De l’aveu même des commentateurs les plus eurolâtres, le Conseil européen des 28 et 29 juin a acté l’inéluctable décomposition de cette nocive prison des peuples qu’est devenue l’Europe de Bruxelles. Elu sur la promesse de redémarrer le projet européen, d’accélérer l’intégration au sein de la zone euro, avec en ligne de mire cette construction fédéraliste qui devait parachever l’effacement des Etats nations, «le rêve européen d’Emmanuel Macron s’est heurté à un mur d’enjeux politiques nationaux» et à la question migratoire rapporte euractiv . « L’engagement pour la création d’un budget de la zone euro a été repoussé au mois de décembre prochain. Même le projet de backstop , ou filet de sécurité, nécessaire pour mettre en œuvre l’union bancaire est repoussé à la fin de l’année. Côté Brexit, faute de proposition côté britannique, la discussion a duré…5 minutes. » Obligé de composer avec une opinion vent debout contre l’immigration à moins d’un an des prochaines élections européennes, M. Macron a même « choisi de soutenir le président du Conseil des ministres italien dès le départ, insistant sur la nécessité de montrer de la solidarité avec l’Italie, et ce malgré les positions très dures anti-migrants et anti-Roms répétées par le ministre de l’intérieur italien (…). La France a aussi dû apaiser les craintes des pays de Visegrad en acceptant de les exempter de leur devoir d’accueil des migrants. Et même « l’idée de plateformes» enfermant des migrants au sud de la Méditerranée a été retenue, dans une formulation floue. » Consensus européen qui n’est pourtant pas à la hauteur des dangers de submersion migratoire à venir selon Christophe Pierrel…ancien chef de cabinet adjoint de François Hollande, interrogé sur RT le 30 juin.
L’utopie européiste planait pourtant sur la capitale française cette fin de semaine. D’abord avec l’inhumation dimanche au Panthéon de Simone Veil (et de son mari Jean) au cours d’une cérémonie qui a débuté par le cortège qui a conduit les dépouilles des époux escortées par les motards de la Garde républicaine, du Mémorial de la Shoah jusqu’à ce lieu emblématique.
Figure très controversée , Mme Veil n’a pas toujours brillé par ses capacités d’analyses et ses choix politiques ont surtout accompagné le déclin français de ces dernières décennies. Mais en toute logique, Emmanuel Macron a choisi lors de son allocution d’insister sur les combats européistes de l’ancienne ministre de Giscard d’Estaing et ex présidente du Parlement européen , mêlant son nom à ceux d’autres personnalités tutélaires –René Cassin, André Malraux Jean Monnet, Jean Moulin. «Nous avons voulu (que Simone Veil) entre au Panthéon sans attendre une génération pour que ses combats restent une boussole. » «Comme Jean Moulin, Simone Veil s’est battue pour que la France reste fidèle à elle-même.» «Comme André Malraux, elle s’est battue pour la civilisation »a notamment affirmé le président.
Un combat pour la civilisation, celle défendue en tout cas par les instances bruxelloises dont les Parisiens ont eu un autre aperçu la veille avec la marche des fierté gay, lesbienne, transsexuel et inter-genre, sur le thème de la PMA pour toutes, en présence de personnalités politiques de tous bords. Occasion pour les plus excités de vandaliser la statue de Jeanne d’Arc située place des Pyramides. Le très militant et très radicalisé Frédéric Potier, préfet, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) qui participait à cette marche, n’ a pas jugé utile, tous comme les autres républicains tolérants présents dans le cortège, de condamner cette atteinte à un symbole de notre communauté nationale.
Il est vrai, souligne Bruno Gollnisch, qu’il est toujours très étonnant (?) de constater la soumission de nos élites devant certains lobbies. Ainsi, les élus franciliens de la majorité LR et de la gauche ont octroyé 800 000 euros en faveur du festival Solidays…mais cela n’a pas empêché Valérie Pécresse de s’y faire insulter lors de son passage il y a une semaine « sur l’hippodrome de Longchamp » rapportait Valeurs actuelles. « La présidente de la région Ile-de-France, en visite au festival Solidays, a été reçue aux cris de Pécresse délinquante par des militants d’Act Up qui lui reprochaient d’avoir… supprimé la réduction de 75% dans les transports pour les migrants en situation irrégulière (…). Voulu à l’origine comme une manifestation musicale permettant de recueillir des fonds pour la lutte contre le Sida, le festival (…) , a peu à peu évolué pour parvenir à ce qu’il est aujourd’hui : un pêle-mêle de toutes les luttes et les revendications sociétales et politiques de la gauche associative et militante, la lutte originelle contre le Sida conférant en outre à ce pêle-mêle une forte tonalité sexuelle en générale et LGBT en particulier (…).»
« . Par peur de laisser encore et toujours de laisser (le domaine culturel) à la gauche, la droite court après ses mots d’ordre, reprend ses slogans, finance ses combats, s’en félicite même officiellement, comme Valérie Pécresse, (…) se félicitait du soutien de la région à Solidays. » D’un communautarisme l’autre, celui de la catastrophique maire de Paris Anne Hidalgo atteint des sommets…quand il s’agit de s’attacher ce quelle considère être (historiquement) une clientèle captive de la gauche, à savoir la mouvance homosexuelle prosélyte et militante.
Mme Hidalgo a ainsi annoncé mercredi lors de la Conférence de l’European LGBT Police Association que les couleurs arc-en-ciel du drapeau de la cause LGBT-I qui encadrent désormais certains passages piétons du quartier du Marais allaient devenir permanentes. La réponse martiale de l’édile socialiste aux insultes homophobes et aux dégradations constatées sur ces passages piétons…qui n’ont pourtant pas été testés dans les quartiers dits populaires du nord de la capitale…on se demande bien pourquoi!
Hétéros ou homos (et ces derniers sont très nombreux à ne pas se reconnaître dans les outrances, les mots d’ordre du petit mais très influent lobby LGBT-I), les observateurs constatent que cette fébrilité communautaire ne parvient pas à cacher le pathétique bilan de l’exécutif parisien rose-rouge-vert qui allie en un double effet ciseau boboïsation et tiers-mondisation de la capitale, au détriment des classes moyennes et populaires.
Projet politique qui n’est pas franchement la tasse de thé de l’ex magistrat et chroniqueur Philippe Bilger ni celle de Charles Consigny dont on a appris qu’il sera le successeur de Yann Moix dans l’émission On n’est pas couché, animée par Laurent Ruquier. Pourtant, M. Bilger a réagi sur Twitter à l’arrivée de M. Consigny en des termes volontairement polémiques : « Comme Laurent Ruquier a au moins un point commun avec Charles Consigny homosexuel comme lui, on est sûr que le second ne risquera pas les foudres du premier comme l’invité Nicolas Dupont-Aignan -éreinté la semaine dernière par les chroniqueurs lors de son passage dans cette émission, NDLR. Je sens qu’on va regretter Yann Moix quand il partira. »
Sans préjuger du résultat, il apparaît cependant probable que cette présence prochaine de Charles Consigny – déjà recruté en 2014 par le duo Barma-Ruquier pour participer à L’Emission pour tous sur France 2 qui (fut) très vite déprogrammée- marquera un rééquilibrage à droite de l’émission de M Ruquier. Ce dernier, table certainement comme la productrice Catherine Barma sur cette arrivée pour enrayer l’érosion des audiences et sur une opposition féconde avec la progressiste et outrancière Christine Angot. Une romancière pour laquelle M. Consigny avoue avoir une grande admiration, louant son talent de femme de lettres…qui avait échappé à beaucoup, tout comme le sien dans le même registre d’ailleurs…
Ceux qui lisent ou écoutent les chroniques politiques de M. Consigny, même de loin en loin, connaissent ses propos sans ambiguïtés contre « le communautarisme islamique », « la politique migratoire délirante. » Ce qui est somme toute dans l’ordre des choses puisque celui-ci assume crânement l’influence qu’ont eu sur sa pensée un Eric Zemmour, un Alain Finkielkraut, un Renaud Camus.
Mais nous savons aussi qu’il s’attaque pareillement à une opposition nationale qui a pourtant prédit et mis en garde sur les dangers qu’il fustige aujourd’hui. En 2015, lors des élections régionales, Charles Consigny avait parlé de « catastrophe », de « violence » dans l’hypothèse d’une victoire frontiste dans une région, appelant au « front républicain » en cas de nécessité. Il s’attaquait aux Français qui votent et rejoignent le FN, « famille d’accueil de tous les loosers. » « Tous les gens qui en France ont eu des déceptions, en veulent à la société, en veulent à ceux pour qui ça a marché, trouveront en Marine Le Pen une petite mère du peuple qui viendra les accueillir parce qu’elle est l’exutoire de leur haine. »
Relevons pour conclure que les maîtres à penser de M Consigny cités plus haut évitent assez largement ce type d’outrances. Même Finkielkraut n’ose plus trop parler comme cela et un Zemmour ou un Camus, qui ne ménagent par leurs critiques contre le Mouvement national, ne se sont jamais livrés à ce type de facilités. Une autre manière de constater qu’il est décidément impossible d’entendre dans les gros médias un chroniqueur politique qui pourrait à la fois tenir un langage proche de l’opposition nationale (et ce ne sont pas de très loin les plus nombreux!) mais qui en même temps ne se sentirait pas obligé pour se faire de lui cracher au visage.
Et certains s’étonnent après cela de l’effondrement des audiences des JT ou des émissions politiques, aussi bien dans les médias du service public que dans ceux aux mains des 9 milliardaires qui se partagent le gateau de l’information. Les chiens aboient mais la caravane passe: dans ce domaine aussi, leur vieux monde sera emporté par le front du refus de la langue de bois, le ras-le-bol populaire devant la grosse propagande. Les attaques menées contre Russia Today encore dernièrement par le CSA qui invoque pour se faire, avec un culot en acier trempé, des manquements à l’honnêteté (on se pince, prière de ne pas rire!) ne sont qu’un combat d’arrière garde. Cette panique des Torquemada du Système a pour principal effet de valider les analyses sérieuses, honnêtes, alternatives, dissidentes que nos compatriotes sont de plus en plus nombreux à retrouver sur la toile auprès de sites et de blogues de qualité.
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