Les Français ne sont pas enthousiasmés, très loin s’en faut, par le duopole François Hollande- Nicolas Sarkozy, les deux candidats que le Système a désigné à l’avance pour le second tour de la présidentielle…Selon une enquête BVA réalisée pour Orange, L’Express et France Inter publiée hier, 30% des personnes interrogées souhaitent une victoire du socialiste François Hollande en 2012, contre 23% qui souhaitent celle de Nicolas Sarkozy. Mais 43% souhaitent le succès d’un autre candidat… D’autre part, si Nicolas Sarkozy demeure très impopulaire ( 61% de mauvaises opinions), il se se redresse auprès de l’électorat de gauche (+5, à 16% de bonnes opinions), et reste stable auprès de celui de droite (-1, à 71%). BVA relève que depuis 2008, la cote présidentielle a progressé à chaque fois dans les « moments d’angoisses et de crises aiguës ». Un paradoxe qui n’en est pas un, puisque les périodes de crise sont souvent propices aux régimes en place, l’électorat ayant majoritairement tendance, dans un réflexe « légitimiste », à accorder une prime à celui qui tient la barre dans la tempête, même quand il conteste le cap et la personnalité du commandant …
C’est dans ce climat de désaffection vis-à-vis des partis politiciens, voire de résignation de nos compatriotes, que France 3 diffusait hier soir un énième reportage sur le FN, en l’occurrence ici pour ses presque quarante ans, intitulé « Le diable de la république ». Les représentants de la présidente du FN, Louis Aliot et Gilbert Collard, ont participé au débat qui a suivi, confrontés à Cécile Duflot, Caroline Fourrest, Vincent Peillon et Laurent Wauquiez…
La grille de lecture qui a été faite ici du Mouvement national et de Jean-Marie Le Pen par les auteurs de ce documentaire est sans grande originalité et ne révolutionnera pas le genre ; c’est peu ou prou la même depuis les grandes émissions consacrées au FN au début des années 90. Une mention spéciale tout de même pour le témoignage du socialiste et ex dirigeant de SOS racisme, Malek Boutih, qui recommande à Marine de ne pas être trop gentille si elle veut continuer à recueillir les voix des méchants et radicaux électeurs d’extrême droite ! !
Il n’en reste pas moins que l’on est toujours le fasciste de quelqu’un. Hier « l’internationaliste antimondialisation » (sic) Arnaud Montebourg, en a fait les frais. Le député PS de Saône-et-Loire avait pourtant bétonné son discours en s’attaquant hier lors de « Questions d’Info » LCP/France Info/le Monde/AFP, au ministre de l’Intérieur que la gauche s’échine à faire passer pour un VRP du Mouvement national…idée que souhaite accréditer l’Elysée pour séduire l’électeur frontiste. « Il y a tellement (de similitudes) que nous comprenons que M. Guéant est le ministre du Front National, c’est l’annexe du Front National, il est là pour ça » a ainsi déclaré M. Montebourg.
Oui mais voilà, le député socialiste a aussi appelé à une confrontation musclée avec Angela Merkel, accusée de « tuer l’euro », de faire en sorte que l’Allemagne fasse « fortune » sur « la ruine » des autres pays de l’euroland. « La question du nationalisme allemand est en train de resurgir à travers la politique à la Bismarck employée par Mme Merkel. Ça veut dire qu’elle construit la confrontation pour imposer sa domination. » « Mme Merkel a décidé d’imposer à la zone euro un ordre allemand (…) C’est l’importation des exigences, des diktats allemands sur ce qui restera de la zone euro après avoir expulsé les pays qui ne peuvent pas s’en sortir ».
Le député allemand Daniel Cohn-Bendit, horrifié par des propos que ne renieraient pas une Marie-France Garaud, a estimé qu’Arnaud Montebourg, « sombre dans le nationalisme au clairon qui ne sert qu’à raviver des sentiments qu’on croyait définitivement derrière nous. C’est du mauvais cocorico. Il fait du Front National à gauche ». En novembre de l’année dernière, le brave Dany avait déjà accusé Jean-Luc Mélenchon de « labourer sur les terres du Front National » du fait de ses critiques de l’Union européenne. Ce qui n’était pas très gentil pour ce dernier qui avait proposé lors des dernières élections régionales une alliance à Cohn-Bendit , dont le programme ultra-libéral, européiste et atlantiste est censé être, hormis sur le point de la poursuite de l’immigration sur lequel ils se rejoignent, à l’opposé du sien…
Nous sommes ici bien évidemment et de nouveau en pleine commedia del arte constate Bruno Gollnisch. M. Montebourg tente de faire croire à la gauche eurosceptique que son candidat Hollande est en mesure de mener une politique européenne plus conforme aux intérêts de la France et des Français. M. Cohn-Bendit dans le costume du libertaire mondialiste, agite le danger « nationaliste » pour faire plaisir aux bobos et au monde de la finance. Cela n’empêchera pas tout ce beau monde de se partager postes, places et maroquins en cas de victoire en 2012.
moreau dit
Excellente analyse de M Gollnisch, comme d’habitude je serais tenté de dire…