Intervention de Bruno Gollnisch sur les conclusions du sommet européen des 1er et 2 mars 2012 (13 mars 2012)
Monsieur le Président,
Je voudrais d’abord informer M. Swoboda(1) d’un point. Depuis qu’il y a les accords de Schengen, je dois présenter mon passeport ou au moins une pièce d’identité, non seulement aux frontières, mais aux trajets intérieurs. Quand je rentre de Strasbourg à Lyon, je dois présenter ma pièce d’identité à l’enregistrement, et je dois encore la présenter à l’embarquement. C’est très curieux : depuis qu’il n’y a plus de contrôles aux frontières extérieures, il y a des contrôles partout. Ça, c’est le premier point.
Deuxième point : si vous le permettez, pour ce grand démocrate qu’est M. Verhofstadt, ancien premier ministre d’un pays qui a interdit sa principale force d’opposition – le Vlaams Blok – et qui, maintenant, veut réprimer les sites internet. Il trouve qu’il est très raciste d’évoquer le fait que des gens en France sont obligés de manger de la viande halal, alors qu’ils ne sont pas musulmans. Mais il n’y a pas que cela, M. Verhofstadt. J’ai entendu ce matin à la télévision, par exemple, que les mosquées brûlaient à Bruxelles, mais de cela aussi, il ne faut certainement pas parler. Et bientôt, vous allez interdire les sites internet qui l’évoquent. Je rends hommage à votre profond libéralisme.
Le Conseil européen qui nous préoccupe aujourd’hui n’est pas, c’est un fait tout à fait exceptionnel, celui de la dernière chance. On a sacrifié la Grèce et les marchés sont provisoirement apaisés. Il est celui, nous dit-on, de la stabilité, de la coordination et de la gouvernance. La stabilité, c’est la stabilité dans le déni de la démocratie, puisque les peuples ne seront pas amenés à se prononcer. La coordination, c’est celle des plans d’austérité et de précarité, et la gouvernance, c’est cet étrange mélange de bureaucratie et de ploutocratie qui mène et qui prétend de plus en plus mener les peuples à la baguette depuis un certain temps et, semble-t-il, avec de plus en plus d’autoritarisme et de férocité.
(1) Bruno Gollnisch réagit aux propos tenus auparavant dans l’hémicycle. L’un de M. Swoboda, président du groupe socialiste, estimant que les accords de Schengen étaient un des plus importants acquis européens et qu’ils étaient intouchables, s’insurgeant de devoir présenter encore son passeport aux frontières intérieures de l’Union européenne, la Roumanie et la Bulgarie n’ayant toujours pas été acceptées dans l’espace Schengen. L’autre de M. Verhofstadt, président du groupe libéral, condamnant la polémique sur la viande halal en France, fustigeant la participation de Nicolas Sarkozy et indiquant qu’il soutiendrait un texte – à voter jeudi – sur le site internet du PVV (parti populiste hollandais), estimé « discriminatoire » par la police de la pensée du Parlement, et que le gouvernement des Pays-Bas n’a pas jugé bon de condamner ou d’interdire. On se préoccupe en effet beaucoup, à Strasbourg, des prochaines élections françaises et tout le monde y a un avis très éclairé sur le sujet.
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