Lors d’une conférence de presse tenue le 15 janvier, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, faisait part de son pessimisme sur l’avenir de la monnaie unique, et implicitement de l’Union européenne bruxelloise sous sa forme actuelle. M. Juncker constate ce que chacun peut voir: sur fond de croissance en berne ,le ras le bol populaire croissant devant des oukases de la commission, la montée en puissance des mouvements souverainistes, nationaux patriotiques, les craintes des Européens, ô combien légitimes, devant la submersion migratoire et les menaces terroristes. La remise en cause de la libre circulation au sein de l’UE, suite à l’invasion des migrants, est un signe avant-coureur de graves dangers…pour la position dominante occupée par M. Juncker et ses amis frayant dans les mêmes eaux idéologiques. «Personne ou presque personne ne parle de ce rapport entre Schengen et l’Union économique et monétaire» affirmait le président de la Commission. «A quoi bon avoir une monnaie unique si nous ne pouvons pas voyager librement ? Schengen (les clauses de l’accord qui permettent un rétablissement aux frontières nationales, NDLR) risque de mettre fin (à l’euro)». «L’Union ne se trouve pas dans un bon état» constatait M. Juncker, avant d’ajouter, lucide: «Ma génération n’est pas une génération de géants »…
Cette question de l’euro est bien évidemment centrale. Elle sera débattue lors du séminaire qui réunira les dirigeants du FN et quelques personnalités extérieures entre le 5 et le 7 février pour discuter des orientations stratégiques, tactiques, programmatiques de notre Mouvement et de la campagne de Marine en 2017.
Les médias s’interrogent aussi sur la voie qui sera suivie par le FN dans son appréhension de la monnaie unique, sujet qui fait débat car très clivant au sein de l’électorat. Là ou la grille de lecture frontiste sur l’immigration, l’insécurité, la défense des valeurs traditionnelle est très largement validée par nos compatriotes, notre analyse sur l’euro est perçue moins nettement et moins favorablement au sein d’une partie non négligeable des Français, y compris chez certains électeurs frontistes.
Le site d’Europe 1 croit même savoir que « la sortie de l’euro est devenue la phobie (sic) des cadres du parti frontiste, qui ne veulent plus être interpellés sur cette question. Cette proposition avait pourtant été centrale lors de la campagne de Marine Le Pen en 2012. A l’époque, la présidente du Front National prônait une renégociation des traités européens pour abandonner la monnaie unique. »
«Mais cette idée a coûté de nombreuses voix (au FN), notamment aux dernières élections régionales. Tout comme les CSP+, les retraités, inquiets pour leur épargne, sont très réfractaires à la sortie de l’euro. Pour élargir sa base électorale, le parti doit donc infléchir son programme économique. Le 20 janvier, Louis Aliot, vice-président du Front National, annonçait dans un entretien au Figaro attendre un changement important». Le vice-président du FN Florian Philippot, a cependant rappelé que la souveraineté ne se divisait pas et que «le retour à une monnaie nationale est une mesure indispensable. Le Front National ne se dirige donc pas vers un enterrement brutal de la mesure, mais devrait opter pour davantage de pédagogie et de communication», tout en mettant en avant des « propositions plus libérales » en matière économique.
La semaine dernière, lors de sa visite amicale aux militants réunis à Onzain (Loir-et-Cher) autour de Michel Chassier, Mathilde Paris, et Miguel de Peyrecave, Bruno Gollnisch a rappelé le discours frontiste sur la nécessité de «protéger les grandes entreprises françaises contre les appétits de la mondialisation». Mais il aussi précisé que ce souhait n’est pas antinomique avec «notre attachement à la liberté économique», «notre refus du fiscalisme» et des dérives de la « bureaucratie.» Là aussi il nous faudra certainement l’expliquer plus en détail.
Sur le site Atlantico, Raul Magni Berton, professeur de sciences politiques, à l’IEP de Grenoble, affirme que «le Front National fait face à un dilemme. D’un côté il se présente comme le parti de la protection des citoyens français» et «de l’autre côté, il offre des solutions de rupture forte avec le statu quo qui sont présentés par les autres partis et perçues par l’opinion comme extrêmement risqués. La sortie de l’Euro, notamment, est perçue comme un risque considérable».
« Or, la protection est l’inverse du risque. Tant que le programme du FN sera vu comme risqué, le message principal ne touchera pas assez de citoyens pour gagner une élection. Donc, en résumé, l’abandon de la sortie de l’euro pourrait entrainer une diminution, notamment chez la classe moyenne, de la peur des conséquences d’un vote FN ».
En revanche, poursuit-il, «l’euro est l’outil central de la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux. Il est difficile d’accepter l’euro et, dans le même temps, de promouvoir un discours protectionniste et nationaliste. A vrai dire, je crois même que l’abandon de l’euro va plutôt produire une importante faiblesse dans la cohérence et la solidité du discours tenus par leurs membres, et je ne crois pas qu’ils vont retenir cette option. »
Aussi suggère-t-il au FN de défendre «l’option soutenue notamment par le Premier ministre britannique David Cameron. Au lieu d’insister sur la sortie de l’euro, les conservateurs britanniques ont insisté sur le rôle démocratique que les citoyens devraient retrouver au sein de l’Union européenne. Le référendum systématique sur toute question liée à l’UE est alors mis en avant. »
« Cette solution de recours au référendum – qui à mon avis va être retenue par le FN – a plusieurs avantages. D’une part, la dureté du message de sortie de l’euro s’assouplit. D’autre part, cela va dans le sens de la demande forte de plus de démocratie en France et en Europe. Enfin, cela permet d’avoir des comparaisons avec d’autres pays de l’UE très respectables, comme le Royaume-Uni ou le Danemark. L’option référendaire (…) permet au votant de se dire qu’il aura une seconde chance avant la sortie de l’euro, et qu’on votant FN, cela ne s’enchainera pas inéluctablement. Pour cette raison, cette option sera plus apaisante pour lui. »
Précisons à l’adresse de M. Berton que la mise en place d’un référendum sur la sortie de l’euro, mais aussi sur d’autres grands sujets centraux, engageant l’avenir de notre pays, figure déjà en bonne place dans le programme du FN. Ce recours à la démocratie directe a d’ailleurs été expliqué et avancé par Marine régulièrement ces dernières années…
Dans Marianne, en février 2014, l’économiste Philippe Simonnot détaillait pour sa part les raisons de cet attachement viscéral de la Caste à la monnaie unique : «En France, ce n’est pas seulement la bourgeoisie, c’est toute une classe de politiciens, de gauche comme de droite, dont le sort est lié à l’euro, et c’est donc cette même classe qui sombrerait corps et biens si l’euro explosait. Je compare cette erreur collective à celle qui a fait croire après la Grande Guerre, pour justifier les sacrifices énormes exigés du peuple français, que l’Allemagne paierait – et d’une certaine manière, les deux erreurs, à quatre-vingts ans d’intervalle, se rejoignent puisqu’il s’agit dans l’un et l’autre cas de faire payer l’Allemand, même si on ne l’appelle plus le boche. Dans l’un et l’autre cas, il est impossible à cette classe politique de reconnaître son erreur et ses mensonges, sauf à perdre soit le pouvoir qu’elle détient soit l’espoir de le reconquérir. Et cette persévérance dans l’erreur conduit à la catastrophe. »
Une catastrophe qu’il s’agit d’anticiper. Bruno Gollnisch a exposé sa position personnelle par rapport à l’euro : « Je ne suis pas d’avis que l’on provoque notre sortie de la zone euro, mais qu’on la prépare. » Gouverner c’est prévoir.
Roger dit
Cher Bruno
On ne peut pas diriger un pays en toute indépendance et souveraineté avec la monnaie des autres.
L’Euro est entre les mains des « agents » de la Goldmann Sacks à la direction des affaires européennes et l’usage qu’ils font de cette monnaie dessert nos intérêts.
Notre économie s’effondre, notre pouvoir d’achat se réduit, la croissance quasi nulle n’est soutenue que par une inflation déguisée, les producteurs se ruinent !
Comment accepter de continuer à « les » laisser faire !
L’Allemagne dilapide l’argent en le distribuant à la Turquie ! La Démocratie et nos libertés sont bafouées !
>> Donnez moi le pouvoir et quelques chars Leclerc et les migrants clandestins me supplieront de rentrer chez eux ! De qui se moque-t-on ?
>> J’espère que le FN ne va pas sombrer dans le « light » ! Les « vierges effarouchées » ne font que reculer pour mieux « sauter » car devant nous ce sont les invasions barbares, la chute de l’Union et de la civilisation chrétienne qui pointe son nez et les économies des retraités ne seront pas « épargnées »
>> La meilleures défense, c’est l’attaque ! Encore faut-il s’en donner les moyens et en avoir la volonté !
Tartempion dit
En juin 1940, De Gaulle ne consultait pas …
pour savoir si le retour de la France … était « techniquement possible » …
Il est vrai qu’il y réfléchissait depuis 30 ans …
Mais on ne discute pas pour savoir ….
si sortir de l’esclavage est « techniquement possible » …
Les modalités de cette sortie … n’ont pas à être divulguées …