Au fur et à mesure que la campagne interne pour la succession de Jean-Marie Le Pen avance dans le temps, il est somme toute dans l’ordre des choses que celle-ci gagne en « intensité » avec le ralliement affiché par les uns et les autres à la candidature de Bruno ou de Marine. En position « d’outsider », jusqu’alors crédité dans les medias de chances assez minces d’être élu à la tête du FN en janvier prochain, l’accueil chaleureux rencontré par Bruno lors de sa tournée dans les fédérations, mais aussi son énergie, sa détermination, son calme et sa confiance ont conduit un certain nombre d’observateurs à en conclure que, finalement, « l’affaire n’était pas pliée « …
Hier, le passage de Bruno Gollnisch à Orléans, dans une fédération plutôt réputée « mariniste » et sur les terres du président du groupe FN de la région Centre, Philippe Loiseau, a prouvé s’il en était besoin que ceux qui parient sur un éclatement du FN vont un peu vite en besogne.
Si Philippe Loiseau fut au nombre des quatre ou cinq membres du comité de soutien de Marine qui s’étaient émus des propos de Bruno Gollnisch vendredi sur LCI –voir le communiqué de Bruno et notre article « Les Lignes bougent ! » publiés sur notre site vendredi- le climat apaisé et chaleureux qui a régné au cours de la conférence de presse et de la réunion militante qui a suivi en a rassuré plus d’un. Bruno et Philippe ont donné l’image de l’unité d’un Front National qui saura résister aux quelques bisbilles de la campagne interne !
Comme souvent, c’est du dialogue que jaillit la lumière et Bruno a réexpliqué que son vœu constant, de réconciliation autour du FN des frères séparés de l’opposition nationale, n’étaient en rien antinomique avec l’unité du Mouvement. Le message est passé cinq sur cinq, étayé d’ailleurs par le soutien officiel apporté le même jour à Bruno, par le membre fondateur et premier vice-président du FN Roger Holeindre.
Comme l’explique l’article paru à cette occasion par La Nouvelle République du Centre, qui rapporte les propos du candidat à la présidence du FN, « je ne fais pas campagne sur le retour de tel ou tel, j’ai seulement dit sur LCI, vendredi, que je suis, sur le principe, favorable à la réconciliation, pas forcément le retour, avec ceux qui nous ont quittés ».
« Je n’ai jamais fait grief à Marine d’avoir réintégré dans son équipe l’ex délégué général du MNR de Bruno Mégret, qui avait pourtant eu des propos très durs à son égard. Et j’ai accepté, en 2007, à la demande de Jean-Marie, que Bruno Mégret monte à la tribune lors d’un meeting à Lyon. Et je n’ai pas hésité, lors des régionales, à venir soutenir Philippe Loiseau en Eure-et-Loir contre mon ami Jean Verdon, parti avec Carl Lang ».
Enfin, Bruno Gollnisch a rappelé avec force tout ce que le FN et lui-même doivent à Jean-Marie Le Pen, a invité nos amis à se focaliser non pas sur l’accessoire mais sur l’essentiel, rappelant qu’il entendait au cours de cette campagne, « faire connaître (son) programme », « faire valoir (ses) quelques qualités, expériences et compétences pour le diriger. »
Ne nous cachons pas pour autant derrière notre petit doigt, les déclarations très critiques envers Bruno qui ont émané cette fin de semaine de l’entourage de Marine et de la candidate elle-même, ont énormément inquiété les adhérents et les sympathisants du FN. Que nos amis soient plutôt « pro-Marine » ou « pro-Bruno », ils craignent que cette compétition enclenche de nouveau « la machine à perdre ».
Les commentaires inquiets des internautes sur les sites de la mouvance nationale traitant des dernières péripéties de la campagne, nos discussions avec les militants, les courriers et courriels que nous recevons en sont une autre preuve. Ainsi, de nombreux frontistes nous confient leur tristesse devant les propos de Jean-Marie Le Pen, qu’ils estiment injustes et non fondés envers Bruno.
Signe de ce mauvais climat, certains se saisissent même de cette compétition interne pour régler leur compte en public, comme en témoigne les attaques portées sur le site de Jean-François Touzé (mediadroite.fr) contre un soutien de Marine, Christian Bouchet, demandant à celle-ci de l’éliminer de son entourage, à l’instar des autres « radicaux anti-atlantistes », au nom d’une future alliance avec l’UMP !
Bien sûr, M. Bouchet a vertement répondu sur son site voxnr à M. Touzé, menaçant l’ex responsable du pôle « idées-image-communication » de la campagne Le Pen en 2007, supervisé alors par Marine, de ressortir ses archives compromettantes…
Question toute simple : est-ce ce genre de déballage que les adhérents attendent, pour le plus grand plaisir de nos adversaires du microcosme politico-médiatique, ou l’exposition sans fards par les équipes des deux candidats à la succession du devenir du FN ?
Sujet de satisfaction tout de même, beaucoup de témoignages de soutien, émanant de frontistes indécis, nous ont été envoyés ces derniers jours, adhérents (ou futurs adhérents) qui se sont félicités du ton mesuré de Bruno Gollnisch depuis le début de cette campagne, de sa volonté d’apaiser les tensions, de son attitude responsable et cohérente, de son attachement sans faille à l’unité du FN. Au moins et chacun le reconnaît, Bruno Gollnisch est le tenant d’une ligne claire : avec lui, les cartes sont sur la table !