Plus connu pour ses manifestations anti-FN et ses prises de positions communautaristes que pour ses qualités de décideur politique –son passage au ministère de l’Industrie en témoigne cruellement avec la poursuite à haut débit de l’hémorragie de nos emplois industriels -, Christian Estrosi vient de tirer une balle dans le pied de Nicolas Sarkozy. Il a ainsi avoué hier sur les ondes l’incapacité qui est celle du chef de l’Etat d’imposer sa volonté à Carlos Ghosn, PDG de Renault (et de Nissan). Une entreprise dans laquelle l’Etat possède encore 15% des parts…mais que M. Ghosn, dans une déclaration faite à un journal américain il y a quelques années , considère d’ores et déjà comme n’étant plus française…
Christian Estrosi qui a violemment attaqué mercredi Marine Le Pen et François Bayrou, fustigeant leur volonté de défendre le « made in France » ( !), a accusé en effet hier Renault de « jouer contre la politique du gouvernement et contre l’industrie française » avec l’ouverture de sa nouvelle usine à Tanger( Maroc). « Les entreprises qui délocalisent leur production de voitures destinées au marché français ne (devraient) pas bénéficier des allégements de charges annoncés par Nicolas Sarkozy » at-il encore annoncé. A moins de trois mois du premier tour, il était temps que M. Estrosi en prenne conscience !
Dans un communiqué, il a jugé « normal qu’une entreprise automobile, qui souhaite conquérir des nouveaux marchés, construise des usines dans des pays émergents ». « En revanche, il est dangereux et insoutenable pour notre pays que Renault, dont l’Etat est le premier actionnaire, réalise du dumping social au Maroc (Smic à 240 euros net par mois) pour produire des voitures destinées à l’Europe et à la France. » M. Estrosi découvre une nouvelle fois avec une bonne vingtaine d’années de retard, les conséquences des dogmes ultra libéraux et ultra libre-échangistes que l’UMPS a imposé à notre pays, via sa soumission aux oukases de l’Europe de Bruxelles.
Et le député-maire de Nice d’avouer hier que M. Ghosn n’a respecté aucun des engagements souscrits auprès de M. Sarkozy, portant notamment sur sa promesse affirme-t-il, d’augmenter le pourcentage des pièces fabriquées sur notre sol. La preuve s’il en était besoin, mais l’exemple de Renault n’en est qu’un parmi des centaines d’autres note Bruno Gollnisch, que les avis des conseils d’administration l’emportent sur ceux des conseils des ministres et les froncements de sourcils du client du Fouquet’s ; la preuve que désormais la politique de la France se fait bien « à la corbeille »…
En voulant défendre l’indéfendable, Christian Estrosi a donc révélé toute l’étendue de l’impuissance de la droite mondialiste à défendre les intérêts de notre pays. C’est aussi à cette aune que les Français devront juger des critiques méprisantes des « spécialistes compétents » de l’UMP et du Système qui fustigent le projet présidentiel de Marine Le Pen. Et ce, à l’heure ou notre pays vient d’enregistrer un déficit commercial record de 69,6 milliards d’euros en 2011. Nos exportations –malgré la vente de 534 Airbus– ont moins progressé l’année dernière que celles de l’Allemagne mais aussi de l’Italie, de l’Espagne et de la Grande-Bretagne.
Notons encore que la Cour des comptes s’est arrêtée sur la vente menée en 2004 par Nicolas Sarkozy, alors à la tête du ministère de l’Économie, de 500 à 600 tonnes d’or sur les 3 000 tonnes détenues par la Banque de France pour un gain de 4,67 milliards. Une opération qui s’est soldée au final par une catastrophe financière, puisqu’il a été incapable d’anticiper la flambée du métal jaune et d’arrêter une opération qui s’est échelonnée dans le temps. Ainsi « les réserves en or de la Banque de France aurait atteint 19,4 milliards d’euros à fin 2010 notait Le Point, quand celle des réinvestissements en devises s’élevait à seulement 9,2 milliards d’euros »! Et ce sont ces gens là qui nous donnent des leçons de gestion et d’économie !
thierry dit
Un avocat par définition ne s’y connait pas en économie politique ni financière. L’exercice du métier d’avocat est la plaidoirie dans un tribunal, au bénéfice normalement de son client, et pas le sien comme à l’accoutumée . Les hommes politiques aiment le mélange des genres, par névrose de la domination, aiment se prendre pour les avocats des français, en même temps qu’ils se compromettent ostensiblement avec leurs semblables afin de conserver leurs avantages et main mise sur un business adict. A croire qu’il faut être pervers pour diriger la France !
Pourquoi les hommes politiques ont-ils peur de Marine le Pen ? Peut-être au fond de n’avoir pas de compte à rendre à qui que ce soit.