Le collectif Catholiques en Campagne nous a demandé nos position sur 15 questions. Voici pour la liste Front National du Sud-Est. Mes réponses valent pour toute la liste.
Bruno Gollnisch
QUESTIONS GENENRALES
- Pensez-vous que l’Union européenne doive continuer à s’étendre, et si oui dans quelle(s) direction(s), thématiques ou géographiques ? Vers la Turquie, puissance musulmane dans un ensemble « chrétien » ? Faut-il au contraire la réduire, et si oui, dans quelle mesure ?
▶▶ Non. La grenouille s’est déjà faite aussi grosse que le bœuf ; elle va exploser. La Turquie est un pont entre l’Europe et l’Asie ; ce n’est pas un pays européen (langue, religion, mœurs, histoire).
- D’après-vous, quelles sont les compétences vraiment légitimes de l’Union européenne ? Et quelles sont celles qui ne le sont pas ?
▶▶ Le système est irréformable. Ce qui est légitime, ce sont les coopérations techniques industrielles, scientifiques, culturelles, etc. Malheureusement, celle qui fonctionnent (Airbus, Ariane, C.E.R.N.) ne doivent rien au système de l’Union Européenne !
- Les citoyens ont du mal à comprendre qui gouverne dans l’Union européenne, entre les élus du Parlement européen, les membres nommés de la Commission européenne, les nombreuses autres institutions européennes et tel ou tel Etat membre puissant. Dans quel sens faudrait-il, dans un souci de gouvernance et de clarté vis-à-vis des Européens, faire évoluer les institutions européennes ?
▶▶ Il faut renationaliser la plupart des politiques. L’idée selon laquelle il suffirait de donner plus de pouvoir au Parlement Européen pour en finir avec la bureaucratie est un leurre absolu, hélas !
POLITIQUE ETRANGERE
- Pensez-vous que les pays d’Europe, via l’Union Européenne et l’Otan, doivent s’allier avec les Etats-Unis dans la mise en place d’un ordre mondial unipolaire ou qu’ils doivent plutôt inscrire leur action internationale dans un cadre plus souple, multi-polaire, à travers des alliances avec des puissances régionales, la Russie par exemple ?
▶▶ Nous sommes favorables au retrait du dispositif militaire de l’OTAN, qui ne se justifie plus que depuis la Russie s’est affranchie du communisme, et dont l’extension est plus facteur d’istabilité que de sécurité.
- A travers le cas kosovar hier, ukrainien aujourd’hui, croyez-vous que la doctrine du libre choix des peuples à disposer d’eux-mêmes soit pertinente au plan politique ?
▶▶ L’aspiration des peuples à se gouverner librement est universelle ; elle doit rester compatible avec le lien commun de la société internationale et le respect du droit international.
- Quelle politique de l’Union européenne serait souhaitable en matière de contrôle des frontières de l’Espace Schengen, à l’aune des situations des migrants de Calais hier, de Lampedusa ou de Ceuta aujourd’hui ?
▶▶ L’Espace Schengen ne fera pas ce que nos Etats nationaux ont renoncé à faire. Le contrôle des migrations doit s’opérer avec la coopération des pays d’origine. Il doit mettre en œuvre un ensemble de mesures : instauration de la préférence nationale, réforme des lois de nationalité, de l’aide au développement, etc.
POLITIQUE ECONOMIQUE ET FINANCIERE
- Etant donnée l’hétérogénéité économique persistante de la zone euro et instruit par la récente crise de la monnaie unique, pensez-vous qu’il faille mieux rester dans la zone euro comme la France ou s’en tenir à l’écart comme le Royaume-Uni ?
▶▶ Une monnaie unique ne peut convenir à des économies disparates. L’impossibilité de réaliser les nécessaires ajustements sur la monnaie aggrave les défaillances d’entreprises et les délocalisations, donc le chômage. Après avoir brocardé nos analyses, pourtant partagées par de nombreux prix Nobel d’économie, européens ou non, beaucoup les reprennent aujurd’hui…
- L’article 123 du traité de Lisbonne a privé les Etats du pouvoir d’émission monétaire et les a obligés à emprunter avec intérêts sur les marchés financiers pour assurer leur financement : pour réduire la dette des Etats, êtes-vous partisan de leur redonner le pouvoir régalien de battre monnaie ?
▶▶ Oui, sans hésiter. Et que l’on ne vienne pas dire que c’est impossible. Comment a fait la Slovaquie pour se séparer de la Couronne tchécoslovaque, la Slovénie ou la Croatie quand elles ont quitté la Yougoslavie ?…
- Les dernières textes votés au sujet de l’Union bancaire prévoient notamment un mécanisme de renflouement des banques dit « bail-in » consistant à mutualiser des pertes (mais non les profits) des banques en cas de faillite : celles-ci pourront ponctionner les comptes bancaires des épargnants et ainsi continuer leurs activités spéculatives (trading) très peu régulées à ce jour. Que pensez-vous de ces dispositions ?
▶▶ Nous pensons qu’elles sont typiques de la distorsion entre les intentions affichées et les réalités de l’Union Européenne. La situation actuelle est d’autant plus périlleuse que la garantie officielle des dépôts des particuliers ne tiendra pas, comme l’a montré l’exemple de la crise chypriote.
- Depuis la directive européenne du 16 décembre 1996, le nombre de travailleurs détachés en France ne cesse de croître, généralisant la pratique du dumping social et favorisant la montée du chômage. Que proposez-vous afin d’assurer une plus grande protection des travailleurs français ?
▶▶ Nous proposons tout simplement d’en finir avec ce sytème. Les employeurs de travailleurs étrangers en France doivent acquitter – pour le moins – les mêmes charges sociales que s’ils employaient des ouvriers français.
- Êtes-vous en faveur du Traité de libre-échange Transatlantique qui prévoit d’une part la chute des dernières barrières douanières européennes tarifaires et non tarifaires (telle que l’interdiction des OGM,…) et d’autre part la remise entre les mains d’une « instance privée » de la gestion des différends entre Etats et entreprises ?
▶▶ Non. Ce projet de traité – tenu en grande partie secret ! – est dangereux pour nos interêts légitimes. Notamment en matière de produits alimentaires. Les USA n’ont pas la culture des appellations d’origine, etc., dans lequelles ils ne voient que des intitulés de produits dont la fabrication peut avoir lieu partout.
QUESTIONS ETHIQUES
- La résolution du parlement européen 2013/2040 (INI) du 3 décembre 2013 précise que la définition et la mise en œuvre des politiques relatives à la santé et aux droits sexuels et génésiques et à l’éducation sexuelle dans les écoles relèvent de la compétence des Etats membres. D’après vous, le Parlement Européen doit-il avoir une compétence législative sur les questions d’éthique ?
▶▶ Non. L’expérience a montré qu’il ne faisait usage de son influence que pour la promotion du lobby « LGBTI » (Lesbian-Gay-Bi-Trans-Intersexual), de l’avortement, etc.
- Le rapport Estrela visait à reconnaître comme droits fondamentaux à l’échelle européenne la contraception, l’avortement, l’éducation sexuelle des enfants à l’école, l’éducation à l’égalité de genre et le recours à la PMA pour les femmes. Avez-vous / auriez-vous voté pour ou contre le rapport Estrela et pourquoi ?
▶▶Non seulement j’ai voté contre, mais je m’honore d’être le député qui a réussi à le faire échouer, en faisant adopter une motion de renvoi en commission qui a permis à mes collègues d’autres groupes de se ressaisir et d’y faire finalement échec. Voyez le site officiel du Parlement à ce sujet.
- Le rapport Lunacek visant à imposer la feuille de route LGBT aux législations des vingt-huit Etats membres de l’UE a été adopté le 4 février 2014 par le Parlement européen. Avez-vous / auriez-vous voté pour ou contre le rapport Lunacek et pourquoi ? Etes-vous prêt à proposer un texte alternatif dans le cadre de la nouvelle mandature ?
▶▶ Malheureusement, nous n’avons pas réussi, malgré notre vote négatif, à faire échouer le Lunacek comme nous avions fait échouer le rapport Estrela. L’entière responsabilité en incombe au groupe parlementaire PPE, dont font partie les députés UMP. Ce groupe a co-signé la résolution qui a conduit à l’adoption de l’essentiel de ce rapport. Certes, sous la pression des courriers reçus, la plupart des UMP ont voté contre… le texte présenté en leur nom ! Ils peuvent ainsi dire aux uns qu’ils étaient pour comme co-signataires, et aux autres qu’ils ont voté contre !
- Quelle est votre position sur l’initiative One of Us qui a recueilli la signature de plus de 2 millions de citoyens européens pour le respect de la vie et de la dignité humaines au sein de l’Union européenne ?
▶▶ Lors de l’audition des promoteurs de cette initiative, je suis intervenu en sa faveur, ainsi qu’il est possible de le vérifier sur le site du Parlement ou sur mon propre site www.gollnisch.com .
N.B. : Je pense qu’il est utile que vous interrogiez les candidats, encore qu’il faille se méfier des réponses de complaisances. Je souhaite que vous fassiez connaître les réalités des actes des uns et des autres tout au long de la mandature, et plus encore, que davantage de catholiques s’engagent avec moi pour la défense du droit naturel et des vraies valeurs de la civilisation française et européenne.
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