Hier, le ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a été (enfin) reçue par M. Bouteflika, les visites prévues de MM. Hortefeux (Intérieur), Besson (Immigration) et Kouchner (Affaires étrangères) ayant été ajournées. En décembre 2007, Nicolas Sarkozy s’était rendu à Alger pour assurer à son homologue que les délivrances de visas aux immigrés algériens seraient encore assouplies, que la France continuerait à payer au prix fort le gaz algérien. Il avait à cette occasion réaffirmé son souhait de marcher dans les traces de Jacques Chirac qui, lors de sa visite d’Etat en octobre 2003, s’était engagé de nouveau à « favoriser la venue des Algériens en France ».
M. Sarkozy avait aussi battu sa coulpe, dénonçant au passage le système colonial français, « injuste par nature». Une danse du ventre assez mal payée en retour avec la multiplication des propos injurieux et haineux émanant des allées du pouvoir algérien au sujet de la « guerre d’indépendance » et de « l’oppresseur français ». Ou encore tout dernièrement avec la proposition de loi « criminalisant le colonialisme français » signée par 125 députés de différents partis, notamment du FLN –voir notre article en date du 9 février.
Comme le rapporte Le Figaro, « le récent déblocage de l’affaire Hasseni a ouvert la voie à ce réchauffement. Début septembre, un non-lieu a été accordé par la cour d’appel de Paris à ce diplomate algérien, mis en cause par la justice française dans l’enquête sur l’assassinat à Paris en 1987 d’Ali Mecili, un opposant exilé dans l’Hexagone. Une décision dénoncée alors comme inacceptable par Alger, qui vient de nommer Mohammed Ziane Hasseni ambassadeur en Colombie (…). Il a fallu attendre le déblocage de l’affaire Hasseni pour que le président de l’Assemblée nationale algérienne annule (le) projet de loi visant à criminaliser la colonisation », cité plus haut.
« L’heure est à la décrispation » affirme cet article qui évoque cependant quelques points noirs : «l’inscription en début d’année par la France de l’Algérie comme pays à risques », « le paiement des rançons aux ravisseurs d’otages occidentaux au Sahel », le fait qu’Alger « ne veut surtout pas d’ingérence étrangère dans son pré carré au Sahara ».
Questions qui font figure de points de détail pour nos compatriotes eu égard aux assurances consenties de nouveau par Mme Alliot-Marie dans le domaine de la poursuite à haut débit de l’immigration algérienne. Si le quotidien algérien El Watan a rapporté cette confidence de notre ministre, selon laquelle elle «avoue ne pas connaître » « le nombre exact des détenus algériens en France du fait de facteurs divers » (sic), l’entretien qu’elle a accordé à ce journal a permis également de clarifier ses souhaits en matière de visas .
« L’accord conclu en 1968 entre la France et l’Algérie (relatifs à la circulation des personnes) a précisé Mme Alliot-Marie, a déjà été amendé à trois reprises. Il prévoit pour les Algériens des avantages par rapport au droit commun. Or, le droit commun a tellement progressé que, sur certains points, le droit applicable aux Algériens, qui devait être plus avantageux, est en réalité moins favorable. Nous souhaitons que l’Algérie continue à bénéficier d’un régime spécial, plus favorable ».
Tout est dit : il n’y aura pas de frein à l’immigration algérienne. Pas plus d’ailleurs qu’il n’y aura de coup d’arrêt à l’immigration des Roms, la France venant d’accepter que notre droit national reconnaisse la directive européenne prévoyant la libre circulation de tous les ressortissants de l’UE. Directive taillée sur mesure pour les gens du voyage originaires des Balkans et d’Europe centrale…