Membre fondateur de SOS racisme (avec Eric Ghebali, Julien Dray, Harlem Désir, BHL, David Assouline, Daniel Saada, Marc Ladreit de Lacharrière, Pierre Bergé …) ex militant de la LCR, antifrontiste canal hystérique, catalogué comme un des représentants de l’aile gauche du PS, Gérard Filoche (72 ans en décembre) a donc finalement été exclu mardi du Parti Socialiste. Une décision prise à l’unanimité et en son absence par le Bureau national du PS dont il était membre. Connu pour ses grossièretés, M. Filoche l’était aussi pour son opposition virulente au virage libéral de la vieille maison socialiste. Il s’était signalé récemment par ses tentatives de mobilisation au sein de sa famille politique contre la loi travail. Il était dans le collimateur de l’aile réformiste européiste de son parti, incarnée notamment ces dernières années par DSK, Pierre Moscovici, François Hollande et le néomarcheur Manuel Valls. Pour autant, c’est sur l’accusation d’antisémitisme que M. Filoche a été débarqué. Il est reproché à ce syndicaliste, ex inspecteur du Travail, d’avoir relayé sur son compte tweeter, avant de l’effacer très rapidement, un visuel reproduisant « Emmanuel Macron, le bras ceint d’un brassard nazi orné d’un dollar à la place de la croix gammée » (Afp) avec en arrière fond notre planète, le drapeau américain et de l’Etat d’Israël, un banquier de la famille Rothschild, l’homme d’affaires israélien Patrick Drahi et le conseiller des princes Jacques Attali (qu’il a certainement croisé à l’époque glorieuse de la fondation/instrumentalisation de SOS racisme par la mitterrandie…). Un photomontage qu’on l’accuse d’avoir récupéré sur le site d’E&R et qu’il avait agrémenté du commentaire suivant à l’adresse du président de la République: «un sale type, les Français vont le savoir tous ensemble bientôt. »
Invité pour s’expliquer sur la chaîne d’information israélienne francophone I24 (appartenant à M. Drahi), Gérard Filoche a renouvelé ses excuses devant les journalistes Anna Cabana et Maurice Szafran. «Evidemment j’ai été négligent (…) je n’ai pas été attentif, je n’aurais pas dû le faire. » « C’est le capitalisme qui a mis Hitler au pouvoir (…). Hitler a été choisi par le capitalisme et être anticapitaliste c’est aussi être antiraciste, c’est aussi être contre l’antisémitisme. Je hais le racisme, je hais l’antisémitisme (…) Le capitalisme c’est lui qui nourrit l’antisémitisme. »
Des explications qui n’ont pas franchement convaincu M. Szafran et Mme Cabana, cette dernière lui assénant la célèbre formule de cette figure de la gauche révolutionnaire allemande que fut August Bebel (1840-1913), président au début du siècle dernier du Parti social-démocrate (SPD): « L’antisémitisme est le socialisme des imbéciles. » Une manière de renvoyer M. Filoche à la filiation d’un certain socialisme français largement teinté d’antisémitisme il est vrai, celui des Fourrier, des Blanqui, des Proudhon, pour ne pas parler de celui d’un certain Karl Marx…
Seul le NPA, nouvelle mouture de la LCR, a pris sa défense dans un communiqué publié sur son site: « (Filoche) a, il y a des années, quitté la LCR, pour adhérer au Parti socialiste, croyant à tort en la possibilité d’un tournant à gauche d’au moins un secteur de cette organisation. Au sein de ce parti de tous les reniements, Gérard Filoche, à sa façon, a défendu les intérêts du monde du travail. C’est en fait ce qu’on lui reproche. Pour les dirigeants du PS qui, une fois de plus, le dénoncent et demandent son exclusion, il s’agit d’éliminer celui qui est resté fidèle à une certaine vision de ce que devrait être un parti qui se réclame du socialisme. »
Socialisme qui n’a jamais connu les attaques antidémocratiques des oligarchies financières , visant à étouffer les capacité des d’action de l’opposition nationale, que Marine dénonçait hier lors d’une conférence de presse. Il faut croire que le FN en serait un adversaire plus dangereux… Cette extrême gauche anticapitaliste dont se revendique M. Filoche jouit cependant toujours d’une certaine mansuétude pour peu que celle-ci se pare des couleurs consensuelles de l’anticolonialisme, concept fourre-tout et souvent cache-sexe commode des pires aberrations et des pires dérives.
On le constate de nouveau avec les commentaires entourant le départ de Robert Mugabe, 93 ans, à la tête depuis 1980 de l’Etat du Zimbabwe (ex colonie britannique sous le nom de Rhodésie), pour le plus grand malheur de l’immense majorité de ses 14,5 millions d’ habitants, noirs comme blancs (ces derniers étaient encore 140 000 en 1986, seulement 30 000 en 2013 selon le dernier recensement…). Fuyant le chaos social et économique, des milliers de zimbabwéens noirs ce sont réfugiés en Afrique du Sud, non sans y créer de nouvelles tensions et des violences (dont ils furent aussi victimes lors d’émeutes sanglantes) , accusés par la population sud-africaine d’être en partie responsables de la hausse constante de la criminalité et du chômage dans les années qui ont suivi l’abolition de l’apartheid.
Sans taire complètement (comment cela serait-il possible?) les ravages causés par la politique de M. Mugabe et de ses équipes, les gros médias se sont employés à minorer (par omission) le bilan désastreux d’un homme qui s’est accroché au pouvoir jusqu’à la fin avant d’être lâché finalement par son propre parti, la ZANU-PF. Le correspondant du Monde relate que que « son départ a été accueilli par des scènes de liesse populaire. » « Le père violent» « renonce à poursuivre la lutte, à s’agripper à un pouvoir en train de glisser entre ses mains décharnées. Il renonce aux élections de l’année prochaine, il renonce à fêter ses cent ans au pouvoir malgré le cancer qui le ronge, il renonce même à ce que son cadavre remporte les élections , comme l’a encore promis sa femme, Grace Mugabe, qui n’en est pas à une bêtise près, et porte une grande responsabilité dans sa chute. »
Le règne de Robert Mugabe, qui se définissait comme « marxiste-léniniste-maoïste » fut abominable à plus d’un titre. L’ africaniste Bernard Lugan en dressait jeudi dernier un portrait sans concessions mais d’une implacable lucidité sur son blogue. Depuis 37 ans, «Comrade Bob régnait sur ce qui fut la prospère Rhodésie dont il fit un goulag ruiné. Et pourtant, l’héritage laissé par le régime blanc était exceptionnel : le pays disposait d’excellentes infrastructures routières et ferroviaires, la population était largement alphabétisée et l’économie de type industriel avait un secteur agricole hautement compétitif. De plus, la politique des sanctions internationales avait contraint les Rhodésiens à créer une industrie de transformation. Quelques années plus tard, l’héritage laissé par les colons ayant été dilapidé, la faillite était totale. En 1995, l’augmentation de 67% du prix du litre d’essence et de 345% de celui du pétrole lampant utilisé pour la cuisine et l’éclairage domestique provoqua de graves émeutes dans les principales villes du pays. Leur répression fut sanglante…»
Bruno Gollnisch au nom du Front National, était bien seul en avril 2008, en pleine période de « chasse aux Zimbabwéens blancs», «victimes depuis plusieurs années d’une véritable épuration ethnique », du « racisme d’Etat », à dénoncer « le silence de l’Union européenne, de l’Union Africaine et d’une communauté internationale qui traquent inlassablement le racisme et la xénophobie. » Une nouvelle « chasse à l’homme ethniquement incorrect » qui se déroulait ce au moment M. Mugabe pourtant battu à l’élection présidentielle, encourageait l’occupation illégale par ses partisans de fermes détenues par des fermiers d’origine européenne.
En janvier 2013, à l’occasion d’un vote au Parlement européen sur un accord de partenariat entre l’UE et certains Etats d’Afrique de l’Est et du Sud, Bruno Gollnisch s’étonnait une nouvelle fois « du silence assourdissant de ces textes sur la corruption et les violences du régime Mugabe, notamment celles qu’ont subies certaines minorités ethniques (…) des expropriations par les armes et des assassinats de fermiers blancs pourtant tout aussi zimbabwéens que leurs bourreaux et persécuteurs. » Il pointait pareillement le mutisme des instances bruxelloises « sur l’indigénisation obligatoire des entreprises étrangères présentes au Zimbabwe, imposant la vente de parts majoritaires de leur capital à des Zimbabwéens, exclusivement des Zimbabwéens noirs. Venant de n’importe quel pays Européen ou Américain, cette mesure de préférence nationale et de réappropriation des entreprises par des acteurs économiques nationaux, aurait soulevé un tollé. »
« Vous êtes au mieux naïfs, au pire hypocrites, en tous cas incohérents » concluait le député européen frontiste. Autant de qualificatifs que l’on pourrait appliquer à Gérard Filoche et aux insoumis du même acabit, mais aussi à une classe politicienne qui s’émeut aujourd’hui de l’esclavagisme en Libye, après avoir largement soutenu et applaudi à la destruction de ce pays voulue par le trio Sarkozy-Juppé-BHL.
Italo VERNAZZA dit
« Bonichon? Vilain nom… Dix millions?! Toujours bon… épousons! » disait le petit texte… et par analogie Filoche sonne comme une aptonymie (ce néologisme est de Jean-Loup Chiflet)… vilain nom… et en plus, prompt à l’agenouillement. Il fait donc partie de ces personnages falots… inexistants dont nous devrions pas encombrer nos mémoires récentes. A virer. Vos observations sur cette malheureuse Rhodésie du Sud devenue Zimbabwe par lâchage de la City sont parfaitement exactes. C’est un pays que je connais. Bernard Lugan est assurément le meilleur spécialiste en France de l’Afrique, notamment subéquatoriale. Comme un certain Pierre-Henri Bunel est un de vos meilleurs spécialistes du Moyen-Orient et des… Balkans (vous et moi sommes sans doute quelques uns à nous souvenir des tenants et des aboutissants de ce dernier champ d’expertise…
Vivien DURIEUX de CAROLI ,de SAINT LOUIS dit
Robert MUGABE a fait de la RHODÉSIE qui était LE GRENIER de l’AFRIQUE un pays importateur de maïs et autres céréales . Puisse son cancer lui laisser le temps de voir la RHODÉSIE-ZIMBABWE se redresser.