Evoquée déjà par la presse en 2007 pour les précédentes législatives, la candidature de Bruno Gollnisch dans la circonscription varoise où il a ses attaches familiales n’étonne finalement plus que ceux qui se croyaient à l’abri du débat politique de fond.
Découvrez cet entretien (réalisé en février 2012) avec Bruno Gollnisch, où il revient sur ses attaches sudistes : sa formation militaire aux Bormettes à La Londe, la maison familial de Hyères, …
Amaury Navarranne : Bruno Gollnisch, bonjour. Alors voilà que vous désertez Lyon ?
Bruno Gollnisch : Mais je ne « déserte » rien du tout ! J’aime beaucoup Lyon, qui est une ville dans laquelle j’ai été nommé il y a un peu plus de trente ans par le hasard des carrières universitaires. J’y ai fait une grande part de ma vie active tant à l’université que dans la politique ; j’y compte énormément d’amis, et il se trouve même d’après les sondages réalisés par un magazine local -qui ne m’est pourtant guère favorable- que je suis dans cette région la personnalité politique la plus connue en termes de taux de notoriété. Je m’honore d’avoir réussi à constituer une équipe qui, tant au Conseil régional de Rhône-Alpes, que dans le département du Rhône autour de Christophe Boudot, peut voler de ses propres ailes, ce qui est la finalité difficile de toute action humaine.
AN : Et vous voilà donc libre pour retrouver le sud et certaines attaches que vous y avez ?
BG : Mes origines familiales sont à l’Est de la France, comme mon nom l’indique. Mon enfance et mon éducation se sont passées en région parisienne. Ma carrière académique a été Lyonnaise pour l’essentiel (après avoir enseigné à Paris et à Metz). Je reste très attaché à cette belle ville de Lyon, Mais je ne suis pas pour autant sans attache avec le Var, où réside la plus grande partie de ma famille. Je séjourne à Hyères tous les ans depuis mon enfance, (depuis 52 ans exactement !), et pas seulement pendant les vacances. La maison de famille, que mes parents ont construite il y a 35 ans est à cheval entre Hyères et Carqueiranne, que l’on prenne comme point de repère la cuisine ou la salle de bain (rires). Mon père est décédé à Hyères en 1988, alors que j’étais encore député à l’Assemblée nationale.
AN : Comment avez-vous connu cette région ?
BG : A l’origine se sont mes cousins Berenguier qui tenaient le magasin de tabac et de presse près de la gare. Mes parents ayant adopté ce pays s’y sont progressivement installés. Avec mon frère et ma soeur nous y avons aussi en commun un appartement et les murs d’un local commercial… Mes petits-enfants sont scolarisés dans la circonscription. S’agissant plus généralement du Var, l’une de mes tantes, la sœur Claude Gollnisch, récemment décédée, qui fut la supérieure des sœurs maristes pour la France, dirigea des années le cours Fénelon à Toulon. Enfin c’est aux Bormettes, sur la commune de La Londe, dans la circonscription de Hyères, à l’école des transmissions de la Marine, que j’ai reçu mon premier galon d’aspirant avant d’embarquer sur le Henri Poincaré, navire amiral du Groupe d’Essai des Missiles. Je conserve de ma jeunesse un souvenir ému comme celui des bouillabaisses rassemblant chaque année de nombreux amis et parents. Il est vrai qu’en dehors de quelques réunions publiques en périodes électorales et des invitations de la section locale FN auxquelles je me rendais régulièrement en été, je n’ai jamais jusqu’ici été candidat dans cette circonscription. Et alors ?
AN : D’autant que les politiques qui vous en feraient grief peuvent difficilement tenir cet argument…
BG : C’est sûr ! J’ai d’avantage de titres à me présenter à Hyères que n’en avaient Monsieur Hollande à se présenter en Corrèze, Monsieur Fillon à Paris, ou encore mon ancien camarade de scoutisme parisien Jean-Louis Borloo à Valenciennes la première fois. Au demeurant, je constate avec amusement que nos adversaires retrouvent pour critiquer ma candidature une culture de l’enracinement qu’ils ont parfaitement oubliée par ailleurs ! Je suis chez moi partout en France ! Il est tout de même assez paradoxal que ceux qui se refusent d’expulser les criminels ou délinquants étrangers multirécidivistes comme à l’UMP, les laissant arpenter le territoire français, sous le prétexte de ne pas leur infliger de « double peine », ou ceux qui à gauche voudraient donner les droits politiques à tous les étrangers y compris extra-européens, prétendent m’empêcher d’être candidat dans le Var !
AN : D’autant que le député n’est pas un élu local au même titre qu’un maire ou qu’un conseiller général.
BG : En effet, je suis candidat à une élection nationale, au poste de député, c’est-à-dire à un rôle de législateur, celui qui fait les lois. Je ne suis pas le représentant d’intérêts particuliers ; ni Hyères, ni Lyon, ni Strasbourg, ni Paris, ne se sauveront en dehors du reste de la France. Le rôle du député, c’est de faire la Loi, d’autoriser ou non la ratification des traités internationaux, de voter le budget c’est-à-dire les recettes, l’impôt, et les dépenses du gouvernement, et de contrôler l’usage que fait ce gouvernement de l’argent des contribuables. Voilà en quoi il consiste ; et d’ailleurs, pour cette raison-là, la loi électorale, qui exige pour les élections locales des liens de rattachement avec la circonscription (commune, département, région), n’impose en revanche aucune attache particulière aux candidats pour les élections législatives nationales, l’électeur devant être totalement libre à cet égard. Les autres l’ont peut-être oublié…
AN : Ce serait en cas de victoire un retour pour vous à l’Assemblée nationale ?
BG : Un retour, tout à fait ; entre 1986 et 1988 j’étais en effet dans le groupe que présidait Jean-Marie Le Pen à l’Assemblée, une période où nous avions bénéficié (pour une fois !) de la proportionnelle. Nous y avions d’ailleurs été les plus assidus. J’étais l’un des 5 députés français les plus productifs et les plus présents, mais aussi dans les interventions et travaux. Dans notre groupe siégeait Yann Piat, qui remporta à nouveau son siège dans cette même circonscription de Hyères et qui fut tragiquement assassinée en raison sans doute de sa lutte contre la mafia, l’affairisme et la drogue. Quand je repasse par l’Assemblée pour une raison ou une autre, nombreux sont les membres du personnel qui, discrètement, viennent me dire leur impatience de nous y revoir ! Mais il faut prendre en compte le fait que le succès de la législative dépendra largement du résultat de la présidentielle. Nous devons donc d’abord tout mettre en œuvre pour contribuer au succès de Marine Le Pen.
AN : Les militants locaux, qui vous attendaient depuis 2007 semble-t-il, doivent être les plus heureux, ils ont leur « pointure » comme vous qualifie la presse ?
BG : Oui, le responsable de circonscription, Gérard Comparetti, est un homme très actif, pleinement engagé dans ma campagne, connaissant très bien le secteur, et qui témoigne à lui-même de la grande espérance que les gens semblent placer dans cette candidature symbolique. Je retrouve beaucoup d’amis, dont les Le Devic, à l’exemplaire fidélité. Le secrétaire départemental, Frédéric Boccaletti, me témoigne activement son soutien et celui de la Fédération du Var. En quelques jours une équipe de campagne s’est formée, un très beau local a été ouvert, les témoignages d’amitiés sont nombreux et les bonnes volontés affluent. Je note aussi que les petites frictions qui ont souvent lieux dans les groupes d’hommes et de femmes semblent s’estomper très largement dans ces moments d’émulation, ce qui est un autre caractère positif de cette situation.
AN : Quel est l’accueil des medias ?
BG : A ce jour, la presse la presse locale nous réserve un accueil très correct, à la mesure je crois de l’évènement que nous tâchons de créer. Nous y mettons en tout cas notre volonté et toutes nos forces !
AN : Bruno Gollnisch, merci!
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