Pas de Trêve de Dieu en cette période de Noël, les soutiens de l’État islamique ne désarment pas. Hier, l’ambassadeur de la Russie en Turquie, Andreï Karlov, a été abattu de plusieurs balles dans le dos dans une exposition d’art à Ankara par un policier en civil, lequel a été ensuite tué par les forces spéciales. L’assassin entendait protester contre la libération d’Alep grâce au soutien de l’armée russe. On l’entend déclarer en arabe des paroles d’un chant de combat islamique dans une vidéo juste après avoir commis son meurtre : « Nous sommes ceux qui ont voué allégeance à Mohamed pour le djihad jusqu’à notre dernière heure. » Avant de poursuivre en turc : « N’oubliez pas la Syrie n’oubliez pas Alep. Tant que les habitants n’y seront pas en sécurité, vous ne le serez pas non plus. » Selon Vladimir Poutine, « le crime qui a été commis est sans aucun doute une provocation destinée à perturber les relations entre la Turquie et la Syrie ainsi que le processus de paix en Syrie auquel contribuent activement la Russie, la Turquie et l’Iran. Il ne peut y avoir qu’une seule réponse à cela : intensifier la lutte contre le terrorisme. » Hier toujours, et le mode opératoire, recommandé par l’EI, rappelle bien sûr celui utilisé par Mohamed Lahouaiej Bouhlel le 14 juillet à Nice, un réfugié, Naved B., en possession de papiers pakistanais, serait le chauffeur du camion qui a sciemment dévasté un marché de Noël à Berlin, faisant au moins douze morts et plus de cinquante blessés. Il a été arrêté mais nie les faits. Un hangar de l’ex-aéroport de Tempelhof, abritant des « migrants », a été perquisitionné peu après par la police allemande.
Dans ce climat, on ne s’étonnera pas des résultats du 12e baromètre annuel de l’institut Paul Delouvrier, qui indique que la question cruciale de la « sécurité » est considérée comme prioritaire pour 44 % des Français interrogés, se hissant juste derrière l’emploi et la lutte contre le chômage (52 %). Cette inquiétude est bien légitime, bien compréhensible, mais cette exigence sécuritaire ne doit pas être le prétexte utilisé par nos dirigeants pour limiter plus largement les libertés des Français et des Européens.
Bruno Gollnisch rappelait plus largement il y a quinze jours, réagissant au rapport sur la situation des droits fondamentaux dans l’UE, que la liberté d’expression, d’opinions, professée officiellement par le Système et l’Europe de Bruxelles, n’existe que pour ceux qui ne contestent pas le discours des grands prêtres de la religion progressiste, cosmopolite et mondialiste… Il le notait dans l’hémicycle du parlement européen : « la seule chose qui échappe à vos nomenclatures mondialistes c’est le sort de ceux qui subissent l’absence de liberté d’expression ».
Une exigence de liberté qui est parfois partagée par des personnalités qui ne gravitent pas (du tout) dans les mêmes eaux que l’opposition nationale. En septembre dernier une pétition a été adressée à Barack Obama pour qu’il accorde la grâce présidentielle au lanceur d’alerte Edward Snowden. Parmi les signataires on trouve le nom du milliardaire mondialiste George Soros, des pipoles de gauche, mais aussi Steve Wozniak, cofondateur d’Apple ou encore le linguiste et philosophe libertaire Noam Chomsky (tous deux signataires comme Bruno Gollnisch de la pétition de 2010 pour l’abrogation de la très liberticide Loi Gayssot).
Même le candidat à la présidentielle de la gauche de la gauche, partage aujourd’hui la colère de Bruno Gollnisch qui dénonce de longue date la frilosité, la lâcheté, la soumission des bruxellois dans les affaires Snowden et Assange. Jean-Luc Mélenchon réclame ainsi que Edward Snowden et Julian Assange, qui « ont rendu service à la France, ont permis de révéler et de faire la démonstration que les États-Unis nous espionnaient », puissent être accueillis en France. Il souhaite même leur donner la « nationalité française » pour services rendus…
Les États-Unis, via leurs services d’espionnage, poursuivent, et c’est bien normal, la défense de leurs propres intérêts qui ne recoupent pas toujours, très loin s’en faut, les nôtres, du moins ceux d’une France réellement indépendante. C’est pourquoi il n’est pas anodin, Paris-Match notamment l’indiquait à ses lecteurs le 7 décembre, que faute de moyens suffisants accordés à notre Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), celle-ci a signé un contrat (au montant non révélé) avec une firme californienne liée à la CIA, Palantir Technologies. Une société spécialisée, avec une grande efficacité, semble-t-il, dans le traitement des énormes flux informatiques qui a permis le démantèlement de réseaux terroristes, l’élimination de djihadistes… Un « agent de la lutte antiterroriste » confie au magazine : « Il est habituel et normal que la DGSI, comme les services secrets, la DGSE, partagent certaines informations avec des services de renseignement de pays alliés, au premier rang les États-Unis. Mais l’accord avec les Américains n’a pas été choisi, ils sont les seuls à disposer de cette technologie qui nous est nécessaire. Surtout, avec Palantir, les services US vont disposer d’une fenêtre grande ouverte sur des informations sensibles et notre lutte antiterroriste. C’est un moindre mal, mais il ne faut pas être dupe».
Notons encore que Patrick Calvar, patron de la DGSI, l’homme qui expliquait devant les députés de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats du 13 novembre que « nous sommes au bord d’une guerre civile» , mettant en accusation l’ultra-droite française comme un des facteurs des « affrontements intercommunautaires » à venir, connait bien Alex Karp fondateur de Palantir Technologies.
Paris-Match, le soulignait en juin 2015, au détour d’un article consacré au très mondialiste Club Bilderbeg, dont le but officiel est de « favoriser le dialogue entre les États-Unis et l’Europe». On y apprenait que MM. Calvar et Karp sont tous deux des invités de Bilderberg. Or “Alex Karp et Regina Dugan (vice-présidente de Google, NDLR) était-il écrit, illustrent par leur carrière louvoyante entre des sociétés high-tech et des agences gouvernementales US de la défense et du renseignement, la très grande proximité entre (…) l’intelligence artificielle, le cybersécurité et le terrorisme. La nouvelle loi sur le renseignement s’inscrit au cœur de ce triptyque. Le directeur général de la Sécurité intérieure, Patrick Calvar, est donc en bonne compagnie”…
Une nouvelle illustration de la mise sous contrôle, encore plus poussée, de nos services de renseignements. Était-elle réellement nécessaire, indispensable et inéluctable ? Non bien sûr, pas plus que ne l’est pour un patriote l’inféodation de nos élites à ses cercles un peu occultes, loin des regards des peuples, décrit par Bruno Gollnisch ou se jouent trop souvent l’avenir de notre pays.
[…] que comme nous l’avions déjà relevé en décembre 2016, en l’absence de moyens suffisants, notre Direction générale de la sécurité intérieure […]