La candidature à la présidentielle, finalement avortée, de Jean-Louis Borloo avait également comme utilité pour l’Elysée d’asphyxier celle de François Bayrou qui en a fait sans surprise l’annonce hier soir sur TF1. Une entrée en lice du président du Modem, qui aura aussi (surtout ?) pour effet d’éroder encore un peu plus les intentions de vote en faveur de François Hollande qui subit actuellement une prévisible dégringolade dans les sondages. Si son parti à été étrillé à toutes les élections depuis 2007, M. Bayrou n’en conserve pas moins un capital de sympathie certain, qui handicapera au premier chef le candidat socialiste chassant sur les mêmes terres centristes et européistes que l’ex ministre de l’Education. Une entreprise de séduction formalisée par Manuel Valls lors des primaires socialistes, qui s’était déclaré favorable à un large rassemblement politique en 2012 qui pourrait comprendre Dominique de Villepin, Corinne Lepage et l’ex troisième homme de la présidentielle de 2007…
Une main tendue visant à renvoyer M. Bayrou au souhait qu’il avait formulé il y a quatre ans, celui d’élaborer un gouvernement avec des éléments de « gauche » et de « droite ». Ce à quoi Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch avaient alors répondu « qu’on pourrait aussi chercher des gens pour diriger le pays à l’extérieur d’une classe politique qui a fait la preuve de tous ses échecs ». « Sauver la France impose de renoncer à des pratiques qui ont été celles des trois partis au gouvernement depuis trente ans ».
Logiquement, M. Bayrou n’a pas ménagé lors de son passage au JT de TF1 le bilan du sarkozysme, mais il n’a pas épargné non plus la direction du PS. Notamment au sujet de l’accord signé entre la rue de Solferino et Europe Ecologie-les Verts (EELV) qui a été soutenu par la secrétaire nationale Cécile Duflot et largement validé par son « Conseil fédéral ». Au terme de celui-ci, a été entériné l’arrêt de 24 centrales nucléaires sur les 58 en activité sur notre sol, le passage d’ici 2030 de 75 à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité en France.
Mardi dans Libération, M. Bayrou dénoncé ce marchandage en des termes très durs : « d’un président, les Français attendent qu’il propose sa vision, non qu’il la négocie » a-t-il déclaré estimant désormais «insoutenable» le projet socialiste.
Le plus drôle, c’est qu’Eva Joly est pratiquement sur la même longueur d’onde. Mercredi, la candidate d’EELV a catastrophé ses « amis » en refusant de dire si elle appellerait à voter pour Hollande au second tour de la présidentielle, arguant que l’accord conclu « ne la fait pas rêver », et que « (pour elle) , la sortie du nucléaire est une vraie question », « morale » et « industrielle. »
Marine Le Pen l’a précisé pour sa part le 17 novembre sur BFM-TV, « au moment où les pays fournisseurs de pétrole sont déstabilisés les uns après les autres (…) se priver aujourd’hui du nucléaire est totalement irresponsable. » Certes, « à terme, c’est effectivement une énergie dangereuse, il faut donc garder en vue la nécessité de se séparer du nucléaire. Mais pour l’instant nous n’avons pas assez investi dans la recherche (…) pour que les énergies renouvelables remplacent le nucléaire (…). Il faut continuer à investir dans la sécurisation des sites nucléaires, dans le retraitement des déchets. Or le caractère extrémiste des Verts consiste à vouloir imposer d’arrêter tout investissement ».
Selon l’Union Française de l’Electricité (UFE), qui regroupe les professionnels de l’énergie en France (EDF, GDF-Suez…) si l’ accord PS-EELV était formalisé en l’état, son surcoût pour nos finances s’élèverait à 60 milliards d’euros, et même à 125 milliards selon les calculs de l’Institut Montaigne, somme à laquelle il convient d’ajouter le coût du démantèlement des 24 centrales (plusieurs dizaines de milliards d’euros) , dont l’arrêt amputerait par ailleurs le résultat opérationnel d’EDF de 4,9 milliards d’euros.
L’incidence sur l’emploi serait toute aussi importante puisque la filière nucléaire fait travailler environ 250 000 personnes en France. L’étude réalisée par Price Waterhouse Coopers pour Areva, estime que 160 000 postes seraient supprimés dans ce cas de figure d’ici à 2030.
jpb dit
L’heure est grave pour l’avenir de la France,le nucléaire n’est certainement pas la priorité ,l ‘urgence la dette et la réindustrialisation de notre pays,l’immigration,la menace est l’islamisation de notre pays,rejeter cette culture,et refouler toute personne ne voulant pas s’intégrer .
thierry dit
Le nucléaire est dangereux pour ce qui concerne les anciennes centrales ; des problèmes d’usure des structures peut engendrer effectivement des accidents. Au lieu de créer des EPR qui ne fonctionneront réellement jamais en continuité ou de faire fonctionner les centrales avec du MOX, il faudrait perfectionner ce qu’ont fait nos aînés dans la construction d’ensembles nucléaires plus facilement recyclable et de limiter et gérer, quantifier les rejets faits dans la nature, arrêter en priorité les centrales trop dangereuses pour l’environnement et les habitants.
Il n’y a pas de coût précis quand au démantèlement des centrales, celui-ci s’étendant sur plusieurs dizaines d’années et augmentant régulièrement. Diversifier le parc énergétique ne peut être que positif, encore faut-il des décideurs motivés et non-influençables par les lobbys de tous poils (voir les installations alternatives de Meyer, l’utilisation du gaz de Brown, la fusion froide…). A quand des responsables politiques décidant en connaissance de cause pour le bien de tous ? Il fût un temps où des personnes ont eût ce courage.