« Ce n’est pas de notre faute », « la défaillance ne nous est pas imputable », « nous allons prendre les mesures nécessaires »… : comme à chaque fois qu’une victime tombe sous les coups d’un récidiviste, l’Etat UMP sort le parapluie, s’abrite derrière des détails techniques, y va de sa mâle déclaration, le ministre de la Justice ordonne une enquête et le gouvernement convoque une réunion d’urgence… Comme à chaque fois, tout le monde botte en touche. La sinistre méthode d’enfumage est connue et nous l’évoquions encore sur ce blog le 8 novembre dernier à l’occasion du meurtre immonde de la petite Océane à Bellegarde (Gard). Ces derniers jours c’est le viol et la sauvagerie inouïe du meurtre (prémédité) d’Agnès, une collégienne dont le corps a été retrouvé calciné vendredi soir près de Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire, qui a suscité l’horreur, la colère et l’incompréhension de nos compatriotes. Son meurtrier présumé –il est passé aux aveux- âgé de 17 ans et fréquentant le même établissement que sa victime, avait été mis en examen pour viol sur une mineure en août 2010 dans le Gard. La mère de celle-ci expliquait hier aux médias sa conviction selon laquelle l’agresseur de sa fille récidiverait jusqu’à l’irréparable…
Après quatre mois de détention provisoire et son placement sous contrôle judicaire , ce jeune qui souffrait d’un problème d’addiction aux stupéfiants, fut admis dans l’établissement de sa future victime, avec comme seul garde fou le fait qu’il était suivi par un psychiatre, puis un psychologue. Malgré la violence de sa première agression sexuelle, « il avait été jugé réinsérable » a précisé Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Clermont-Ferrand, et fut donc accueilli dans cet internat mixte sans mesures de sécurité particulière.
Les experts ont établi « qu’il ne présentait pas de dangerosité, mais la psychiatrie n’est pas une science exacte » a encore relevé le procureur. La famille et les proches d’Agnès jugeront comme il se doit de cet empirisme là…
Dimanche sur Europe 1, Marine Le Pen a redit sa conviction selon laquelle il « faut rompre avec des décennies de laxisme à l’égard de la délinquance», et l’urgence de «réduire le délai de traitement, notamment des crimes commis par les mineurs». La candidate et présidente du FN a proposé d’interroger les Français sur le rétablissement de la peine capitale.«Je crois que c’est un sujet dont les Français doivent se saisir», se disant prête , si elle est élue en 2012, à «organiser un référendum pour demander aux Français de faire le choix entre la peine de mort et la réclusion criminelle à perpétuité réelle » « Je pense que ceux qui tuent nos enfants doivent risquer leur peau», a-t-elle ajouté
A cette aune, Bruno Gollnisch l’a souvent évoqué, la possibilité d’une condamnation à mort doit coiffer la pyramide des peines en France. Car comme l’écrivait Gustave Le Bon, si « le droit c’est de la force qui dure », « la vraie terreur réside beaucoup plus dans les menaces que dans leur réalisation ». Une terreur qui doit changer de camp, quitter celui des honnêtes gens pour gagner celui des désaxés et des délinquants meurtriers.
D’ailleurs, la suppression de la peine capitale est aussi révélatrice du climat dans lequel baigne nos « sociétés avancés ». Maitre Jacques Vergès , nous l’avons cité sur ce blog, notait il y a quelques années que « ceux qui s’opposent à la peine de mort, tout en étant favorable à des peines de trente années de prison incompressibles, ne sont pas guidés par le respect de la dignité humaine, mais par la peur du Sacré. La mort appartient au domaine du Sacré, pas la prison. Or, nous sommes dans une société qui s’emploie à tout désacraliser. Il est donc logique que, plutôt de répondre à la question fondamentale que lui adresse le Sacré, elle cherche à supprimer la mort ».
Au delà de ce questionnement philosophique, faut-il le répéter de nouveau ici, le premier devoir d’un Etat digne de ce nom, est de protéger sa population du pourcentage, plus ou moins élevé selon les époques, d’individus sanguinaires irrécupérables, des prédateurs aux pulsions sauvages et criminels.
« Une société n’a pas le droit d’être tolérante, parce que son premier devoir est de vivre » affirmait encore Le Bon. Un axiome qui, s’il était en vigueur à la tête de l’Etat, aurait évité plus généralement à la France bien des malheurs, des souffrances et des déclassements.
thierry dit
Nous ne pouvons que constater l’état d’impuissance à diminuer les actes de violence ; car il n’y a pas de volonté des gouvernements français pour que cela change, bien au contraire aujourd’hui, la violence audio visuelle est omniprésente . Le degré d’influence des actes pervers augmente afin de dénaturer par les actes notre esprit. Nous sommes ainsi exploités parce que nous sommes trompés.
Le premier droit bafoué est d’avoir le droit de choisir et de ne pas croire en des idoles ou des hommes de paille mais en ce qui peut nous aider à changer fondamentalement pour le bien de tous. La peine de mort n’est pas le véritable combat ; c’est plutôt vivre dans ce monde décadent.
Alain dit
C’est curieux… Je vais vous narrer une anecdote que je vis quasiment au quotidien.
Je suis un libéral (ni « néo », ni « ultra ») ; je discute souvent avec des gens qui, quand je leur apprends que je lutte pour la légalisation (ou plutôt contre la prohibition) des drogues me répondent : « Mais alors, vous êtes un laxiste ! »
Je leur réplique : « Bien au contraire : prohibées ou non, les drogues circulent ; les légaliser tout en informant correctement la population des dangers des drogues permettrait de responsabiliser l’individu ; ce qui aurait pour conséquence une responsabilité indéniable devant la justice en cas de dérive préjudiciable à autrui sous l’emprise de tel ou tel psychotrope et permettrait ainsi de sanctionner plus durement les auteurs de tels crimes ».
Marino dit
Guéant : « Oui, il y a eu dysfonctionnement »
Invité du journal de Laurence Ferrari, le ministre de l’Intérieur a estimé lundi soir sur TF1 que le meurtrier présumé d’Agnès n’aurait pas du avoir été placé dans un lycée mixte alors qu’il était mis en examen dans une affaire de viol.
http://videos.tf1.fr/jt-20h/gueant-il-faut-rompre-le-sentiment-d-impunite-des-mineurs-6834492.html
*** C’est dit et maintenant qu’est-ce qu’on fait….?
Marino dit
Avez-vous écouter Guéant ? vidéo ci-dessus
Il ne répond pas à Laurence Ferrari, quand elle parle de Marine Le Pen…
Mais à la fin de son bla-bla il ajoute incidemment : » N’écoutez pas les sirénes du populisme »:
Pas à dire : TOUS maîtrisent la langue de bois et ne se dispersent pas !