Au-delà des trois régions où le vote pour le Front de Gauche a été relativement conséquent, celui-ci a totalement raté son objectif principal : battre le FN en termes de suffrages en lui disputant la reconquête des milieux populaires. Cette formation « de la gauche de la gauche » campant sur des positions clairement antinationales et immigrationnistes, cette tentative d’OPA était vouée à l’échec. Le Front de Gauche apparaît au soir du 21 mars, distancé de très loin par les scores de l’opposition nationale, que comme une petite force d’appoint condamnée à se vendre « aux traîtres » du PS.
Cache-sexe électoral d’un parti communiste qui poursuit son déclin sous le règne de Marie-George Buffet et du (petit) Parti de gauche de l’ex apparatchik socialiste Jean-Luc Mélenchon, le Front de Gauche fédère également un des courants s’opposant à la stratégie de Besancenot au sein du NPA, à savoir la Gauche unitaire, dirigée par Christian Picquet. De son vrai nom Christian Lamothe, -« Lamothe-Picquet » que c’est drôle !- ce dernier fut membre du bureau politique de la Ligue communiste révolutionnaire jusqu’à son autodissolution [et membre fondateur du NPA. Se sont agrégés également à ce rassemblement les groupuscules « République et socialisme » issue du MRC, ainsi que la « Convention pour une alternative progressiste ».
Mais une addition de faiblesses peut-elle faire une force ? André Gérin, député communiste du Rhône, entré au PC huit ans après que les chars de l’Armée rouge aient écrasé dans le sang la révolte populaire de Budapest, président de la récente mission parlementaire sur le voile intégral, et candidat à la succession de Mme Buffet au congrès de juin, fustige cette stratégie d’alliance en laquelle il voit une cause de déclin supplémentaire pour le PC.
Dans un communiqué l’élu constate que l’attelage entre Mélenchon, ses amis et le PC a conduit à une « baisse du nombre d’élus communistes dans les régions -102 conseillers régionaux lors des régionales des 14 et 21 mars, contre 185 pour le seul PC en 2004.
« Les faits sont là analyse-t-il, la baisse du nombre d’élus communistes dans les régions s’ajoute à la perte de 30 villes, en 2001, dont 20 villes de plus de 30.000 habitants. La victoire du PS et des Verts dans les régions confirme la marginalisation du PCF avec, cerise sur le gâteau, la promotion de Jean-Luc Mélenchon avec le Front de gauche ». Aussi, « l’élection présidentielle, en 2012, sera la dernière chance pour l’avenir du PCF ». Il s’agit donc de « décider tout de suite du principe d’une candidature du PCF ».
Pour André Gérin, « les dirigeants du Parti communiste portent une lourde responsabilité dans l’effacement de notre parti du paysage national (…), une part de responsabilité dans le vote FN et l’abstention (…) en abandonnant un Parti communiste de combat ». Le député communiste, partisan de l’interdiction du Front National, a beau dire et à beau faire, il feint ( ?) de ne pas comprendre lui aussi que la position de principe du communisme « post Georges Marchais » en faveur de la poursuite de l’immigration, à l’instar de l’UMPS et d’un certain patronat mondialiste, prive ce courant politique de toute légitimité aux yeux des Français les plus modestes.
Catégories populaires qui sont en effet les premières victimes dans le domaine économique et social des politiques migratoires et du refus des partis de l’Etablissement d’instaurer, au nom de la justice sociale et de la solidarité nationale, l’indispensable préférence nationale. Dinosaure d’un monde révolu, incapable de changer de logiciel, Gérin est à l’image de son parti : condamné quoi qu’il en dise à servir de faire-valoir, de plus en plus négligeable d’ailleurs, au système euromondialiste.