L’incroyable scandale que constitue la présence continue dans un quartier de Paris de dealers et de drogués au Crack, drogue dure et terriblement addictive, manifeste l’impuissance coupable de la « puissance » publique : Etat, Préfecture de police, Mairie de Paris, etc.
Il serait cependant injuste d’imputer ces terribles carences à la seule Macronie. Car tout cela vient de loin.
À l’Assemblée…
En 1986, j’avais 36 ans, quand je fus élu, à la surprise générale, député du Rhône avec mon suivant de liste, le cher Jean-Pierre Reveau, dans le groupe d’une trentaine de députés que devait présider Jean-Marie Le Pen. Pour l’homme encore jeune comme je l’étais alors, c’était la consécration de beaucoup d’efforts. Ce cénacle de l’Assemblée Nationale était à la fois majestueux et familier. Il y a là des vestiges de toute l’Histoire de France, de la statue d’Henri IV jusqu’à la vespasienne de Clémenceau, dans le jardin, en passant par l’admirable plafond de la bibliothèque peint par Delacroix… Notre groupe était puissamment motivé, et désireux, à la demande de Le Pen, d’être exemplaire en matière d’assiduité, performance difficile, car les séances se succédaient le matin, le midi, le soir et la nuit. Nous nous sommes cependant astreints à cette présence et à une participation, qui fut je crois assez remarquable. Il suffit d’ouvrir le Journal Officiel des Débats de l’Assemblée Nationale de l’époque pour y voir la combativité du Front National et la haute tenue de nombre de ses interventions.
Dans un système majoritaire, il est certes difficile à trente-cinq députés de peser ou d’empêcher une loi de passer. Sous la Ve République, le parlement ne sert, souvent, qu’à formaliser les lois faites par le gouvernement ; les initiatives émanant des députés sont rares. Pour autant, notre présence n’était pas simplement symbolique ; elle pouvait gêner la majorité, retarder ses projets, et prendre le pays à témoin, assurant ainsi la promotion de nos convictions.
Lutte contre la drogue ?
La séance du 10 octobre 1987 fut un bon exemple de nos capacités de réaction. Le sujet nous paraissait très important : La drogue, ses ravages, et les moyens de la combattre. Une loi nouvelle devait être votée. Sa discussion s’ouvrait en séance de nuit. Nous avions fait un effort d’assiduité pour ce débat. C’était le gouvernement de la première cohabitation : Mitterrand était resté président de la République ; le gouvernement, RPR-UDF (on dirait aujourd’hui « LR ») était dirigé par Jacques Chirac, Premier Ministre. Albin Chalandon, ministre de la Justice de l’époque, homme courtois et distingué, était censé défendre le dossier.
Triple scandale
Or nous nous aperçumes que le débat allait s’éterniser durant toute la nuit, alors qu’en dehors des députés du Front national, l’hémicycle était pratiquement vide , un seul communiste : M. Assensi, deux socialistes : M. Franceschi et Mme Trautmann, un UDF (M. Daillet, je crois) et seulement deux RPR (Mme de Panafieu, bientôt rejointe par Jacques Toubon). Le premier scandale était cet absentéisme qui donnait lieu à chaque vote à un tournage des clefs, illégalement laissées sur leurs pupitres par les absents.
Le deuxième scandale était que sur le fond du dossier, tout ce qui tendait à réprimer, dans le projet initial, le trafic de drogue avait été enlevé par le gouvernement Chirac sur l’insistance de l’entourage de François Mitterrand, et surtout, disait-on, suite à une intervention de Mme Mitterrand et de ses amis. Nous pensions, nous, qu’il fallait des mesures sérieuses : aggraver les peines des dealers ; tarir le marché en autorisant l’internement sanitaire des toxicomanes, etc. Or, dès l’ouverture, le projet arrivait totalement vide.
Le troisième scandale était qu’on avait greffé, sur ce débat, en violation formelle de la Constitution, une disposition qui préfigurait la loi Gayssot, et qui sous prétexte d’interdire l’apologie ou la négation des crimes contre l’humanité, prétendait en fait régenter l’Histoire. Il était parfaitement illégal de procéder à ce que l’on appelle un « cavalier législatif » dans de telles conditions, sans étude préalable en commission, et sans aucun rapport avec le texte originel. Mais on était dans la foulée de l’émotion artificiellement entretenue après l’affaire dite du « détail ». le CRIF et la LICRA avaient donné leurs ordres au gouvernement Chirac, et celui-ci devait s’exécuter !
Bataille de procédure
L’accumulation de ces trois scandales, jointes à une ou deux provocations de M. Toubon, nous conduisirent à mener une vigoureuse bataille de procédure par sous-amendements qui dura…toute la nuit! C’était tout à fait improvisé, contrairement à ce que prétendit ensuite la presse. Ils voulaient qu’on leur parle de crimes contre l’humanité, on allait leur en parler ! Nous égrenions l’horrible litanie : du génocide arménien, qu’ils avaient refusé de reconnaître à l’époque, du crime des goulags en Union soviétique, de la famine provoquée en Ukraine par Lénine, du génocide des Khmers rouges au Cambodge, des exactions du FLN en Algérie, et de la Révolution française en Vendée… Nous avons ainsi occupé le terrain jusqu’au matin. J’écrivais les amendements sur le coin de mon pupitre ; j’appelais aussitôt un huissier pour les porter au service de la séance ; je désignais celui de mos collègues qui allait le défendre. Jean-Marie Le Pen, Roger Holeindre, Pierre Descaves et vingt autres se surpassèrent dans l’éloquence.
Absentéisme
Vers 2 heures du matin, en pleine joute acharnée, j’exhibais une disposition oubliée du Règlement -l’article 52- qui donnait au Secrétaire de l’Assemblée que
j’étais la possibilité de vérifier le dossier des procurations que les absents devaient donner, chaque député ne pouvant être porteur que d’une seule procuration d’après la Constitution et la loi organique prise pour les délégations de vote. Or il n’y avait en séance que deux Secrétaires de l’Assemblée : le Dr. Bachelot et moi- même, membres du Bureau élus à la proportionnelle. Je demandais donc -que dis- je : j’exigeais- de contrôler le dossier des procurations en question, tout en sachant très bien qu’il était vide ! Cela provoqua une certaine panique. Entraînant mon collègue, je montais occuper ma place de secrétaire de l’Assemblée à côté du siège du Président, ce qui était licite, mais que personne ne faisait jamais, et qui fut considéré par les ignorants ou les malveillants (les deux qualités pouvant parfaitement se conjuguer) comme un assaut du « Perchoir », une quasi-tentative de coup d’Etat.
Tournage de clefs
Pendant ce temps, voyant qu’on ne parvenait pas à faire respecter ni la Constitution, ni la Loi organique, ni le Règlement de l’Assemblée, les députés FN se répandirent dans les travées et commencèrent à tourner les clefs de vote des absents. C’était certes enfreindre un usage qui voulait que l’on ne manipulât que les clefs des membres de son groupe, mais cet usage était lui-même illicite et immoral. Nous entendions le dénoncer.
Tollé
Pendant toute une semaine, ce fut un tollé extraordinaire dans les medias. D’autant plus violent que les journalistes qui commentaient l’événement n’y n’avaient pas assisté, puisqu’ils étaient dans leurs lits, à deux exceptions près. Le journal anciennement maoïste Libération fit sur nous sa une avec le titre : « Le Banc des Terroristes » (sic). Dans les colonnes du Journal du Dimanche qui suivit, Alain Genestar compara mon action personnelle, je cite : au Putsch du Colonel Tejero (au Parlement espagnol), à l’Incendie du Reichstag, et à la Nuit des longs couteaux. Avoir inspiré, seul et à mains nues, une telle crainte me remplit aujourd’hui encore d’une certaine fierté…
En attendant, le gouvernement dut amoindrir, en deuxième lecture, la portée liberticide de son texte, resté sans conséquence jusqu’au vote, bien plus tard, de la loi Gayssot. Et quelque temps plus tard, on modifia le règlement de l’Assemblée pour éviter, du moins lors des votes, le retour d’un absentéisme aussi scandaleux. Il y eut quelques vaisselles cassées, certains députés ayant dit à leurs épouses qu’ils étaient en séance de nuit à l’Assemblée : notre combat avait révélé qu’ils étaient peut-être en séance de nuit, mais pas à l’Assemblée !
Quand au trafic de drogue, il avait encore de beaux jours devant lui…
Collomb Bernard dit
Cher Bruno, que de combats héroïques pour en arriver là ! il vous appartenait de livrer et de gagner l’ultime qui nous vient .
Je vous adresse mes plus vifs remerciements et mon profond respect pour vous avoir vu depuis tant d’années défendre la France et ses valeurs que l’on espère indestructibles
Bien cordialement
Rebillard dit
Ainsi vogue la république des » coquins » comme disait Amouroux … l’entente cordiale RPR Ps n’avait pas fini de pourrir le dégringole de la » démocratie » Et leurs » valeurs républicaines » comme ils aiment tant à nous rappeler. Ces gens n’aime la démocratie, que lorsque l’on pense et vote comme Eux .
Jean GASC dit
Merci pour tout ce que vous avez fait et,je l’espère,pour ce que vous ferez encore……….
Lescuyer xavier dit
La patience et la perceverance valent bien que l’intelligence domine en priorité chez l’être humain qui souhaite écouter et faire preuve de Tolerence à sa juste raison pour celles et ceux qui croient profondément à leurs convictions comme vous pouvez l’être Mr Gollnisch… Bravo pour votre devoir aimer la France.
marc dit
merci Monsieur pour votre vie politique et surtout vos commentaires dans cette tribune.
c’est réconfortant d’avoir encore des personnes honnêtes et combatives dans une France qui en a besoin plus que jamais.
Gabrielle dit
Cher Monsieur, (je suis hors sujet dirais-mon professeur d’autrefois)
ce scandale de laisser des drogués dans l’espace vert et résidence EOLE, occasionnant une grande souffrance aux habitants, ne peut durer,; la maire de Paris ne peut-elle les prendre dans sa résidence secondaire. [(çà me rappelle Édith Cresson et sa parole de trop, qui permit aux gitans de s’installer dans le parc de son château..)]
Étant un peu radicale, je me disais » il faut les endormir » et les porter en hôpitaux psychiatriques, où ils auront une cure de sommeil d’un mois, puis après un traitement jusqu’à l’oubli de la drogue. Il y a aux environs de Paris (je l’ai lu, mais pas noté) une caserne à vendre, qui leur irait très bien, puisque la propreté et l’hygiène n’est pas leur priorité; en même temps,mettons-leur ce vaccin dont nous ne voulons pas..Bien vous,
Depuis le temps que les Parisiens se plaignent de Mme Hidalgo, je vois quand même qu’elle est réélue, alors qu’il se dit que ses dettes s’accumulent.
soldatdufeu dit
Cher bruno, trés cher ami patriote.
La France que nous aimons doit être sauvée ,par tous moyens permettant son redressement,en empêchant les mauvaises intentions de se maintenir sur notre territoire où du moins en liberté de faire n’importe quoi . Toutes les personnes qui aiment notre pays doivent se joindre et se ranger derrière celui (ou celle) qui permettront un retour à une vie plus calme . Plus de mort ni par balle ni au moyen d’un couteau. Pour celà ,il faudra agir et non s’agiter sur les plateaux de télé. Merci à vous cher Bruno, il vous reste beaucoup à faire mais je sais que vous le ferez.patrick
remymoncalecon dit
Merci cher ami BRUNO vous etes un homme d’honneur et de combat VIVE LA FRANCE .NOTRE FRANCE A NOUS !!!!!
David dit
MONSIEUR BRUNO NOUS espérons encore votre retour………..
Car vous ne l’avez jamais tournez le dos
albert sagnimorte dit
Bravo, Bruno.
Je suis de la maison et il est déplorable de constater que tous nos efforts n’ont, jusque-là , pas abouti.
Je pense que la dernière chance de notre malheureux pays se situe à la prochaine présidentielle. Il est remarquable de constater que notre bande de ‘faschos’ n’ait pas réussi à entrainer les forces vives de notre pays. Suivez mon regard.
Hovid dit
Tout est bon en France. Nous avons notre propre diversité. La diversité d’ailleurs ne nous intéresse pas si on nous l impose par la force
de Vendeuvre dit
Cher Monsieur,
la situation actuelle de la France exige ,si nous voulons notre indépendance,un redressement financier.Que propose le RN?
Merci
Arnaud de Vendeuvre
Patrick BOURDON dit
Patrick
Merci monsieur pour avoir le courage de dénoncer l’incapacité notoire de notre gouvernement.
Avec mes respectueuses salutations en souvenir des repas pris à vos côtés lors de vos déplacements dans le VAR à l’époque où le Maire de Toulon faisait partie de la famille
DUMA dit
Excellent! j’ai l’âge de Bruno Gollnisch et si je ne me souviens pas de cet épisode car j’avais pas mal de préoccupations professionnelles et personnelles à l’époque, mais je me souviens de l’ambiance d’hystérie autour du FN que j’ai rejoint bien plus tard. Pas mal de politiciens, de Gaulle compris doivent aujourd’hui s’expliquer devant le Patron Divin. La drogue est un business qui justifie tous les silences desquels la bourgeoisie tire son fric et son hypocrisie.
L52 dit
Merci pour vos leçons d’histoire toujours intéressantes et éducatives… et cet humour qui vous est propre. ^^
RAGNARD dit
Nôtre maison brûle et on regarde ailleurs, paroles de JACQUES CHIRAC mais ce n’ai pas de lui !
Ce qui est le plus à craindre, il file la nationalité française à des milliers de migrants et qui fera pencher
la balance en faveur de ce trouduc de Macron …
Deprost dit
Le fléau de la drogue prospère aussi car une demande existe dans une société où bien des repères ont disparu sans être remplacés par des repères nouveaux.
M. Jean-Paul Benoist dit
Honorable Monsieur,
S’il s’en trouve un parmi tant d’autres, eh bien, vous êtes un homme propre!
Avec toutes mes félicitations et l’assurance de mes prières,
Veuillez recevoir l’humble hommage d’un vieux monsieur, plus que largement écoeuré.
En union de prières,
Très humblement vôtre,
Le pauvre pécheur que je sais être.
Fatima: le Saint Rosaire à outrance!
Dieu aura toujours le dernier mot, mais « ad Jesum per Mariam »
O Crux ave, Spes Unica.
La plus grande injure, la plus grave insulte que nous puissions infliger à Dieu, c’est notre manque de
confiance en Lui. (saint Padre Pio de Pietrelcina)
Nous pouvons même pécher, parfois gravement, mais nous pouvons prier en péchant et Lui offrir nos pleurs, nos larmes, nos péchés, tout nous-même, péchés compris: tout appartient à Dieu.
C’est le mois du Rosaire.
Que Dieu et sa Sainte Mère vous gardent, vous bénissent et vous protègent tous, ça vaut bien mieux
la bombe atomique!
Marc Le goff dit
Tout le système nous propose à présent un zemmour en haut des sondages, une marine à la derive, des candidats tout azmut à droite et une victoire assurée pour macron. L homme providentiel rassemblant les français patriotes C est vous. Votre charisme, vos compétences, votre amour de la patrie doivent vous aider à vous présenter à la présidence de la République.