Si les statistiques ethniques ne sont pas un gros mot chez les anglo-saxons, alors que la classe politicienne française s’en méfie, notamment en ce qu’elles risqueraient de rendre manifeste le poids réels de l’immigration de peuplement en France, le gouvernement albanais entend rendre invisibles les minorités chrétiennes. Au terme de l’article 20 de sa loi sur le recensement, un membre de la minorité grecque ou macédonienne qui aurait le front de mentionner sa non appartenance à l’ethnie dominante albanophone risquerait une forte amende, voire une peine de prison (!). Il est donc interdit à ces derniers de se prévaloir de leur origine grecque ou macédonienne si celle-ci n’est pas écrite noir sur blanc sur leur certificat de naissance… Tirana manifeste ici la même logique d’épuration ethnique qu’elle mène en sous-main au Kossovo, situation souvent dénoncée par Bruno Gollnisch, pour annihiler toute résistance serbe à l’islamo-albanisation de ce berceau historique de la foi orthodoxe.
Grecs, Macdoniens mais aussi Serbes se sont donc alliés pour crier leur indignation devant un procédé totalitaire visant à nier l’importance de l’élément non albanophone au sein de la société musulmane albanaise. Au nom des minorités orthodoxes vivant en Albanie, Edmond Temelko, president du Parti Politique Macédonien, a relevé que « le gouvernement de Tirana tente de cacher le vrai pourcentage de Macédoniens (vivant dans le pays). Ils reconnaissent certes les Macédoniens de Mala Pespa mais il y a aussi de nombreux Macédoniens vivant à Korcha, Gora, Golo Brdo, Elbasan, Tirana, Drach, Bilista etc », qui sont priés de taire leur appartenance à cette communauté.
Tanas Kochi, de l’organisation grecque Omonia estime pareillemement qu’il s’agit d’une nouvelle étape dans la politique d’intimidation menée par les islamistes pouvoir : « la loi de recensement albanaise est discriminatoire et inhumaine. Nous avons toujours dit que les articles 20 et 21 de cette loi étaient inacceptables pour nous. On peut donc punir quelqu’un pour le simple fait de déclarer sa vraie nationalité ou si la personne refuse de signer les formulaires(tronquées) de recensement « .
Grecs et Macédoiniens reclament donc d’avoir leurs propres représentants dans l’organisation de ce recensement pour éviter toute fraude des autorités albanaises. Ils ont demandé que le recensement soit retardé à six mois jusqu’à ce que leurs demandes soient respectées. De nombreux groupes minoritaires en Albanie estiment qu’ils représentent au moins 30 % de la population (environ 1 million de personnes), au lieu des 80 000 personnes appartenant aux « minorités » selon Tirana…
Bruno Gollnisch est impatient de connaître la réaction, si réaction il y a, de nos vertueux défenseurs des droits de l’homme qui sont légions dans les instances européistes, face à cette nouvelle manifestation d’un totalitarisme qui prouve que décidemment il ne fait pas bon d’être fier de ses racines chrétiennes et nationales …
Vincent Jappi dit
Lorsque l’Albanie a déclaré son indépendance en novembre 1912, elle n’a pu le faire qu’avec la moitié de la population albanaise, et avec la moitié des territoires où les Albanais, descendants des Illyriens qui dans l’Antiquité peuplaient toute la région occidentale des Balkans, étaient encore une majorité compacte.
Le Monténégro lui a pris Gucia, Tuzi, Ulqin et Peja, la Serbie le reste du Kosovo et la Macédoine du Nord-est, et la Grèce l’Epire du nord, que les Albanais appellent « Çamëria » et dont les Grecs ont exterminé la population albanaise lors de la guerre civile en 1947.
C’est pourquoi l’Albanie se trouve être l’un des pays libérés de l’Empire ottoman où les minorités ethniques héritées de l’histoire sont les moins nombreuses :
Il n’y a que quelques enclaves bulgarophones à l’est du pays, et une minorité grecque dans le sud.
Que les minorités linguistiques perdurent sur le territoire d’un état plusieurs générations après sa constitution en tant que tel, c’est une séquelle de l’empire disparu, et ce qu’encourage aujourd’hui le Politiquement Correct Européiste.
Cela n’implique pas pour autant qu’un Français qui n’a pas étudié ces questions y comprenne quoi que ce soit, puisque la tradition politique française est celle de l’assimilation inconditionnelle.
La Macédoine, à qui Tito a rattaché les territoires albanais de la Montagne noire de Skopje et de la haute vallée du Vardar, est forcée de reconnaître des Droits à ses 20 % de minorité albanaise, et un parti albanophone y est toujours associé à une majorité gouvernementale, même lorsque celle-ci est dirigée par le VMRO-DPMNE.
Pour sa part, la Grèce ne reconnaît aucun Droit national à ses nombreuses minorités ethniques : elle nie jusqu’à l’existence de sa minorité bulgarophone, qui se trouvait être majoritaire en Macédoine du Sud lorsqu’elle l’a annexée par la force en 1913.
Mais c’est en dépit de l’évidence des faits, et pour singer le jacobinisme français : l’assimilation y est contraire aux moeurs locales, ces minorités perdurent, et la Grèce qui viole leurs Droits en leur interdisant de parler leur langue n’a pas de leçons à donner à qui que ce soit en la matière.
Vincent Jappi dit
Breizh atao!