L’ avocat libanais Robert Bourgi, assumant son rôle de porteur de valises des années Chirac, celles des dirigeants africains alimentant certains partis et dirigeants politiques -phénoméne amorcé sous Pompidou, qui s’est poursuivi sous Giscard, Mitterrand et le prédecesseur de l’actuel chef de l’Etat- a accusé MM. Chirac et Villepin d’avoir bénéficié de ses largesses financières là. Me Bourgi, successeur de Jacques Foccart, cheville ouvrière de la françafrique mise en place par le Général De Gaulle, a également accusé -pour faire bonne mesure?- Jean-Marie Le Pen d’avoir touché de l’argent d’Omar Bongo lors de la présidentielle de 1988! Dimanche, à Nice, Marine Le Pen dénoncait l’immigration- invasion… Claude Guéant faisait quelques heures plus tard une sortie très méditiasée sur le lien entre immigration et délinquance. La candidate du FN pointait pareillement la corruption de la classe polticienne et, comme par hasard, Me Bourgi tente lui aussi maladroitement de court-circuiter le discours de la présidente du FN en mouillant Jean-Marie Le Pen dans les détournements financiers évoqués plus haut…
Ami de longue date de Nicolas Sarkozy (depuis 1983), conseiller de l’ombre de ce dernier sur les questions africaines, Robert Bourgi fut décoré des insignes de chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur par le président de la République le 27 septembre 2007. Celui-ci avait alors prononcé l’éloge de Me Bourgi, en utilisant un tutoiement normalement interdit par le protocole… Le site Rue 89 souligne malicieusement que « des ambassadeurs et représentants personnels de pays accusés par Robert Bourgi d’avoir financé Jacques Chirac» (Angola,Congo-Brazzaville, Cote d’Ivoire, Gabon, Guinée équatoriale, Sénégal…) assistaient à cette cérémonie.
Si Henri Guaino, conseiller officiel du Président, déclarait lundi sur France Info ne pas connaître Me Bourgi, tandis que le chiraquien et secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé, se refusait à tout commentaire, «Claude Guéant, qui a oeuvré pour que Bourgi soit décoré, déclarait dimanche que Nicolas Sarkozy savait dans les grandes lignes ce que Bourgi a dit dans les médias. Le président de la République a donc remis la Légion d’honneur à un homme qui lui a raconté avoir commis des actes délictueux» affirme Rue 89 .
Sur le Président d’honneur du FN, Robert Bourgi pousse le bouchon très très loin, ce qui lui vaut aujourd’hui d’être logiquement attaqué en diffamation par ce dernier. « Je le dis aujourd’hui, affirme sans rire Bourgi, je n’aime pas faire parler les morts, M. Jean-Marie Le Pen a été reçu par le président Bongo et le président Bongo a financé la campagne électorale de M. Jean-Marie Le Pen en 1988 ». « J’affirme aujourd’hui que M. Jean-Marie Le Pen, avec le discours xénophobe et raciste qui est le sien, a fait le détour de Libreville et d’Abidjan avant les élections présidentielles de 1988. Peu de Français savent que ce raciste et ce xénophobe était allé à Libreville et à Abidjan. »
Le président d’honneur du FN a rappelé cette évidence, à savoir qu’en 1988, il n’était pas un candidat «qui caressait l’espoir d’être élu» et que dans ces conditions, il n’y avait aucune raison pour un quelconque dirigeant africain de tenter de l’arroser. Bref, si Robert Bourgi « était chargé de me remettre de l’argent il a du garder les fonds pour lui! (…) La source des informations est la même que celle qui dit que Monsieur Bourgi fait des passes au bois de Boulogne mais je ne l’ai jamais cru .. compte-tenu de la tête qu’il a il ne ferait pas de clients! »
Et Jean-Marie le Pen de relever encore que Robert Bourgi « qui donne des brevets d’accusation, donne aussi des brevets d’honnêteté à toute une série de gens . Sachant les liens qui unissent monsieur Bourgi à monsieur Sarkozy, sachant qu’il fait partie du premier cercle, on peut se dire que, sans doute, tout cela est téléguidé. C’est ridicule!»
De basses manoeuvres qui ne sont pas pour étonner Bruno Gollnisch, lequel sait parfaitement de quoi sont capables les adversaires de l’opposition nationale quand celle-ci menace directement leurs prébendes, leurs magouilles, le systéme qu’ils ont patiemment mis en place pour se maintenir au pouvoir.
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