Invitée de RTL, l’ex candidate socialiste à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, a apporté son soutien, a peu près comme toutes les familles politiques à l’exception de l’extrême gauche, à l’intervention militaire française en Centrafrique validée par le Conseil de sécurité de l’ONU. La présidente socialiste de la région Poitou-Charentes s’est aussi saisie de cette occasion pour évoquer un vieux serpent de mer. A savoir que l’armée française, « première d’Europe » – ce qui ne correspond pas tout à fait à la réalité, NDLR-, pourrait servir de socle à «la formation d’une armée européenne qui impliquerait la responsabilité des autres pays européens davantage qu’ils ne le font aujourd’hui ». A la vérité, s’il y a parfois mutualisation des moyens entre pays européens dans le domaine de la Défense, l’intervention sur le terrain se heurte au problème du prix du sang (deux de nos soldats sont déjà tombés à Bangui), aux intérêts géopolitiques, économiques parfois divergents entre « partenaires » et font douter de la possibilité même d’une armée européenne
Si la France intervient en Afrique et elle seule, précisait le général Vincent Desportes, c’est qu’«elle était la seule à pouvoir le faire », forte de son expérience , de ses réseaux, de ses bases, de ses traités de défense la liant avec plusieurs de nos ex colonies. «Si personne ne s’occupe de l’Afrique subsaharienne, cette zone va devenir un trou noir dans lequel viendra s’implanter le djihadisme avant de déployer sa violence sur la France ».
Quant à nos « alliés », les Etats-Unis« n’ont pas réussi leur implantation », les Britanniques « se sont franchement désengagés » et les autres pays de l’UE « ont moins d’intérêts et ne savent pas faire ». « Un chef d’exécutif ne peut prendre le risque politique d’une intervention que si il est capable de rendre des comptes devant ses électeurs » note encore Vincent Desportes. « Pourquoi Angela Merkel n’intervient jamais, alors que son pays est la première puissance militaire européenne ? Parce qu’elle ne peut pas expliquer à un Bavarois qu’il faut aller se battre en Afrique… ».
Comment ne pas voir l’impérieuse nécessité pour un pays comme la France qui entendrait grader son rang, sa souveraineté et défendre ses intérêts d’un outil militaire performant ? C’est à bon droit que le FN s’est ému de la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 qui vient d’être votée. Elle « consacre la baisse continue des budgets et celle tout aussi dramatique des effectifs. Sur la période ce sont encore 34 000 temps plein qui vont être supprimés après les 54 000 décidés par Nicolas Sarkozy. »
L’ensemble des programmes d’équipement sont revus à la baisse quand d’autres ont tout simplement disparu du champ-même des discussions, à commencer par le second porte-avions (pourtant indispensable pour notre permanence à la mer). Rappelons qu’à l’heure où le gouvernement se gargarise avec indécence d’avoir la « première armée d’Europe », le Royaume-Uni, dont le budget défense dépasse de plus de 10 milliards d’euros annuellement celui de la France, est en passe d’achever la construction des deux plus gros porte-avions d’Europe. »
Guillaume Faye le rappelait sur son blog, « cela fait maintenant plusieurs décennies que le budget de la Défense nationale joue le rôle d’une variable d’ajustement. Il ne cesse de baisser en valeur par rapport au PIB (…). La Défense est le seul secteur dans lequel l’État fait des coupes sombres et le seul dans lequel il ne faudrait pas en faire ! On préfère payer l’assistanat et l’AME pour les clandestins… ».
«En réduisant le budget de la Défense et donc les commandes d’État, (et donc aussi les exportations !) poursuit-il ; est détruit « peu à peu le remarquable tissu industriel français de pointe concentré sur l’industrie de Défense – véhicules, aéronefs, systèmes d’armes. Or l’industrie de Défense, ce qu’ont parfaitement compris les Américains, est non seulement créatrice de retombées technologiques civiles (exemple : Internet) mais de créations d’emplois. Le budget de la Défense est le plus créateur d’emplois, et d’emplois de haute technologie. (…). La raison est simple : c’est que les matériels et investissements militaires sont des incorporateurs de technologies majeurs. »
En terme de logique macro-économique, voici une comparaison : chaque euro investi par l’État dans les emplois sociaux aidés (sans parler de l’assistanat) va créer dix fois moins d’emplois que si l’État investissait dans les commandes militaires. Allez expliquer ça aux énarques qui peuplent les cabinets ministériels, ils ne comprendront pas. C’est normal : on ne leur apprend que le droit administratif. L’économie réelle, ça reste réservé aux diplômés de HEC ou de l’Essec qui, eux, fuient pour aller vivre ailleurs. »
Fin septembre, le cri d’alarme qui s’était exprimé dans la lettre ouverte des « sentinelles de l’agora », club de réflexion regroupe des officiers supérieurs et généraux des trois armées, fit un certain bruit
« La fin de la guerre froide, était il expliqué les impératifs de l’Etat-providence et la volonté des « post-modernes » d’en finir avec le fracas des armes ont été les abrasifs les plus puissants pour réduire, en moins d’un demi-siècle, l’armée française à l’état d’échantillon. La force militaire est passée, dans le silence et la dénégation, du statut d’institution régalienne majeure à celui d’une société de services que l’on rétribue à la tâche. »
Or, «l’absence actuelle de menace militaire majeure n’est qu’un simple moment de l’Histoire. Son calme apparent ne doit pas masquer les reconfigurations géopolitiques qui marginaliseront, pire élimineront sans pitié les nations au moral défaillant. »
C’est pourquoi il est urgent de « permettre à la France de se remettre à penser en termes de risques et de puissance stratégique. Elle en a les moyens. Elle doit le faire sans l’attendre d’une Europe, puissance inexistante, ou d’une soumission transatlantique délétère voire de plus en plus illusoire. »
Ce qui passez de prime abord par «un budget décent qui permette à nos soldats de disposer de l’entraînement et des équipements nécessaires, et au politique de s’engager sans le soutien déterminant des Etats-Unis… ».
Bref les actuelles interventions françaises au Mali et en Centrafrique ne doivent pas cacher la décrépitude profonde, voulue, et engagée sciemment de notre outil militaire, avec les conséquences potentiellement dramatiques que l’on sait pour la sécurité de nos compatriotes constate Bruno Gollnisch. Une catastrophique politique commune à une gauche et une droite qui ont aussi renoncé très largement à la grandeur de la France en abdiquant toujours plus avant sa souveraineté.
A.F dit
Pourquoi intervenir en Centrafrique et pas en Guyane bien française?
Quant à la Religion d’Amour, de Tolérance et de Paix, on a les mêmes à Trappes, Villeurbanne et Marseille…