En mai 2008, par 50,56% des voix contre 47,72% à son rival , Boris Tadic du Parti démocratique (DS), avait battu comme en 2004 lors du second tour de la présidentielle en Serbie, le nationaliste Tomislav Nikolic du Parti radical serbe (SRS). Bruxelles avait alors mis tout son poids dans la balance la veille du scrutin en faveur de M. Tadic, en signant avec Belgrade l’Accord de stabilisation et d’association (ASA), premier pas vers l’adhésion de la Serbie à l’Union européenne. La Commission européenne propose désormais d’accorder à la Serbie le statut de pays candidat à l’UE, notamment suite à l’arrestation, en mai et en juillet 2011, de Ratko Mladic et de Goran Hadzic qui étaient recherchés par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Cette adhésion sera discutée prochainement mais elle nécessite l’aval des 27 pays membres, sachant que l’Allemagne n’y est pas franchement favorable…
Opposés notamment sur l’attitude qui devait être celle de leur pays vis-à-vis de l’UE, MM. Tadic et Nikolic avaient cependant affirmé haut et fort un même refus du séparatisme kosovar. Séparatisme soutenu a contrario largement au sein des instances européennes, alors même qu’il a débouché au Kosovo sur la prise de contrôle de ce territoire par les islamo-maffieux de l’UCK. Résultat « logique » : la proclamation unilatérale de l’indépendance de cette province serbe rendue inévitable ( ?) par une immigration de peuplement albanophone devenue majoritaire, et la poursuite des persécutions des populations orthodoxes.
Dimanche, « à la stupéfaction générale », « contre toute attente » selon les formules récurrentes utilisées par les médias européens relayant la surprise des observateurs locaux, Tomislav Nikolic a pris sa revanche en gagnant l’élection présidentielle face à M. Tadic par 50,21% des voix contre 46,77%.
Dans une Serbie frappée par le chômage (24% de la population active est sans emploi), malgré des alliés politiques très virulents contre Bruxelles et son idéologie, M. Nikolic a largement abdiqué son anti-européisme au cours de cette campagne et a déclaré hier soir que « la Serbie maintiendra sa voie européenne (…). Ce scrutin n’a pas porté sur qui conduira la Serbie vers l’UE mais sur qui résoudra les problèmes économiques créés par le Parti démocratique (de M. Tadic). »
Si la Serbie devait rejoindre l’UE, elle deviendrait le troisième des six pays qui constituaient l’ex République yougoslave à adhérer à l’entité bruxelloise succédant à la Croatie …au terme pour celle-ci d’un référendum qui n’avait pas déplacé les foules. Lors du vote concernant l’adhésion de la Croatie à l’Union européenne le 30 novembre dernier, Bruno Gollnisch mettait en garde dans l’hémicycle les Croates sur une construction européenne qui « évolue (…) dangereusement vers un Etat supranational centralisé (…), imposant ses diktats ultralibéraux et mondialistes (…) l’œil plus rivé sur la satisfaction des marchés que sur le bien-être des hommes (…). »
« Je comprends la valeur symbolique, pour le peuple croate, d’une adhésion à l’Union européenne. Mais je sais aussi que ce peuple déchantera rapidement. Les bénéfices qu’il en retirera seront bien moindres qu’espérés et les contraintes bien plus insupportables que prévues. Demandez aux peuples grec, irlandais, portugais, ce qu’ils en pensent aujourd’hui ! Je ne vends pas un billet à un ami pour qu’il embarque sur le Titanic… » Un avertissement de Bruno Gollnisch qui vaut aussi pour nos amis serbes, proches voisins d’une Grèce en train de sombrer.
Car les incantations européolâtres ne sauraient masquer la réalité, pas plus que les belles formules entendues au G8 en faveur de la croissance économique pour soulager l’effet de l’austérité budgétaire et pour le maintien d’Athènes dans la zone euro. La veille pourtant, le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, avouait dans un entretien au quotidien néerlandophone belge De Standaard que la Commission européenne et la Banque centrale européenne travaillent sur différents scénarios dans le cas où la Grèce devrait quitter la zone euro. Un secret de polichinelle qui ne fait que confirmer les avertissements du Front National qui là encore a peut être eu le grand tort ces dernières années d’avoir vu clair avant tout le monde. Puissent les Français se souvenir les 10 det 17 juin prochains que celles et ceux qui ne leur ont pas menti n’étaient pas si nombreux…
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