Libération l’évoquait aujourd’hui, au cours d’un déjeuner avec des journalistes de ce quotidien fin avril, Dominique Strauss-Kahn avait avoué les handicaps dont il souffrait dans sa course pour la présidentielle de 2012. Au nombre de ceux-ci, le patron du FMI, avait cité « le fric, les femmes et ma judéité ». Cette affaire Strauss-Kahn a aussi fait la Une de la presse israélienne, pays pour lequel DSK confiait que « dans (ses) fonctions et dans (sa) vie de tous les jours, au travers de l’ensemble de (ses) actions, (il essayait) de faire en sorte que (sa) modeste pierre soit apportée à la construction de la terre d’Israël» -voir notre article en date du 25 février 2011. Le site Israelvalley n’a pas hésité d’ailleurs a dressé un parallèle entre les déboires de DSK et « la mise en examen de Moshe Katsav, l’ex-Président de l’Etat d’Israël coupable de viol et qui va être mis en prison dans les prochains jours .»
Au-delà de cette nouvelle affaire DSK, il s’agit de rappeler une autre tache sur son CV, l’affaire de la mutuelle étudiante Mnef ,pour laquelle il avait touché d’importants émoluments en échange de ses services d’avocat d’affaires, même si dans celle-ci il fut blanchi par la justice .
Affaire qui à la fin des années 90 fut emblématique des grenouillages trostko-socialistes, où l’argent d’une mutuelle servait aux recrutements du pouvoir socialiste et au financement de ses courroies de transmission. Dès les premières mises en examen d’Olivier Spithakis, numéro deux de la MNEF, Jean-Marie Le Guen, patron du PS à Paris, des députés Jean-Christophe Cambadélis et Dominique Strauss-Khan, celle de l’association SOS-racisme pour « recel d’abus de confiance » et de l’UNEF-ID pour « recel de détournement de fonds public », Bruno Gollnisch avait pointé l’ampleur des malversations dans la gestion de la MNEF, le versement de salaires au profit de permanents de SOS-racisme et de l’UNEF-ID sur le dos des étudiants.
Mais nous sommes là dans un cas d’une toute autre dimension. C’est à l’évidence l’avis du député UMP de Paris Bernard Debré qui loin des précautions oratoires de ses collègues de la majorité, a posté hier sur son blog un billet par lequel il entend réduire à néant la ligne de défense établie par le PS, que ce soit sur le thème « c’est impossible » ou sur celui de « on ne savait pas ».
Il qualifie le directeur général du FMI d’ « obsédé sexuel » qui doit se faire « soigner », évoque les « attitudes sexuelles débridées » de DSK. « Les choses étant connues, les participants à ces parties fines s’en vantaient, mais la France est tolérante, trop tolérante ».
Interrogé ce matin par L’Express, le député de Paris, a ajouté ce commentaire qui fait l’effet d’une bombe. « Il faut sortir de l’hypocrisie. Ce n’est pas la première fois que DSK se livrait à ce genre d’agissements au Sofitel. C’est là qu’il descendait toujours. Ça s’est produit plusieurs fois et depuis plusieurs années. Tout le monde le savait dans l’hôtel ». « Les employés étaient sur le point de se révolter. La direction était au courant mais jusque là n’osait rien dire. Elle a étouffé toutes les autres affaires »…
Sur Europe 1 il déclarait quelques jours auparavant : « Bien sûr il y a la présomption d’innocence, mais bon quand même, vous croyez que la police serait venue le chercher dans l’avion d’Air France, un homme comme lui ? Je trouve cela misérable et humiliant pour notre pays. Ca va coûter cher à la classe politique française, il aura causé un tort énorme à la classe politique« , a-t-il conclu.
Un dernier avis qui semble partagé par Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. Sur Europe 1, il a affirmé que la présidente du FN « peut encore gagner des points dans l’opinion car cette affaire accrédite aussi l’idée que les hommes politiques sont à part, sont répréhensibles et ne sont pas exemplaires ». « il y a eu une réaction extrêmement prudente des hommes politiques, et du coup Marine Le Pen, apparaissait comme la seule qui était en condamnation face à un système qui peut donner le sentiment de se protéger » .