Il n’avait pas encore 20 ans, sa mort n’a pas fait la Une de nos journaux, éclipsée par une médaille d’or française en ski et la tête de Dominique Strauss-Kahn. Clément Chamarier, engagé au 7ème BCA en février 2009, a été tué en Afghanistan samedi par le tir d’une arme antichar contre son véhicule à l’issue d’une opération dans la vallée d’Alasay. Deux autres militaires français ont été blessés. Il s’agit du deuxième soldat français tué depuis le début de l’année après le décès, le 8 janvier, d’Hervé Guinaud, caporal-chef du Régiment d’infanterie de chars de marine (RICM) de Poitiers, au cours d’une opération dans la région de Tagab en Kapisa.
L’opposition nationale souligne le courage de nos soldats qui fait honneur aux traditions militaires françaises. Mais la guerre menée dans ce pays est perdue d’avance du fait même que la présence des forces de l’Otan n’y sera pas éternelle. Et surtout d’un conflit ou nos soldats sont sacrifiés pour y défendre des intérêts de Washington, qui ne sont ni ceux de la France ni ceux d’une Europe qui seraient vraiment libres –voir notamment notre article en date du 13 octobre dernier.
Le décès de Clément Chamarier porte à 54 le nombre de militaires français ayant trouvé la mort en Afghanistan depuis 2001. Le nombre des civils afghans lui, ne cesse d’enfler également. Six membres d’une famille afghane ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi par une frappe de l’Otan qui a touché « par erreur » leur maison dans l’est de l’Afghanistan. Le président afghan Hamid Karzaï avait attribué à l’Otan la mort d’une cinquantaine de civils tués lors de cinq jours d’une opération toujours en cours dans la province voisine de Kunar (est).
Le retour de la France dans la niche de l’Otan voulu par Sarkozy a un coût humain mais aussi financier : notre présence en Afghanistan depuis 10 ans se chiffre annuellement à environ 394 millions d’euros …Quant au nouveau siège de l’Otan, qui sera construit en face de l’actuel à Bruxelles d’ici à 2015 précise le blog Secret défense, « il coutera plus de 110 millions d’euros à la France », soit un peu plus de 11% de son coût total.
Ce même blog relevait vendredi que c’est « le groupe Bouygues qui a remporté (jeudi) le contrat de la construction et de la gestion du futur ministère de la Défense, à Balard (Paris XV) Il s’élève à plus de trois milliards d’euros. Bouygues était en concurrence avec Vinci et Eiffage. »
« Quelles que soient les qualités professionnelles incontestables du vainqueur est-il noté prudemment, et sans mettre en cause la procédure, incontestable et transparente jusqu’à preuve du contraire, qui a abouti à ce choix, on est quelque peu accablé de devoir rappeler que le PDG du groupe Bouygues, Martin Bouygues (par ailleurs propriétaire de TF1…) est un ami proche du président de la République, dont il fut le témoin lors de son deuxième mariage, le parrain de l’un de ses fils et l’un des invités de la célèbre soirée au Fouquet’s. »
A la guerre comme à la guerre…