« Pour la première fois en 18 siècles, il n’y a plus de chrétiens dans la ville irakienne de Mossoul». Bruno Gollnisch a toujours apporté son soutien aux manifestations, rassemblements, initiatives diverses visant à interpeller nos compatriotes et le gouvernement sur le sort terrible qui frappe les Chrétiens d’Orient, et notamment ceux d’Irak depuis l’élimination du régime de Saddam Hussein. Ils sont aujourd’hui chassés, persécutés, exécutés comme leurs frères de Syrie, par les milices djihadistes qui menacent désormais le Liban…La pétition soutenue par Aleteia à l’intention de l’Onu et de la Ligue Arabe, pour leur demander d’intervenir au plus vite afin de mettre fin aux exactions commises par l’Etat Islamique (EI) et à l’éradication systématique des Chrétiens d’Irak, a déjà recueilli plus de 120000 signatures.
Jacques Bordes le notait sur son blogue, la lettre Nûn (ﻥ) de l’alphabet arabe tracé sur les maisons chrétiennes par les miliciens de l’EI « est désormais le signe de reconnaissance et de solidarité de tous les chrétiens d’Orient et ceux qui les soutiennent. N pour Nazaréen, en référence à Jésus de Nazareth ».
Comment en est-on arrivé là en Irak ? A cette question M. Bordes répond qu’ «il a été décidé au(x) plus haut(s) sommet(s) des États Occidentaux de ne pas bouger le petit doigt (…). Première raison à cela, la thalassocratie étasunienne, dans sa tension dialectique avec la puissance régionale montante qu’est l’Iran (avec laquelle il faudra bien qu’elle arrive à un partage des rôles) n’a pas directement intérêt à lui servir la part d’Irak qui relèvera d’un probable arc (ou croissant) chi’ite sur un plateau. Et pour l’aider à tempérer ces ardeurs iraniennes (les combattants de l’EI ) «dans le rôle de caillou dans le soulier persan, en valent bien un autre. À l’évidence, dans ce kriegspiel la peau de nos Chrétiens d’Orient compte pour des prunes… ».
Enfin, outre le soutien financier du Qatar, d’émirs du Golfe, «une bonne partie du nerf de la guerre (des djihadistes), leur vient de l’argent des rançons payées par les lâches démocraties que nous sommes. En tête desquelles la République française ». Comme avant lui les calamiteux boutefeux Sarkozy, Juppé, BHL, François Hollande « était prêt à se jeter au col du seul État résolument laïc du Levant, la Syrie que, certes, notre pays (force de l’habitude, sans doute) a toujours poignardé dans le dos ».
Nous le savons au moins depuis le Vietnam, on peut gagner une guerre sur le terrain mais la perdre sur le front médiatique. A cette aune les images des victimes civiles (dites « collatérales »en langage militaro-technocratique), dont de nombreux enfants, des attaques israéliennes sur Gaza, sont désastreuses. Par delà la réalité ou non des accusations de l’utilisation de civils comme bouclier humain, elles compliquent la tâche des diplomates et du gouvernement de l’Etat hébreu chargés de « vendre » et de justifier l’opération de Tsahal « bordure protectrice » en cours contre le Hamas.
Si Benyamin Netanyahu s’est dit déterminé « à finir le travail », le Huffington Post Maghreb, publiait le 3 août un article qui soulignait que «malgré quelques remous dans la relation israélo-américaine, les Etats-Unis contrent toute initiative anti-israélienne aux Nations unies». Pour autant, «la campagne Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) lancée en 2005 par 171 ONG palestiniennes », popularisée principalement en France par l’extrême gauche et visant à sanctionner Israël, prend de l’ampleur.
« Les appels au boycott (…) gagnent en popularité au point d’inquiéter sérieusement en Israël, mais ils sont loin de faire l’unanimité. En France, François Hollande, encore loin d’être président, cosignait avec Manuel Valls, Bernard-Henri Levy, plusieurs intellectuels et une vingtaine d’autres personnalités dans Le Monde en 2010, une tribune intitulée: Le boycott d’Israël est une arme indigne».Plus mesuré, «le président de l’Autorité nationale palestinienne Mahmoud Abbas rejette le boycott généralisé d’Israël mais soutient celui des colonies israéliennes».
Quelques articles paru dans les médias ont voulu noter un embarras des dirigeants du FN au sujet du conflit israélo-palestinien. Le Scan Politique du Figaro, le 29 juillet, indiquait que si «le FN a pris des positions tranchées sur la Syrie, la Libye et l’Ukraine, (il) communique moins activement sur les évolutions récentes du conflit israélo-palestinien » notamment en raison de « divergences internes sur la question ».
Divergences le mot est fort et n’est pas le plus adéquat. Il est surtout plus prosaïquement question ici dans ce domaine particulier de sensibilités, qui existent plus largement dans toutes les formations politiques et qui sont souvent structurées en « courants », et d’approches différentes du problème. Sachant que la position de fond du FN est invariable et partagée par tous ces dirigeants : le droit pour les Palestiniens comme pour les Israéliens de vivre en paix dans deux Etats viables, aux frontières sûres et reconnues.
« Au Scan du Figaro, Bruno Gollnisch a expliqué qu‘en dehors de discussions informelles, l’exécutif (du FN) n’a pas pris de position officielle sur le conflit israélo-palestinien». Il a dénoncé les violences commises lors des manifestations pro-palestiniennes, « mais prône le droit de manifester et trouve normal que les arabophones s’identifient aux Palestiniens».
Au nombre des divergences, il est cité le fait que Louis Aliot ait critiqué par exemple sur Sud Radio (la semaine dernière) le fait que «la France a plus de facilités à intervenir en Libye que de s’occuper de la guerre Israélo-palestinienne». Ou encore qu’il préconise «que la communauté internationale fasse pression pour obtenir une paix durable et le respect du droit». Alors que ce son côté Bruno Gollnisch récuse tout interventionnisme: «Nous ne nous croyons pas tenus de prendre parti, c’est contraire à l’intérêt de la France. Aujourd’hui, c’est la mode, il faut toujours prendre parti sur tout».
Sur le site de Marianne aujourd’hui, Romain Massa signe un article («Proche-Orient, la patate chaude du Front National») qui voit dans le«silence inattendu » du FN (tout de même bien relatif !), «presque suspect » (sic), la marque d’un tiraillement entre « pro » et «anti sionistes». «Le Front est pris entre deux feux: celui de son histoire, marquée par une forte défiance envers Israël et symbolisée par Jean-Marie Le Pen ou encore Bruno Gollnisch et l’autre plus récente, pas encore totalement affirmée ni assumée, pro-israélienne, incarnée par Louis Aliot».
A l’appui de cette « explication » qui ne s’embarrasse ni de finesse ni de subtilité, il est précisé que Marine Le Pen le 31 juillet, dans un entretien donné sur RMC, «a renvoyé Israël et le Hamas dos à dos » tout en refusant de condamner la LDJ, et en affirmant aussi quelques semaines plus tôt que « le Front National est le meilleur bouclier contre le fondamentalisme islamiste pour les Juifs de France ». Dans le même temps, écrit M. Massa, «Louis Aliot affiche et assume son positionnement pro-israël», «s’y est d’ailleurs rendu et ne manque pas d’évoquer ses origines juives pour dédouaner le FN d’un quelconque soupçon d’antisémitisme».
Mais l’influence d’Alain Soral est il encore expliqué, de «la frange de l’extrême droite nationale-révolutionnaire, historiquement pro-palestinienne et très pourvoyeuse en militants» équilibrerait les deux plateaux de la balance. « Car oui, les musulmans sont aussi susceptibles de voter pour Marine Le Pen. La stratégie a été vendue à la direction du FN par Alain Soral (…) pour l’élection de 2007 », même si « la stratégie ne s’est pas révélée convaincante sur le plan électoral».
Autre élément à prendre en compte pour ce journaliste, qui acterait ainsi une marginalisation du courant antisioniste, «Marine Le Pen pourrait avoir la tentation de prendre le pas de ses collègues européens d’extrême droite. Les plus influents d’entre eux, défendent une ligne clairement sioniste».
« Le FPO autrichien explique-t-il, les Démocrates suédois » (formation qui a annoncé, contrairement aux autres partis cités ici, son refus de faire un groupe au parlement européen avec le FN, NDLR) « ou encore la très sulfureuse Ligue du Nord italienne prennent fait et cause pour Israël, s’érigeant en défenseurs de la communauté juive contre l’islamisme. Sans oublier l’illustre Geert Wilders, leader du Vlaams Belang » (c’est faux, M. Wilders, Néerlandais, est président du PVV, le Vlaams Belang est un parti belge flamand présidé par Gerolf Annemans, NDLR), « ultra sioniste, ami de l’ancien vice-Premier ministre d’Israël, Avigor Lieberman, adepte de la solution de la bombe atomique sur Gaza. Tous ces partis qui font la cour à Israël ont un point commun : la virulence de leur propos sur l’Islam. Le Hollandais n’a pas manqué de comparer le Coran à Mein Kampf (… )». «Ces positions fermement pro-Israël induisent de fait la rupture totale avec l’électorat musulman ».
Pour autant, alors que la France compte les communautés arabo-musulmane et juive les plus importantes d’Europe, il s’agirait pour le FN de « rassurer et séduire la communauté juive sans s’aliéner ni froisser la communauté musulmane » (« 2 millions de musulmans ont été appelés aux urnes en 2012 »): « la position est périlleuse et d’autant plus difficile à tenir quand les tensions sont vives là bas ».
Nous le constatons, à l’appui de sa thèse, cet article de Marianne (comme d’autres du même métal) mélange avec approximation beaucoup de choses . «Le FN est pro-Français, occupons-nous des problèmes des Français d’abord» indiquait Louis Aliot sur Sud Radio.
Une vérité comprise par tous les patriotes français, de toutes origines, qui a échappé pour le coup à l’académicien Alain Finkielkraut qui, réactivant le slogan soixante-huitard de Daniel Cohn-Bendit («nous sommes tous des juifs allemands »), déclarait maladroitement il ya quelques mois que « face à la haine, nous sommes tous des sionistes !».
Le FN lui, ne peut être par essence ni «sioniste» ou «anti sioniste», mais se veut en effet pro-Français tout simplement! Au sens ou les nationaux ont compris que si les Etats ont des intérêts permanents, des empathies particulières, civilisationnelles notamment, comme avec nos frères Chrétiens d’Orient, ils ont aussi des amitiés transitoires et ne peuvent être éternellement liés …
Nous le notions déjà en septembre 2011 sur ce blog, la grille de lecture du conflit israélo-palestinien par l’opposition nationale est beaucoup plus simple que les explications fournies par les articles précités.
Elle consiste à adopter le point de vue le plus conforme à la défense de nos intérêts nationaux qui doivent être la seule boussole d’un pays se voulant indépendant et non soumis aux intérêts géopolitiques de Washington, souvent liés à ceux de Tel-Aviv (et inversement) ; lesquels ne sont pas toujours, très loin s’en faut, ceux des Français et des Européens.
Certes, le plus dur pour un homme ou une femme, a fortiori pour un chef d’Etat, n’est pas toujours de faire son devoir mais de le connaître. C’est pourquoi diriger un pays nécessite des qualités de clairvoyance, de courage et d’âme exceptionnelles qui font aussi actuellement défaut à la France sur la scène internationale.
michelle dit
Je vous soutiens à 100 % !
Je suis un con et alors? dit
Quel est le point commun entre la connerie humaine et l’univers? Tous deux sont infinis ou élastiques. Quoique Albert Einstein n’était pas sûr pour l’univers – mais pour la bêtise humaine, il en avait acquis la certitude absolue.
COMMENT DÉJOUER LA CONNERIE DU CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN?
Il faut d’abord traiter la connerie humaine. Pour l’instant, il n’y a pas de médicament en vue et la situation n’arrange personne.
Toutefois, on peut traiter les différents belligérants de cons… Oui, on est toujours un peu moins con quand on se sait être parmi les innombrables cons… Ceci est un cas de conscience.
POURQUOI LA CONNERIE DU CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN EST SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLE? C’est parce que la mère de cette connerie est toujours enceinte.
Toutefois, afin d’enrayer la progression de la connerie humaine transmise par le chromosome X, des chercheurs vont bientôt mettre au point des modèles transgéniques capables de déjouer la transmission de la connerie. Cela pourrait être une étape importante vers la résolution non seulement du conflit israélo-palestinien mais aussi de toutes crises attribuées à la connerie humaine.
A Suivre !
martelus dit
Les Romains avaient tenté d’établir la « Pax Romana » au moyen orient, mais en pure perte…
christian CHEVALIER dit
Soyons réalistes: avec la complicité des dirigeants Occidentaux, la « Pax Romana » n’existera jamais, ce sera plutôt « la Pax Islamo » sur toute la planète.
Christophe dit
Jusqu’ou le FN compte t-il poursuivre sa « dédiabolisation » ?
A trop persévérer, beaucoup d’entre vous risque d’avoir leurs pantalons sur les chaussures ! (Et leurs convictions avec) Faut-il, de peur de se fâcher avec la communauté juive et, accessoirement, se faire traiter d’antisémite, devenir aussi sioniste que Netanyahu ? Faut-il s’assoir sur sa conscience et sa morale et déclarer cette guerre « juste » ? La position du FN : « le droit pour les Palestiniens comme pour les Israéliens de vivre en paix …etc. » ; est une tartufferie, à l’égard de la situation palestinienne. Je peux comprendre que cette question soit un piège pour le FN, mais de là à justifier la LDJ ! Que l’on se comprenne bien : Je suis Français et le conflit israélo-palestinien n’est pas ma priorité, en outre, ce n’est pas moi qui instrumentalise ce conflit, c’est l’activisme judéo-sioniste, parfois violent, qui vient me faire chier dans mon pays !
Prévenez-moi si le FN devient l’un de ses nombreux partis d’extrême droite européenne, sioniste jusqu’à la trogne parce que viscéralement anti-arabe … Que je rende ma carte immédiatement !
Christophe le Goy
Modérateur dit
Un débat clivant au sein même de nos sympathisants, effectivement « piégé », vous l’avez bien compris Christophe, qui explique la prudence de notre Mouvement et en premier lieu de Marine. La solution des « deux Etats » n’est pas de notre point de vue une « tartufferie » mais un objectif que le FN estime souhaitable pour les parties en présence; objectif rejeté avec horreur par de nombreux extrémistes qui à l’évidence n’ont pas vos faveurs…ni les nôtres soyez en certain. Merci de votre courriel et de votre soutien tangible, gollnisch.com.
christophe dit
Evidemment Je soutiens la politique du front national, qui dans bien d’autres domaines (économie, défense de la souveraineté nationale, etc.) est à mes yeux, la seule valable. Simple citoyen, je ne suis pas soumis aux exigences de la politique politicienne. Je n’ai pas à peser mon propos à l’aune de la malveillance médiatique ; et, dés lors, j’ai pour les dirigeants du FN une indulgence et une sympathie particulière. Je ne suis pas et ne souhaiterais pas être à leur place, et affronter chaque jours cette époque d’hystérie communautaire et politique ! Je voulais juste pointer ce que j’estime être une erreur contreproductive de positionnement propre à lâcher nos compatriote juifs et musulmans progressistes qui ne supporte plus les aberrations du communautarisme.
Avec mon estime et ma sympathie
Christophe
Pyrrhon dit
Perplexité abyssale…
Défendre, ne serait-ce que du bout des lèvres, sur RTL, comme l’a fait récemment la Présidente du Front National, l’existence d’une « ligue de défense juive » (dont Maître W. Goldnadel a souligné à peu près dans le même temps l’absence d’existence légale sur notre territoire), n’est-ce pas en réalité se contredire eu égard aux multiples discours prononcés contre toute forme de « communautarisme » au sein de la République?
Une « ligue de défense juive » ne serait donc pas l’expression d’un communautarisme au sein de la République? Mme la Présidente serait-elle, par ailleurs, favorable à l’existence d’une « ligue de défense catholique » (car les lieux de culte catholique sont bien souvent victimes d’exactions) dans le cadre de la République française? Où faut-il s’arrêter sur cette pente dangereuse? Le plus tôt possible me semble-t-il!