Nicolas Sarkozy a décidé de frapper l’opinion en décrétant son souhait d’inscrire dans la Constitution l’obligation pour le Parlement de voter le retour à l’équilibre des finances publiques, opposable à chaque nouvelle équipe gouvernementale. Notre déficit public atteint désormais les 8% du PIB, mais devrait être ramené à 3% en 2013 assure François Fillon. Concrètement, cela impliquerait de faire 95 milliards d’euros d’économies en cinq ans (19 milliards par an) , ce qui est totalement irréaliste sachant que les calculs du premier ministre sont basés sur une croissance de 2,5% alors que cette année, l’hypothèse de loin la plus envisageable table sur une croissance ne dépassant pas les 1,5%.
Les mesures envisagées ont été énoncées par M. Fillon et elles apparaissent bien loin du compte : le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ( 34.000 en 2010, sur plus de 6 millions…) ; une diminution de 10% des dépenses d’intervention (lesquelles ?), de 10% également sur trois ans des dépenses de fonctionnement de l’Etat.
Des vœux pieux, dont l’éventuel choc psychologique est ruiné par la folie dépensière d’un Nicolas Sarkozy qui tout en sommant les Français à se serrer a ceinture, mène grand train sur le dos des contribuables. Nous évoquions le 31 mai le rapport annuel de performance budgétaire lié à l’exercice 2009 : « Alors que le président avait demandé, fin 2008, 20,3 millions d’euros de crédits pour financer ses déplacements, il aura finalement dépensé 10% de plus, soit 22 millions. Les frais auront donc encore augmenté de 34% par rapport au précédent record de 2008 (16,3 millions). Ils ont même progressé de 51% si l’on tient compte du fait qu’en 2008, 1,7 million d’euros de frais avaient été pris en charge par le budget de la présidence française de l’Union européenne », soulignait le député apparenté socialiste René Dosière.
Ce même député a annoncé hier le coût de la garden party du 14 juillet 2009 à l’Elysée : 732 826 euros (environ 100 euros par personne invitée). Sans remettre en cause cette « tradition républicaine », l’inflation du nombre des invités est symptomatique du côté « flambeur » de M Sarkozy. Les heureux élus étaient 5500 en 2007, 7050 en 2008 et 7.500 en 2009…
La décence et le sens de la mesure ne figurent apparemment pas dans le vocabulaire du chef de l’Etat, alors même que plus d’un demi-million d’emplois salariés ont été détruits depuis la crise en 2008, l’effort financier, de solidarité nationale doit s’imposer à tous et c’est logiquement au « chef » de donner l’exemple…
Selon l’Insee , le taux de chômage s’établit ainsi à 9,5%, soit 2,7 millions de personnes », les Français n’avaient plus connu un tel niveau de chômage depuis 1999. Celui des jeunes en activité en France s’est établi pour sa part à 23,8% ce trimestre (+ 5,4 points en deux ans, + 6,7 points pour les jeunes hommes). Celui des femmes s’élève à 10,1%,(+0,7 point en un an).