Au nom de la discrimination positive, l’Afp a rapporté que quinze médias (NRJ Group, Europe 1, Groupe RTL, M6, Endemol France, Arte France, la chaîne jeunesse Gulli et Direct 8), ont signé hier la « Charte de la diversité » -lancée en octobre 2004 par Yazid Sabeg, Commissaire à la diversité, et Claude Bébéar, le fondateur d’Axa- au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), en présence du ministre de l’Immigration massive, Eric Besson. Si 2.800 structures sont d’ores et déjà signataires de cette charte, seuls huit médias l’avaient déjà paraphée, dont France Télévisions, TF1, Canal+, Radio France, Radio Orient et Trace TV. Michel Boyon, le président du CSA qui a crée un « observatoire de la diversité dans l’audiovisuel », a déclaré que « l’objectif est que chaque Français se reconnaisse dans sa télé et sa radio. La diversité est un atout pour l’audience, la création audiovisuelle et la cohésion interne des entreprises ».
Eric Besson a estimé que la télévision était un « miroir imparfait de notre société ». Il a cependant distribué des bons points, vantant notamment le zèle de France Télévisions, présidé par son ami Hervé Bourges, qui obtint du FLN la nationalité algérienne en 1963 en récompense de ses bons et loyaux services, et qui a créé « un comité permanent de la diversité ». Mais « Ben Bourges » ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et a déclaré que France Télévisions « a encore beaucoup à rattraper » …
TF1 a également été félicitée par Eric Besson, pour son soutien à des « projets d’insertion professionnelle des minorités », mais il a demandé « d’aller plus loin ». « Le « label diversité » mis en place en 2008 (attribué à 90 entreprises et organismes publics), devra atteindre les 200 entreprises « avant la fin de l’année », a-t-il ajouté et TF1 sera d’ailleurs la première entreprise de médias à s’engager dans cette démarche.
Il ya en effet beaucoup à faire pour promouvoir la marche inéluctable vers le projet de « société métissée » défendue par Nicolas Sarkozy, les dirigeants de l’UMP et les autres partis du système. Pour preuve, les œuvres de fiction s’est indigné Eric Besson, « assigne trop souvent les individus issus de l’immigration à des personnages stéréotypés, marginaux ou secondaires ».
Soucieux d’accélérer l’alignement de la France sur le « modèle » en vigueur aux Etats-Unis, M. Besson a utilisé comme argument le fait que « selon un baromètre établi par le CSA en septembre 2009, 5% des héros positifs sont issus de la diversité, contre 19% dans les séries américaines ». Il a regretté pareillement que l’information fasse « elle aussi peu de place aux invités, chroniqueurs ou experts perçus comme divers ».
Cette offensive vise également la presse écrite. M Bébéar a d’ailleurs laissé éclater sa colère et s’est fait menaçant : « Il faudrait que les médias arrêtent de nous bassiner avec les petits voyous dans les cités et parlent plus de l’ensemble de la population des cités, qui travaille et réussit ». Propos repris au vol par le ministre de l’immigration qui « a souhaité que la presse écrite suive le mouvement. Il présentera à l’automne un amendement rendant obligatoire la présentation par l’ensemble des grandes entreprises d’un rapport annuel sur leurs actions dans ce domaine ».
Cette vision de la société basée sur l’accès à la visibilité médiatique et à l’emploi par le biais de quotas ethniques et qui foule les principes républicains et la méritocratie est somme toute dans la logique intellectuelle de M. Besson.
On se souvient de sa stupéfiante déclaration à La Courneuve le 5 janvier dernier (voir article sur ce blog) : « La France, ce n’est pas un peuple, ce n’est pas un territoire, ce n’est pas une langue, ce n’est pas une religion, c’est un conglomérat (…) ». L’intervention énergique de Bruno Gollnisch lors du débat sur l’identité nationale à Lyon où le ministre était présent, avait obligé le ministre à sérieusement amender ses propos (voir notre article en date du 25 janvier). Mais chasser le naturel et il revient au galop. C’est d’ailleurs là plus généralement le drame de l’UMP au pouvoir…