« Jean-François Copé sonne la charge contre le FN » explique aujourd’hui un article paru sur le site du Point. Il est vrai que le secrétaire général de l’UMP n’a pas fait dans la dentelle devant les militants sarkozystes réunis mercredi soir au palais des Congrès de Marseille dans le cadre des cantonales. Il était entouré du grand architecte (de mosquée) Jean-Claude Gaudin, sénateur-maire de Marseille, et de l’inénarrable Renaud Muselier, patron de l’UMP dans les Bouches-du-Rhône. Un sympathisant frontiste présent sur place nous a confié être ressorti de cette réunion totalement abasourdi par l’aveuglement, la médiocrité et la faiblesse de la prose anti-FN débitée à cette occasion.
Une fébrilité de l’UMP que Bruno Gollnisch expliquait dans le quotidien Le Progrés (édition du 8 mars) par une « situation (politique) intéressante » pour le FN. « Même si le mode de scrutin et les alliances pour ces cantonales nous sont défavorables », « on est quand même sur un scrutin de notables où le maire du chef-lieu de canton a un avantage considérable », « nous pouvons être des empêcheurs de danser en rond. »
Il est en effet envisageable que le parti sarkozyste soit victime d’ « un effet ciseau suite à la réforme électorale qui a relevé à 12,5 % des inscrits le seuil nécessaire à une présence au deuxième tour. Je n’exclus pas que l’on se retrouve en duel face à la gauche au deuxième tour dans plusieurs cantons. Et là, je crois que les électeurs de droite voteront pour nous, d’autant qu’on voit bien qu’ils se détachent de Sarkozy. »
L’ensemble des candidats frontistes pourraient donc bénéficier lors de ce scrutin des 20 et 27 mars prochains a pronostiqué Bruno Gollnisch, de « l’effet national » produit par la montée en puissance des intentions de vote en faveur de Marine Le Pen.
Mercredi soir, avec une bonne dose de culot, de mauvaise foi et des mensonges assez énormes, M. Copé s’est donc évertué à reprendre peu ou prou les arguments contre le FN développés traditionnellement par le PS, les lobbies extrémistes ou encore dernièrement par l’UEJF et le Crif, qui ont réussi à faire interdire le passage prévu de Marine Le Pen sur Radio J dimanche prochain.
« Il faut dissuader les Français du vote FN et faire dégonfler la vague bleu Marine, il y va de la survie des valeurs de la République » (sic) a ainsi déclaré sans rire M Copé. Plagiant de la même manière Dominique Strauss-Kahn ou son ami Pierre Moscovici, le patron de l’UMP a précisé plus ou moins implicitement que cette survie passe…par le maintien de la France dans la zone euro , dans l’Otan, et par la poursuite de l’immigration légale, du regroupement familial, la non réforme du code de la nationalité et du droit du sol.
Pour faire avaler la pilule, le patron de l’UMP a annoncé un grand débat de diversion, sur « la question de la laïcité et de l’islam », car « l’UMP tient coûte que coûte à organiser une convention sur le sujet, le 5 avril. Parler de l’islam ne fait pas monter le FN. C’est l’inverse ! » Parlotte, nous l’avons compris , qui évite surtout de poser le problème central de l’immigration de peuplement.
M Copé a atteint le sommet du délire quand il a expliqué doctement que la présidente du FN proposait la peine de mort pour les fumeurs de joints s’adressant alors à la salle avec des trémolos dans la voix : « Marine Le Pen propose la peine de mort pour tous les trafiquants. Qui, dans cette salle, peut dire que son enfant n’a jamais consommé de la drogue ou dealé une petite barrette de shit ? Eh bien, Marine Le Pen veut la peine de mort pour cet enfant !».
Il n’a pas été jusqu’à dire que le FN mettait des clous dans le beurre du peuple, mais c’était limite ; un lyrisme sous influence (du rosé de Provence ?) qui laisse présager une campagne présidentielle UMP haute en couleurs…