Guillaume Roquette de Valeurs Actuelles, présent lundi sur le plateau de C dans l’air sur France 5, faisait la fine bouche sur le score réalisé au premier tour de ces élections législatives par les candidats du Rassemblement Bleu Marine (3 528 373 voix, 13 60%). Et ce, au motif qu’en 1997 les frontistes en lice avaient récolté près de 257 000 voix supplémentaires (3 785 323 voix au premier tour, 14, 94 %) et avaient été présents dans 133 circonscriptions (101 en 1993) au second tour…obtenant un élu, vite invalidé en la personne de Jean-Marie Le Chevallier. M. Roquette omet de relever dans son analyse, comme nous l’avons souligné hier, que l’abstention il ya 15 ans (32, 08%) avait été de plus de dix points inférieure à celle de ce 10 juin (42,77%), ce qui change singulièrement la donne…
Aussi les 61 candidats nationaux qualifiés pour le second tour (32 triangulaires sur 44 dans l’Hexagone et 29 duels, dont 9 contre la « droite » et 20 contre la gauche) sont surtout à comparer avec les 37 frontistes qui avaient pu seulement se maintenir aux législatives de 2002 et à l’unique en 2007 (déjà à Hénin-Beaumont avec Marine).
Les commentateurs s’accordent à penser que parmi ces derniers, Marine Le Pen (11e circonscription du Pas-de-Calais), Marion Maréchal-Le Pen (3e circonscription du Vaucluse), Gilbert Collard (2e circonscription du Gard), Florian Philippot (6e circonscription de Moselle), Valérie Laupies (16e circonscription des Bouches-du-Rhône), Stéphane Ravier ( 3e circonscription des Bouches-du-Rhône) ont des chances raisonnables de faire leur entrée à l’Assemblée.
Face à cette possibilité de donner des visages et des voix à l’Assemblée pour défendre et incarner les millions d’électeurs nationaux, certains souhaitent encore un Front Républicain qui ne dit pas son nom. « Cordon sanitaire » autour du FN que les médias qui partagent avec une large partie du personnel politique les mêmes réflexes de préservation de ses intérêts de caste, entendent bien voir perdurer.
Sur le site du Point, son rédacteur en chef, Hervé Gattegno, reprenant sa chronique sur RMC, affirme que « la logique voudrait que le FN n’ait aucun député. » Logique qui n’est pas uniquement arithmétique mais qui répond aussi pour ce dernier à des critères de moralité « républicaine ».
En janvier dernier M. Gattegno affirmait déjà que « le FN est un parti (…) dont le discours sur la préférence nationale jure très nettement avec nos principes républicains ». « Principes républicains » qu’il confond avec l’idéologie universaliste et cosmopolite, au nom de laquelle il affirme tranquillement aujourd’hui que si « nous avons une Assemblée qui ne ressemble pas vraiment à la France, mais c’est bien pourquoi elle peut fonctionner, soutenir un gouvernement, adopter des lois » !
« Sur le fond », « en prônant la sortie de l’euro, la préférence nationale, la peine de mort », « le FN se marginalise lui-même »… « Des idées d’intolérance que, quoi qu’on en dise, la plupart des Français refusent – et qui sont en phase avec celles de l’extrême droite européenne, pas avec nos valeurs républicaines. » avance-t-il encore.
Et de poursuivre : « je ne vois pas bien ce que des responsables qui se revendiquent gaullistes, libéraux ou démocrates chrétiens auraient de commun avec (le FN) On le voit, la campagne de Nicolas Sarkozy a laissé beaucoup de confusion à l’UMP. Pour ceux qui veulent lui succéder, la clarification s’impose : celle qui consiste à affirmer ses vrais principes et à distinguer les fausses valeurs. Y compris dans ses rangs. »
Les propos de M. Gattegno relève Bruno Gollnisch, sont extrêmement révélateurs de la confusion qui règne chez les « élites » qui décryptent le quotidien des Français en utilisant une grille de lecture qui fait primer l’idéologie sur le réel.
Elites qui ne veulent pas admettre que c’est justement au nom de la distinction entre les vrais principes et les fausses valeurs que le peuple de droite –que nous ne confondons pas forcément avec les responsables « gaullistes », « libéraux » et démocrates-chrétiens »- réclame majoritairement des accords avec le FN par refus du laxisme et de l’immigrationnisme traditionnel de la gauche.
Peuple de droite pour qui la sécurité est la première des libertés, des peines exemplaires contre les délinquants une nécessité, la défense de l’identité et de notre souveraineté, notamment par le biais de la préférence (priorité) nationale une mesure de salut public qui ne jure en rien avec la République pour peu que celle-ci entende rester Française. Mais il est vrai que c’est là ce qui nous sépare avec beaucoup des donneurs de leçons et autres propagandistes du petit catéchisme anti-FN.
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