Lors de la conférence de presse qu’elle tenait hier, Marine Le Pen a rappelé que bien évidemment les candidats du Front National, la cinquantaine du SIEL et les indépendants rassemblés sous l’étiquette du Rassemblement Bleu Marine (RBM) en situation de se maintenir au second tour ne se désisteront pas. Pour autant, en cas de non qualification dans leur circonscription de l’un des 572 candidats du RBM, le FN pourrait malgré tout soutenir, «très exceptionnellement», des candidats de l’UMP, voire du PS le 17 juin. «Il y a un certain nombre de candidats sincères, corrects, qui ont eu à l’égard du peuple français un comportement correct, qui se sont refusés à voter des choses qui allaient à l’encontre de l’intérêt de la France et des Français», a déclaré la présidente du FN. «Il y a de la même manière des candidats particulièrement nuisibles, particulièrement dangereux pour la France. Nous regarderons, là encore, le lendemain du 1er tour au cas par cas, et nous prendrons nos responsabilités», a-t-elle poursuivi.
Le patron de l’UMP Jean-François Copé lui aussi a pris les siennes consistant en l’occurrence à manifester une nouvelle fois sa volonté de priver les plus de 6,4 millions d’électeurs qui ont voté Marine le 22 avril de tout représentant à l’Assemblée nationale. Certes, il n’y a là rien de nouveau, tout juste la continuité du discours de nombreux dirigeants de l’UMP (Sarkozy, Juppé, Fillon, NKM, Pécrresse, Wauquiez, Bertrand…) qui affirment qu’’en cas de duel entre un candidat du FN et un candidat du PS, ils préfèrent voter pour le socialiste, considérant que le FN est « pire » que la gauche…tout en appelant les électeurs frontistes à les aider à battre le PS !
Ainsi, M. Copé à l’occasion d’une conférence de presse à l’Assemblée avec le président du Nouveau Centre, Hervé Morin a déclaré : « Je dis aux Français qui ont envie de voter Front National qu’en votant Front National, on a la gauche qui passe ! Donc, quand on vote Front National, on a Taubira et l’annulation des tribunaux correctionnels pour les mineurs qui ont commis des actes passibles de plus de trois ans de prison. » « Donc j’invite à ce qu’on fasse très, très, très attention car ce vote pour les législatives est un vote capital pour l’avenir de notre pays ».
Cette soudaine prise de conscience par l’UMP des prises de positions politiques de Mme Taubira illustre bien la duplicité des ténors de la droite mondialiste, sachant que Bruno Gollnisch a déjà rappelé que cette dernière (qui en a fait l’aveu) avait été « draguée » par M. Sarkozy en 2007 qui souhaitait qu’elle entre dans le gouvernement d’ « ouverture » de M. Fillon ! Et c’est bien M. Sarkozy qui a confié des missions et/ou donné postes et maroquins à des figures bien connues de la gauche que sont Jack Lang, Fadela Amara, Bernard-Henry Lévy, Frédéric Mitterrand, Jacques Attali, Bernard Kouchner ou encore Dominique Strauss-Kahn…
Bref, ce qui est « capital » pour l’UMP c’est surtout la pérennité du scrutin majoritaire à deux tours afin d’exclure le FN de l’assemblée nationale. Et ce, alors qu’au vu de la moyenne des scores qui ont été ceux du FN aux dernières élections régionales, aux cantonales et bien sûr à la présidentielle, les nationaux obtiendraient une centaine de députés avec un scrutin à la proportionnelle intégrale.
Une volonté partagée en commun avec la nébuleuse socialo-trotskyste et communiste. Lors d’une réunion mardi à Strasbourg le grand oriental Jean-Luc Mélenchon a ainsi de nouveau expliqué que « le Front de Gauche, au contraire de tous les autres, ne se contentera pas de quelques bonnes paroles à intervalle régulier pour déplorer les progrès du Front national. » Le FN « est une organisation politique qui pose un problème extrêmement grave à l’identité républicaine de la patrie des Français. Il doit donc être éradiqué politiquement, c’est le but que se donne le Front de Gauche. »
Travail d’éradication des nationaux poursuivi par d’autres proches amis de l’UMP de M. Copé, notamment la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) d’Alain Jakubowicz.
Dans un communiqué l’officine antinationale explique qu’elle a décidé « de mener campagne ces prochaines semaines pour faire battre le FN dans les urnes », car « des candidats du Front national (FN), remaquillé pour la circonstance en Rassemblement Bleu Marine, pourraient entrer à l’Assemblée nationale le 17 juin prochain. » « La Licra demandera dans une charte présentée aux candidats, de droite comme de gauche, un engagement de désistement en faveur du candidat républicain le mieux placé s’il y a un risque d’élection d’un représentant de l’extrême droite », indique-t-elle dans son communiqué. «Cette charte républicaine ainsi que la liste noire de la Licra » « des candidats aux élections législatives se réclamant des thèses haineuses et xénophobes du Front National », seront rendues publiques prochainement…
Nous mesurons le degré de haine que suscite l’opposition nationale alors même que selon le quotidien Le Monde le Front National peut espérer seulement de cinq à huit sièges au soir du 17 juin.
La partie ne sera pas facile nous le savons pour Bruno Gollnisch, qualifié de « valeur sûre » du FN par l’Express aujourd’hui. Le site du magazine note que dans la 3ème circonscription du Var « même s’il reconnaît lui-même que l’UMP a réalisé un gros score (36,3% au premier tour contre 22,8% pour le FN), il compte sur la dynamique favorable de la présidentielle pour créer la surprise. » Un défi stimulant comme les aime Bruno Gollnisch !
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