigeants israéliens, et même le général Sharon, avaient tout de même la sagesse de penser qu’il fallait bien accorder un état viable aux Palestiniens (…). Pour ne pas appliquer cela, depuis plus de vingt ans les dirigeants Israéliens aussi stupides que les Américains jadis en Iran et en Afghanistan ont tout fait pour favoriser les islamistes les plus durs et pour affaiblir et détruire l’OLP. De même que les Américains armant les moudjahiddines afghans qui sont devenus les talibans, ils ont initialement favorisé le Hamas n’imaginant pas la dynamique d’un mouvement d’autant plus déterminé et explosif que contrôlant une population misérable, désespérée et confinée ».
« Les dirigeants israéliens n’ont pas vu venir non plus le formidable effet de contagion du nouvel islamisme conquérant s’emparant du gouvernement turc ». « Le seul aspect positif c’est que l’on voit mal aujourd’hui les Israéliens continuer à encourager encore leur lobby pour la Turquie dans l’Europe » note-t-il encore.
Au nom du Cercle national des Combattants, Roger Holeindre souligne que «le blocus de Gaza ne profite qu’au Hamas. Cette faction du peuple palestinien, dirigée par Ismaël Haniyeh, contrôle en effet tout ce qui transite par les tunnels creusés à Rafah, entre la partie palestinienne et la partie égyptienne. Contrôler, cela veut dire encaisser d’énormes taxes qui servent à tout… sauf au bien-être de la population gazaouie… misérable… puisque 80 % de cette population ne survit que grâce à l’argent donné par l’Europe, via l’ONU. S’ajoute à ces énormes sommes, ce qui est versé par l’UNVRA, l’UNESCO, les pays arabes et l’Amérique. Et cela dure depuis 60 ans (…) ».
« Mais toutes les guerres qui se sont succédé font que, employant un marteau pilon pour tuer une mouche… Israël a démoli plusieurs fois des dizaines de milliers de maisons et toutes les infrastructures de l’État croupion palestinien… et chaque fois, les donateurs se sont tus et ont payé de nouveau… avec bien sûr l’argent des plus pauvres de leurs concitoyens ».
« Il ne sert à rien de déclarer que le Hamas a des liens avec Al-Qaïda, tous les gens sérieux savent que cela est faux poursuit Roger Holeindre, tout comme les accusations identiques, hier, contre Saddam Hussein, étaient mensongères, irréalistes… mais furent payées par des centaines de milliers de morts ». Et pour arriver enfin à un semblant de paix, il faudrait déjà rappeler à tous ceux qui ne connaissent pas le problème qu’après 2 000 ans d’absence… au retour des Juifs… la Palestine n’était pas une terre sans peuple… pour un peuple sans terre ».
« La quasi-totalité des dirigeants israéliens historiques ont été des terroristes, tout comme la totalité des chefs historiques palestiniens. Il est donc inutile conclut-il, de se lancer au visage des anathèmes éculés… car il est temps… grand temps, de tout faire pour que la paix arrive. Cela demande des concessions dans les deux camps ».