Une enquête Ifop, publiée hier par l’hebdomadaire Paris Match, fait état qu’une « victoire de la gauche à la présidentielle de 2012 » est souhaitée par 57% des Français, en hausse d’un point sur une semaine ; 38% seulement souhaiteraient une victoire de la droite. Preuve que les cotes de popularité ne se répercutent que marginalement dans les urnes, Jean-Louis Borloo prend la place de DSK comme personnalité préférée des Français, avec 68% de bonnes opinions, (-3), devant François Hollande (63%, +1), Bertrand Delanoë (61%, -4) et Martine Aubry (58%, +2). Dominique Strauss-Kahn, chute de 29 points avec tout de même encore 42% d’opinions favorables !
Plus intéressant, le sondage Ipsos pour Le Point, également rendu public mardi indique que les ténors socialistes peinent à endosser le costume de chef d’Etat. Selon cette enquête, 37% des Français estiment que François Hollande a le plus la stature d’un chef d’Etat, contre 22% pourMartine Aubry… Mais 28% estiment que« ni l’un ni l’autre » n’ont la stature d’un président.
Surtout,cette enquête indique que pour 85% des sondés l’image du PS « n’a pas changé, cela n’a rien à voir avec l’affaire DSK », contre 11% qui estiment que l’image du PS « s’est plutôt détériorée ». Les sympathisants socialistes sont 93% à juger que cela n’a rien changé, mais le résultat est presque aussi élevé(81%) chez les sympathisants UMP et FN. Notons à ce sujet que Marine Le Pen vient de réaliser une vidéo, consultable sur le site du Front National, dans laquelle elle décrypte « l’affaire DSK ».
Au-delà de l’effet de sidération et d’incrédulité peut être qui persiste autour de l’inculpation de la star du PS, le faible impact subi apparemment par le PS dans cette histoire démontre aussi qu’un vote, des idées, une vision du monde ne sont pas réductibles aux personnalités de ceux qui les incarnent.
Voter à la présidentielle pour un candidat PS, UMP ou FN, c’est aussi voter pour le parti dont il est issu, même si un présidentiable doit être capable d’attirer à lui des électeurs gravitant en dehors de son premier cercle. Au-delà des contingences humaines, de l’effet de loupe médiatique sur les candidats plus ou moins« starisés », le parti politique reste donc pour les Français un pôle identifiable, stable, un lieu où s’élabore une doctrine à laquelle on adhère ou non, et qui est mis en musique par son ou ses représentants.
Dans les faits, le PS n’est plus qu’une formation qui partage les mêmes options, peu ou prou le même tronc commun idéologique euromondialiste que son concurrent direct. Un simple lieu de rassemblement de différentes écuries œuvrant avant tout pour la promotion de leur poulain. C’est d’ailleurs le réel danger qui guette les socialistes dans les mois à venir avec la mise hors course de DSK qui devrait raviver les appétits et les querelles d’égos chez les éléphants.
Mais la fausse alternative à l’UMP offerte par le PS parvient toujours à donner le change auprès de beaucoup de nos compatriotes. Il appartiendra au Mouvement national d’user de pédagogie pour leur ouvrir les yeux…avant qu’il ne soit trop tard.
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