Il y a eu le taux de participation, toujours très faible (42,50%) , mais un peu plus fort qu’en 2009 (40,63%). Une abstention élevée toujours préoccupante, en ce qu’elle traduit certes le désarroi des Français, leur rejet du Système, mais aussi une colère stérile qui conforte les partis « traditionnels » qu’ils rejettent et qu’ils jugent avec raison responsables des maux qui les accablent. Il y a eu les petites manips visant à fausser la sincérité du scrutin, les bulletins de votes manquants ici ou là, l’absence aussi de la profession de foi frontiste dans les enveloppes électorales reçues par les électeurs, tendant à faire accroire que les listes FN n’étaient pas présentes partout. Il y a eu les accusations infâmes, les procès en extrémisme, en racisme, les mêmes procédés mensongers de sidération utilisés ad nauseam depuis trente ans par le microcosme. Il y a eu la tribune de François Hollande et celle de Nicolas Sarkozy en faveur de l’Europe bruxelloise promettant le chaos en cas de victoire du FN. Il y a eu la campagne des pontes socialistes, Manuel Valls en tête, lequel a jeté l’autorité de l’Etat dans la balance pour sa tournée anti FN, promettant de faire barrage à l’opposition nationale qualifiée d’extrême droite, sur l’air du No pasaran….. Mais les Français n’ont pas flanché, et pour la première fois de son histoire, le FN est arrivé en tête à une élection nationale avec plus de 25% des voix (6, 34% en 2009) dans toutes les circonscriptions , à l’exception de l’Ouest et de l’Ile-de-France. Marine Le Pen s’en félicitait dés hier soir, nos compatriotes ont su se saisir de ce scrutin pour manifester leur volonté de reprendre « les rênes de leur destin ». Les Français brisent leurs chaînes, le déclin n’est pas une fatalité !
« Séisme », « cataclysme », « big-bang »… Les médias Français et européens n’ont pas lésiné sur les superlatifs pour décrire cette victoire historique du FN qui, fort de plus de quatre millions de voix, enverra a priori 24 députés au parlement européen sur les 74 du contingent octroyé à notre pays. Aucun institut de sondage n’avait prévu un succès de cette ampleur pour le FN ont avancé les journalistes. Disons pour être plus précis qu’ était donc publié à chaque fois la fourchette basse des estimations de vote pour le FN, et la fourchette haute en faveur des listes UMP et PS…
Hier soir, la France, fidèle à sa mission historique d’éclaireuse, à son génie qui en fait un pays à part dans le concert des nations, celui d’un peuple qui refuse de se coucher et de mourir sans résister, a donc fait vibrer les patriotes du monde entier, rendu l’espoir aux défenseurs de l’Europe des patries, des nations et des souverainetés nationales.
Comme Marine, Jean-Marie Le Pen, Florian Philippot, Louis Aliot, Bruno Gollnisch a relevé hier soit sur LCP que ce résultat – « une très grande satisfaction »- prouve que « François Hollande n’a plus la confiance des Français. » Une « crise institutionnelle» qui doit conduire à la dissolution de l’Assemblée dite nationale dans laquelle 25% des électeurs sont représentés par deux députés… sur 577.« Il faut redonner la parole au peuple » a réaffirmé Bruno.
Cela n’étonnera pas les lecteurs de ce blog, les figures du Système n’ont pu qu’ânonner sur les plateaux leurs mantras habituels, étalant devant les Français leur autisme et leur incapacité dramatique à comprendre les raisons du vote FN. Manuel Valls ce matin sur RTL, a affirmé droit dans ses bottes, comme Alain Juppé en son temps, qu’il ne changera pas « de feuille de route ». Jean-François Copé a refusé d’admettre le désaveu de son parti en mettant sur le dos du seul PS le résultat de dimanche soir , lui qui affirmait dans un entretien à Paris Match publié jeudi que si le Front National arrivait en tête « ce serait humiliant pour la France »…
Pas en reste, François Bayrou a recyclé son discours habituel en expliquant sur France Info, comme le vert José Bové dénonçant « l’escroquerie du FN » (sic), que l’opposition nationale «propose des solutions insoutenables, invivables, dangereuses et impossibles à défendre pour quiconque exercera quelque pouvoir que ce soit. C’est un mouvement de protestation, pas un mouvement de construction pour l’avenir». Julien Dray a déroulé les éléments de langage du PS en affirmant que «ce qui se passe est d’une gravité extrême », notant avec plus de réalisme dans Le Parisien que « la gauche est au bord d’un KO historique. »Plus pathétique encore peut être, Jean-Luc Mélenchon, au bord des larmes, a écourté sa déclaration officielle à la proclamation des premiers résultats, en invitant « les travailleurs » à « (se ressaisir), invoquant sans rougir les mânes de la « patrie ». « Ils » osent tout…
Mais comme disait Lénine, « les faits sont têtus » ! L’UMP affaiblie par les scandales, ses positionnements contradictoires, sa guerre des chefs, ne totaliserait en moyenne (selon une estimation CSA/BFMTV et dans l’attente des résultats consolidés) que 20, 60% des voix (plus de 28% en 2009) , devant les listes PS-Radicaux de gauche (14,19%, 16,5 % des voix en 2009), UDI-MoDem (9,80 %, 10,4 % selon Ipsos), EELV ( 9 %, 16,28 % en 2009), Front de Gauche (6,5 %, score identique en 2009), Debout La République (3,7 % , 1,77% en 2009)…
Si le PS retrouve peu ou prou son seuil historiquement bas de de 1994, quand la liste européenne conduite par Michel Rocard avait obtenu 14,5 % des suffrages, la victoire du FN est bien «hors norme ». Le politologue Jean-Yves Dormagenn, dans Libération, relève ainsi que le FN dispose encore d’une réserve de voix très importante car analyse-t-il, aux européennes. « Il y a une surreprésentation des électeurs très âgés et des diplômés, une sous-représentation des jeunes et des classes populaires (…). Ces paramètres devraient pénaliser le FN. Celui-ci a donc sans doute des réserves électorales. Et peut-être que l’on se trompe sur sa sociologie, peut-être que l’on sous-estime sa puissance chez les plus âgés, par exemple. Cela veut dire que, dans certains tranches d’âges, il est vraiment très fort : je ne serais pas étonné que plus de la moitié des 18-25 ans du Nord-Pas de Calais aient voté pour lui».
Selon Ipsos-Steria, l’UMP aurait obtenu 25 % des suffrages chez les plus de 60 ans, mais le FN aurait lui capitalisé 30 % des voix chez les 18-35 ans; seulement 15% des moins de 30 ans aurait a contrario apporté leurs voix à l’UMP et au PS. Les listes FN auraient aussi reçu les suffrages de 38 % des employés, 43 % des ouvriers, les partis de la trahison des catégories populaires étant impitoyablement marginalisés par celles-ci. Ce n’est que justice, seulement 8% des ouvriers et 16% des employés ont voté PS aux européennes, 5% des employés et 8% des ouvriers pour le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon.
Dans le Nord-Ouest, la liste FN conduite par Marine a ainsi recueilli 33, 61% des suffrages, celle de Florian Philippot dans le Grand Est 28,96%, celle de Louis Aliot dans le Sud-Ouest 24,71 %, celle de Aymeric Chauprade en Ile-de-France (et les Français de l’étranger) plus de 17%, celle de Bernard Monnot dans le Centre-Massif central 24,18%, celle de Gilles Lebreton dans l’Ouest 19,30%. Notons aussi une belle percée également en outre-mer où la liste conduite par Marie-Luce Brasier-Clain atteint 10,24% des voix.
Dans la circonscription Sud-Est avec 28,18 % ( contre 22,40 % à l’UMP), la liste conduite par Jean-Marie Le Pen, Marie-Christine Arnautu et Bruno Gollnisch remporte là aussi un grand succès. A la hauteur de la claque infligée à la tête de liste du parti de M. Copé, un Renaud Muselier plein de morgue, pour ne rien dire de l’humiliation subie par le tout aussi dédaigneux Vincent Peillon, dont la liste PS d’union de la gauche ne totalise que 11,87% des voix !
Comme à Marseille, à Hyères (Var), ville où Bruno Gollnisch concourrait aux législatives et aux municipales, le FN dépasse les 30% , atteint 38,53% à Brignoles (Var), 41,96%, à Fréjus (Var), 46,17% à Cogolin (Var), 47,17% à Bollène (Vaucluse, 47,17%), 50% à Marignane (Bouches-du-Rhône)… C’est dans le département du Vaucluse, que la liste FN réalise son meilleur score de tous les départements du sud-est : 36,42%, très loin devant l’UMP (19,25%) et le PS (11,12%).
Nous reviendrons demain sur ces premiers résultats, ceux engrangés en Europe par les formations patriotiques et bien évidemment les réactions qu’ils suscitent.
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