Cela ne s’invente pas! Mercredi dernier, la femme de ménage envoyée par une société de nettoyage dans la galerie d’art contemporain Sala Murat, à Bari (Italie), découvre à son arrivée un gros foutoir. «J’ai ouvert la salle a-t-elle expliqué au quotidien La Repubblica , et j’ai vu tout ce désordre par terre, (…) un vrai b…..l. Alors j’ai pris les cartons, les bouteilles, les papiers, les miettes de biscuit, j’ai tout jeté ». «Comment aurais-je pu le savoir ? (…). J’ai tout simplement fait mon travail ». En fait de détritus il s’agissait en effet d’une « œuvre » -estimée à 10 000 euros selon la BBC!- du new-yorkais Paul Branca (né en 1974). L’assurance de la société de nettoyage s’acquittera de la facture et si les responsables de la galerie ont fait part de leur « mécontentement », le site Slate.fr cite un critique d’art italien qui estime que l’iconoclaste femme de ménage a révélé une de ses « situations d’ambiguïté saine » (sic), qui peuvent surgir lorsqu’une œuvre échappe à un cadre bien délimité. Gageons que cet incident ne manquera pas d’alimenter le snobisme creux et ridicule entourant les créations de Paul Branca. Un de ces artistes conceptuels que les spéculateurs œuvrant sur ce « segment » poussent en avant, main dans la main avec les idéologues de la contre-culture. Bref, tous les prosélytes intéressés d’un certain art dit contemporain, art officiel, bobo-élitiste, qui radote et ânonne depuis Marcel Duchamp et son « urinoir » (1917).
Jean-Claude Hulot sur Le site Polemia fait lui la promotion du dernier ouvrage d’Aude de Kerros (écrit avec Marie Sallantin et feu le peintre Pierre-Marie Ziegler) 1983-2013 années noires de la peinture , qui poursuit son œuvre de démystification de l’art contemporain ». « Elle revient sur la mainmise des services du ministère de la Culture devenu, du temps de Jack Lang, un ministère de la Création dont les séides ont tout fait pour faire disparaître la peinture en tant qu’art au bénéfice des installations et autres happenings. Un art officiel fortement teinté d’idéologie, ayant la vocation de dynamiter l’art jusque-là considéré comme académique tout en monopolisant l’argent public (…) ».
« Preuves à l’appui, l’ouvrage démontre la façon dont ces inspecteurs de la Création ont prétendu imposer leur vision du monde de l’art non pour des motifs désintéressés mais avec l’espoir de faire monter les prix des artistes sélectionnés ». Un ouvrage est-il précisé dans lequel Aude de Kerros a également rassemblé les « citations plus ou moins délirantes tirées malheureusement de très sérieux et officiels colloques ».
Toutes choses qui ne sont pas sans nous rappeler le film des Inconnus « Les trois frères », et sa scène drolatique sur le publicitaire très fier de posséder chez lui un « monochrome de Whitman » -clin d’œil malin au « Carré blanc sur fond blanc » (1918) de Malevitch-, et un « mobile de Koendelietzsche »…une antenne râteau ornant son salon, confondue avec un porte-manteau par ses invités…
Les Inconnus avaient utilisé la même vis comica dans leur sketch « Juan Romano Chucalescu », « peintre roumano-argentin » bénéficiant en France du « double statut de réfugié » grâce « à la gentillesse de Mitterrand ». Le portait d’un barbouilleur escroc, se définissant comme un «animateur d’espace », « un modeleur de vide », « un destructeur d’intemporalité », exposé dans la galerie « Abstraction jubilatoire » (sic)…
Si Les Inconnus sont éreintés par la critique parisienne à l’occasion de la sortie de leur dernier film, ce qui ne l’empêche pas d’être d’ores et déjà un succès populaire, Brigitte Neveux , candidate du FN/RBM à La Roche-sur-Yon et responsable du FN en Vendée, est elle accusée de vouloir s’en prendre à « l’art », aux « artistes », à la « culture »…Son crime ? Brigitte a tenu à protester jeudi dernier à la tête d’une petite délégation devant Le théâtre du Grand R à La Roche qui programmait le spectacle « Tragédie » d’Olivier Dubois, présenté pour la première fois lors du Festival d’Avignon en 2012… au Cloître des Carmes.
Après «Révolution » (2009) et « Rouge » (2011), « Tragédie » est la dernière pièce d’une trilogie mettant en scène 18 danseurs (9 femmes, 9 hommes) entièrement nus. « Une pièce manifeste nous explique-t-on, obsessionnelle, voire hypnotique. Dans un mouvement de sac et de ressac, ces femmes et ces hommes se fondent, disparaissent ; le frottement de leurs engagements crée le fracas. Une faille s’ouvre et laisse entrevoir dans ce tumulte tellurique, la précieuse transcendance d’une communauté humaine » (sic).
Télérama s’extasie : « Le corps est, ici, l’expression de la condition humaine conjuguant force et fragilité. Il est magnifié, tout au long de ce rituel pouvant aller jusqu’à la transe, par une furieuse envie de trouver en l’autre un appui physique et métaphysique. On ressort de Tragédie l’esprit lavé et galvanisé.»
Brigitte Neveux a tenu tout simplement à rappeler que si elle était choquée par ce spectacle, il s’agissait aussi de souligner que celui ci «est financé par la ville de La Roche au travers de l’association du Grand R, donc par les impôts des Yonnais. Toute personne peut avoir ainsi l’opportunité de venir contester les choix dits cul-turels de la mairie et revendiquer la mise en place d’un répertoire non limité aux choix de créateurs décadents se revendiquant hypocritement de la culture. »
Car c’est bien cela le fond du problème, le FN n’entend pas interdire ou censurer. La démarche d’aller voir ou non une pièce, un spectacle, une exposition, relève de la liberté de chacun. Mais nous contestons le financement systématique de ce type d’œuvres avec notre argent. Et ce au nom de la weltanschauung, de la « vision du monde » d’une petite coterie agissant à la manière d’une oppressante police de la pensée qui, dans le domaine culturel également, impose ses réseaux, ses dogmes, ses pions et étouffe très souvent toute création alternative au décadentisme ambiant.
Ce besoin d’un retour, d’un recours aux valeurs, aux valeurs traditionnelles au sens large, dans cette période trouble, nous l’avons souvent dit ici, est aussi une des raisons de l’écho grandissant rencontré par le Front National.
Analysant le vote du monde paysan à l’occasion de l’ouverture du Salon de l’Agriculture (Marine Le Pen s’y rendait ce matin), le politologue Joël Gombin, sur le site d’Europe 1, estime que dans cette catégorie de la population « ce n’est pas tant la peur des ravages du mondialisme ultralibéral qu’un recentrage des électeurs paysans sur des valeurs morales qui ont entraîné (une augmentation très sensible du vote FN). »
« Des valeurs comme le travail et la lutte contre l’assistanat ont pu rapprocher les agriculteurs du FN ». « Contrairement aux autres catégories d’électeurs du Front National, chez les agriculteurs, ce sont les plus riches et les plus éduqués qui se tournent vers la droite radicale», assure encore M. Gombin.
Au-delà des agriculteurs, les derniers sondages portant sur les élections municipales à Fréjus, Béziers, Forbach ou Hénin-Beaumont indiquent en tout cas que nos compatriotes sont nombreux à vouloir changer d’air (ère). Comme dans la galerie de Bari citée plus haut, un bon coup de balai s’impose affirme Bruno Gollnisch, mais les Français entendent le donner en toute conscience. Un cycle se ferme, un autre s’ouvre ?
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