Secrétaire d’Etat à 24 ans, ministre des Affaires étrangères à 27, c’est aujourd’hui âgé de 31 ans que l’Autrichien Sebastian Kurz le candidat du parti conservateur l’ÖVP (parti chrétien-démocrate ) s’apprête à devenir le plus jeune chef de gouvernement d’Europe. Au terme des législatives qui se sont déroulées hier, épisode électoral au cours duquel M. Kurz a multiplié les prises de position très fermes contre l’immigration, son parti a recueilli 31,7% des suffrages. Il devance la principale formation de gauche, les sociaux-démocrates du SPÖ (26,9%), eux-même talonnés par les nationaux du FPÖ (26%, en progression de 5,5 points par rapport aux précédentes législatives de 2013) emmenés par le sympathique Heinz-Christian Strache, ami de longue date du Front National. La logique voudrait et c’est le scénario privilégié par tous les observateurs, que conservateurs et nationaux fassent alliance au sein d’une coalition pour diriger le pays, le FPÖ se voyant bien obtenir plusieurs ministères régaliens (Intérieur, Affaires étrangères…).
Le FPÖ dont le candidat Norbert Hoffer, rappelons-le, a manqué de peu son élection à la présidence de l’Autriche en décembre dernier, a renoué hier avec son meilleur score historique à des législatives, celui obtenu en 1999 (près de 27%). Sous l’impulsion de feu Jörg Haider et fort de cette dynamique, les patriotes autrichiens étaient alors entrés en 2000 dans un gouvernement de coalition avec les conservateurs. Une participation au pouvoir alors inédite qui avait provoqué une campagne de diabolisation délirante à l’échelle mondiale. Ce sursaut national dans les urnes avait entraîné des sanctions et des mesures de rétorsion de la part des instances bruxelloises contre Vienne, coupable de faire entrer le prédateur patriote dans la bergerie euromondialiste. Certes, dans la situation actuelle de montée des populismes identitaires, de refus de plusieurs gouvernements de l’UE de courber l’échine devant les commissaires politiques, parions que les Torquemada seront contraints de faire profil bas…
Nos camarades du FPÖ ont noté que Sébastien Kurz n’a pas hésité à « plagier» leur programme, ce qui s’est révélé à l’évidence très payant auprès des électeurs Autrichiens, pour virer en tête hier. Un durcissement il est vrai opéré antérieurement par M. Kurz. En octobre 2015, alors ministre des Affaires étrangères, il avait emboîté le pas au FPÖ pour dénoncer avec force la folle politique d’ouverture des vannes au torrent migratoire d’Angela Merkel. Ces derniers mois, il avait réclamé comme les nationaux l’arrêt des pompes aspirantes de immigration que sont notamment les aides matérielles que reçoivent les clandestins. Ce qui a fait dire à Heinz-Christian Strache, additionnant hier soir le score de son mouvement et celui du parti conservateur que « 60% des Autrichiens ont voté pour le programme du FPÖ ! ».
Avec un grégarisme qui ne surprend plus depuis longtemps, la caste journalistique, milieu progressiste autoréférencé s’il en est, dont le niveau intellectuel et culturel est en chute libre (à de notables et heureuses exceptions près) , relaye peu ou prou les mêmes commentaires sur le retour et les mutations de la bête immonde . Tel le loup du petit chaperon rouge, elle tenterait de de se dissimuler sous un costume rassurant… pour mieux te manger mon enfant!
Ces dernières heures, l’ex président de l’Observatoire de l’extrémisme, le journaliste et militant antifrontiste Jean-Philippe Moinet, s’est livré à une analyse de très faible niveau des élections autrichiennes, qui recycle tous les poncifs du genre, mais emblématique de la (non) pensée dominante.
Sur le site Atlantico notre expert nous explique que si «comparaison n’est pas raison », la réaction identitaire qui se manifeste a « pris forme, de manière particulièrement extrême et dangereuse, dans cette partie de l’Europe, qui a porté le nazisme au pouvoir (…). On en est bien sûr pas là avec la montée des nationaux-populismes de droite extrême, actuellement dans certains pays d’Europe centrale » mais « l’Autriche, contrairement à l’Allemagne démocratique de l’après-guerre, n’a pas bénéficié du même effort, en milieux scolaires notamment, de promotion constante des vertus de la démocratie et de l’ouverture au reste du monde. Ce pays a même été le lieu du recyclage de l’idéologie néo-nazie, un carrefour de réflexions et de relations plus que douteuses, qui ont d’ailleurs concerné le FN et Marine Le Pen elle-même qui, avant de prétendre dédiaboliser son parti avec la caution de Florian Philippot, ne rechignait pas festoyer à Vienne avec ce que l’Europe a de plus détestable en matière d’extrême droite» (sic).
« L’Autriche poursuit-il, n’a aucun problème grave du point de vue de l’économie et pourtant connaît des pulsions, des secousses et des mouvements d’extrême droite qui inquiètent les démocraties européennes. Les leviers nationaux-populistes sont souvent les mêmes, les fantasmes d’une identité nationale soit disant (sic) dissoute dans la mondialisation des échanges (économiques, sociaux, culturels) et des migrations permettent aux populistes d’extrêmes droites de prospérer.»
Et M. Moinet, soucieux de maintenir la position hégémonique du cercle de la raison cosmopolite, des tenants de la société liquide, hors-sol, insiste comme de juste sur le maintien du cordon sanitaire, la vigilance devant le risque de contamination. « Les observateurs et démocrates de tous les autres pays, insiste-t-il, doivent prendre le phénomène FPÖ très au sérieux et donc y prêter une attention, elle aussi, particulière. Des porosités sont à l’œuvre, dans ce pays particulièrement, entre l’extrême droite, plus ou moins policée, et d’autres familles politiques, de droite classique notamment. Mais pas seulement: la gauche a aussi, il faut le rappeler, été actrice de coalitions dans le passé qui comprenaient entre autres des dirigeants et élus de ce mouvement d’extrême droite. »
Jean-Pierre Moinet , à l’instar de ses compagnons d’agapes, regarde avec terreur, sidération, les coups portés par une nouvelle génération d’Européens à un Système décati, incapable de répondre aux légitimes aspirations protectionnistes (au sens large) des peuples de notre continent. Cette résistance nationale là ne cesse de se renforcer, on la voit à l’oeuvre dans la Pologne de Beata Szydlo, dans les pays du groupe de Visegrad, sur une autre terre d’empire comme la Hongrie qui se cabre elle aussi devant les diktats immigrationnistes des Bruxellois. Le Premier ministre Viktor Orban a pris ces dernières semaines l’initiative d’une nouvelle consultation populaire avec un questionnaire envoyé dans les foyers hongrois sur le plan de George Soros, avec lequel il est en conflit ouvert, prévoyant une nouvelle accélération de l’installation de l’immigration non européenne au sein de l’UE.
Bref, aujourd’hui et quelques semaines après la percée historique de l’AfD en Allemagne, Bruno Gollnisch peut de nouveau affirmer que « les européens sont de plus en plus nombreux à montrer la voie du réveil des nations, de la défense des identités, contre les forces mondialistes attachées à leur destruction. Il n’y a pas de fatalité du nivellement, du déclin et de la submersion dès lors que le courage se manifeste!».
bertin dit
Excellent article,et analyse globale de la situation en Europe .
Ce n’est pas les médias qui nous informent de la situation
en Autriche et on en comprend la cause .
Non seulement cet article nous informe,mais il place
l’événement dans son contexte historique et géopolitique.
La France peut regarder avec espoir l’évolution de l’Europe
centrale,et surtout s’en inspirer .
Tout n’est pas perdu,reprenons courage !
Roger dit
On va finir par demander asile au Pays de Sissi …
lapin33220 dit
Oui, vous avez raison, il est hautement probable que les déclarations de ce jeune politicien ne dépasse pas le niveau du « karcher » du sieur SARKOZY. Espérons que les Autrichiens de se ferons pas « couillonner » comme les Français….