Il n’y a pas qu’en France que le protectionnisme est au centre des débats. L’Express rapportait il y a deux jours qu’en cette période pré-électorale aux Etats-Unis, « le Sénat vient de voter le Currency exchange Rate Oversight Reform Act, qui autorisera l’administration américaine à imposer des taxes compensatoires sur les produits importés de pays sous-évaluant leur monnaie, comme la Chine. » « Des parlementaires américains affirment que la devise chinoise est sous-évaluée de l’ordre de 40%, ce qui donne aux producteurs chinois un avantage inégal sur les marchés internationaux et conduit à la destruction d’emplois aux Etats-Unis. ». Le Figaro indiquait aujourd’hui que « le premier ministre chinois Wen Jiabao s’est dit inquiet d’un protectionnisme en forte progression dans le monde, » notamment estime-t-il, « à cause d’un usage abusif des mesures anti-dumping.»
Et le quotidien de préciser que Pékin s’est inquiété du projet de loi américain cité plus haut, à l’heure où « les Etats-Unis accusent un déficit commercial abyssal avec la Chine, qui a atteint le niveau record de 29 milliards de dollars pour le seul mois d’août. »
Si l’Europe de Bruxelles est la seule zone économique au monde à refuser de se protéger réellement des conséquences néfastes de la mondialisation, les peuples de l’UE sont, sur ce point là également, en profond décalage avec leurs « élites ».
A commencer par nos compatriotes, comme le confirme le dernier sondage l’institut CSA pour le quotidien économique Les Echos publié ce vendredi. A la question de savoir s’ils sont favorables au « protectionnisme » définie ici comme « une augmentation des droits de douane sur les produits importés », 39% des personnes interrogées y sont « plutôt favorables », 15% y sont « tout à fait favorables », soit un total de 54% d’opinions positives. A l’inverse, 27% sont « plutôt opposées » à cette solution et 14% « tout à fait opposées ». 5% ne se prononcent pas.
Selon le CSA, les sympathisants de droite (61%) sont les plus nombreux à défendre cette option, suivis des sympathisants de gauche (57%), de ceux du FN (53%) et du MoDem (45%).
Un sondage qui confirme toute la légitimité de la candidature de Marine Le Pen en 2012, a fortiori au moment où Arnaud Montebourg, éliminé de la finale de la primaire du PS , vient d’indiquer qu’ « à titre personnel » il voterait en faveur de François Hollande. Ce dernier s’était signalé dans son refus du protectionnisme, peu ou prou comme sa rivale Martine Aubry d’ailleurs, en utilisant notamment l’argument aberrant selon lequel celui-ci serait un acte de « non solidarité » avec les pays du sud, notamment africains…
Ce tropisme internationaliste du PS, se retrouve d’ailleurs logiquement au sein du groupe socialiste au Parlement européen. Interrogée ce matin sui I-télé par Christophe Barbier, Marine Le Pen a relevé que dans cette enceinte, les amis de Mme Aubry, Hollande, Montebourg et consorts s’opposent farouchement à toutes mesures protectionnistes, à l’instar d’ailleurs d’autres apparatchiks socialo-bruxellois comme Jean-Claude Trichet ou José Manuel Barroso. Une duplicité que Bruno Gollnisch a souvent relevé, tant il est vrai que dans ce domaine là aussi, et la diversion Montebourg n’y change rien, il n’y a aucune différence de nature et de projet entre la droite mondialiste et une gauche nageant dans les mêmes eaux.
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