Lors de son passage au Journal télévisé de France 2, François Hollande a évoqué son souci –qui ne l’aurait pas ?- de tout mettre en œuvre pour enclencher une baisse du chômage qui poursuit son ascension a-t-on appris hier pour son douzième mois consécutif. Un fléau qui continuera à croître puisque l’actuel gouvernement à l’instar du précédent, n’entend pas remettre en cause les diktats ultra-libre échangistes de Bruxelles et son refus de mesures protectionnistes qui permettraient à notre économie de se battre à armes égales avec ses concurrents. Si la question de l’emploi est une angoisse majeure pour nos compatriotes, le chef de l’Etat a également mis ses pas dans ceux de l’équipe précédente en n’écartant pas l’hypothèse d’une intervention militaire étrangère en Syrie à la suite du massacre de Houla, vendredi dernier.
Le général norvégien Robert Mood, a indiqué au Conseil de sécurité qu’au moins108 personnes y avaient été tuées, atteintes par des éclats d’obus ou tuées à bout portant, dont 49 enfants.
Pour autant cette intervention militaire ne pourrait se faire que « dans le respect du droit international, c’est-à-dire par une délibération du Conseil de sécurité » de l’Onu. Ce qui imposerait un accord de la Chine et de la Russie dont le président Vladimir Poutine rencontre aujourd’hui son homologue français
« C’est lui (M. Poutine, NDLR) pour l’instant, avec la Chine, qui est le plus en retrait par rapport à ces questions de sanctions. Eh bien, nous devons le convaincre que ce n’est pas possible de laisser le régime de Bachar el-Assad massacrer son propre peuple », a ajouté M. Hollande.
Comme cinq autres pays de l’UE, le Canada et l’Australie, le chef de l’Etat a annoncé annonçant l’expulsion de l’ambassadrice de Syrie à Paris, Mme Lamia Chakkour.
Le Conseil de sécurité de l’Onu, Chine et Russie comprises, ont condamné ce massacre et Kofi Annan, pour son deuxième déplacement en trois mois en Syrie, a rencontré mardi Bachar el-Assad à Damas. Le président syrien a déclaré à cette occasion que le succès de son plan de paix était inconcevable sans la victoire sur le terrorisme et l’arrêt de la contrebande d’armes.
Alors, il s’agit de nouveau de noter que la complexité de la situation en Syrie commande d’éviter les raccourcis manichéens dressant le tableau d’un pouvoir syrien sanguinaire massacrant à tour de bras de courageux combattants de la liberté. Un schéma simpliste adopté depuis le début par la gauche socialo-communiste, notre nouveau président de la République et son ministre des affaires étrangères Laurent Fabius.
M Hollande le sait bien, il donne ici des gages à bon compte au clan des partisans de l’intervention militaire…tout en sachant pertinemment que Moscou et Pékin ne changeront pas de sitôt leur fusil d’épaule.
Un diplomate du Conseil de sécurité de l’Onu, interrogé sous le sceau de l’anonymat rapporte une dépêche Reuters, a souligné que « Rien ne montre que la Russie et la Chine sont prêtes à soutenir des mesures plus sévères à l’Onu, malgré ce qui s’est produit à Houla. »
David Bosco, professeur à l’Université américaine de Washington, a estimé de son côté que « la dynamique du Conseil ne changera probablement pas avant que la dynamique du conflit syrien lui-même ne change. Tant que le gouvernement garde une chance raisonnable de se maintenir au pouvoir, je pense que la Russie et la Chine continueront à s’opposer à des mesures violentes visant à affaiblir le pouvoir du régime le Conseil restera dans l’impasse tant qu’Assad sera en mesure de contrer les efforts déployés pour renverser son gouvernement.»
La prudence affichée officiellement par les Etats-Unis dans ce dossier est aussi le signe des risques de propagation à toute la région du conflit en Syrie qui touche déjà le Liban. Avec le risque de menaces supplémentaires sur la situation des minorités chrétiennes d’orient au sort duquel Bruno Gollnisch est particulièrement attaché et qui jouissent en Syrie d’une sécurité enviable.
Renversement du régime en place à Damas qui ne serait certainement pas sans conséquence sur la situation du principal allié de Washington dans cette zone, Israël, d’où la retenue et la prudence de Tel-Aviv dans cette affaire que beaucoup ont relevé…
Mardi à Washington, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a déclaré que si l’option militaire n’est pas exclue -le chef du Pentagone Leon Panetta et le chef d’état-major des armées américaines Martin Dempsey l’ont répété à plusieurs reprises-, les Etats-Unis ne croyaient pas « que la militarisation de la situation constitue une décision appropriée». «Nous sommes persuadés qu’un tel scénario conduirait à davantage de chaos et de sang. A l’heure actuelle, nous restons en contact avec tous nos alliés et le Conseil de sécurité des Nations unies (…) et nous espérons que les pressions exercées sur Bachar el-Assad feront leur effet.»
Enfin, la Russie a donné son sentiment, étayé par ses services de renseignements, que des « forces extérieures » sont également responsables du massacre de Houla attribué aux forces officielles syriennes. Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères du nouveau gouvernement Medvedev, a affirmé que « Nous avons là une situation où manifestement les deux parties ont participé (à cette tuerie). Nous savons que l’opposition armée, du moins sa partie la plus radicale, reçoit en permanence des signaux pour ne pas cesser (les attaques) ».
Moscou a également décidé de ne pas cacher ses soupçons vis-à-vis du rôle trouble qu’entend jouer dans ce conflit le gouvernement islamo-mafieux mis en place au Kosovo par les bonnes grâces de l’Otan. Lors d’un débat au Conseil de sécurité sur ce pays le 14 mai, Vitaly Tchourkine, l’ambassadeur russe auprès de l’ONU, a fait état « d’informations de presse troublantes selon lesquelles les autorités du Kosovo établissent des contacts avec des représentants de l’opposition syrienne pour entraîner des insurgés » syriens sur son territoire…Accusations démenties mollement par le ministre des affaires étrangères du Kosovo, Enver Hoxhaj, qui s’est contenté d’avouer des « contacts diplomatiques entre son gouvernement et l’opposition syrienne ».
Or, la mise en place d’un camp d’entraînement pour les terroristes islamistes opérant en Syrie « irait à l’encontre des efforts » de Kofi Annan, et « transformerait le Kosovo en un centre international d’entraînement pour différents insurgés et groupes armés, ce qui serait un grave facteur de déstabilisation, allant au-delà des Balkans », a affirmé M. Tchourkine.
Est-il besoin de préciser que cette inquiétude n’a été répercutée que très confidentiellement par les médias français…
Alain PICHOT dit
heureusement nous avons internet.
Entre autres, le site « reseau voltaire » sera une bonne lecture pour ceux qui ne gobent plus les manipulations de la presse européenne ( les pro europééns) complice de l’imperialisme américain.
On y lira utilement la lutte féroce que se livrent les Russes et les Américains au sujet du gaz et ses débouchés, et on y apprendra que la Syrie est un endroit stratégique tant territorial que politique avec l’actuel president.
Cela eclaire d’une autre façon l’interventionnisme américain en Syrie, l’envoi de mercenaires pour destabiliser le gouvernement Syrien, et la propagande mediatique faite en sa faveur contre Hassad.
DAILLE Gérard dit
Curieuse façon de vouloir traiter un problème de « massacre de populations innocentes » en envoyant des avions bombarder les Syriens; les bombes américaines savent-elles faire la distinction entre « les bons » et « les méchants » alors que dans une guerre civile les deux camps sont intimement mêlés? L’expérience libyenne où, la population civile a fait les frais de l’élimination de Khadafi de façon plus importante en nombre de morts et bléssés à vie, que ne l’avait fait son régime dictatorial, devrait faire réfléchir ces « va-t-en-guerre ».
Quelle folie de vouloir nous entraîner dans une guerre alors que le chomage,la récession industrielle, les dettes abyssales de l’europe,nous menacent de difficultés insurmontables.
Si ces bonnes âmes, ces vertueux, qui veulent envoyer au casse-pipe nos soldats, veulent donner l’exemple, en prenant leur casque-lourd et leur fusil, en se rendant à leurs frais auprès des insurgés, nous en serions très heureux.
L’expérience des américains au moyen-orient, en orient et en afrique, par alliés interposés, devrait inciter nos dirigeants à plus de modération et de sagesse, mais le renvoi d’une ambassadrice montre que « le dialogue et la libre discussion » ne sont plus des armes d’appaisement;
Message aux syndicats; faites-vous confiance au dialogue social avec le gouvernement?
grandmaison dit
L’implosion des états arabes autoritaires puissants, présentés comme des dictatures par l’état d’Israël et ses appuis (US Department of State et quelques « happy fews » en France, du type BHL, Koutchner and Co) fait partie du projet global visant à maintenir la domination militaire d’Israël sur ses voisins proches ou un peu plus éloignés (Irak, Égypte, Libye, Syrie, etc.).
Dans ce qui nous est présenté comme un printemps démocratique dans les pays arabes, comment ne pas voir les opérations de subversion préparées de longue date et encouragées par les envois massifs d’armes aux insurgés? Quand la victoire tarde à venir, on n’hésite pas à faire intervenir des états naïfs (Europe de l’Ouest) ou vendus (États du Golfe arabique), au profit – très discret – des USA et d’Israël.
Doit-on s’en féliciter? En partie oui, je pense, car l’état d’Israël est une épine plantée au cœur d’un monde arabo-musulman qui, sans elle, pourrait menacer l’Europe occidentale et la Russie chrétienne. Mais ne soyons pas dupes et ne nous laissons pas entraîner dans des aventures militaires qui pourraient un jour, se retourner directement contre nous, Français. Tout simplement parce que nos dirigeants, gobeurs et aveugles, non seulement n’ont rien préparé (des crédits de Défense au tapis), mais pire, par une politique d’immigration massive de peuplement, ont créé les conditions d’un conflit intérieur au sein même de notre pays.
La politique étrangère des USA consistera toujours, à favoriser les divisions culturelles, ethniques et religieuses au sein d’un magma étatique européen impuissant, démilitarisé et paralysé par ses contradictions internes (c’est dans leur nature! – cf. Zbigniew Brzezinski). L’appui au Kosovo, aux minorités dites « visibles » en France, etc., en est la preuve. Et dans ces conditions, nous avons aussi, je pense, tout à craindre d’une radicalisation des prétentions expansionnistes ou « prosélitistes » des pays nouvellement « libérés » du sud de la Méditerranée.
Tout ceci n’est peut-être que pure spéculation …
grandmaison dit
La parole des mosquées – Jihad – étant le verbe porteur de la rébellion, l’action des USA/Israël contre l’état syrien se fait, cyniquement, au prix de l’anéantissement collatéral de la Chrétienté d’Orient.
Les chrétiens, otages oubliés d’un conflit dans lequel ils ne sont pas directement partie prenante, sont les victimes innocentes de cette lutte de pouvoir.
La seule action que l’on est en droit d’attendre de la France est une action diplomatique visant à obtenir des garanties pour la sécurité des chrétiens d’Orient auprès des belligérants: d’une part, les autorités syriennes, et d’autre part, les USA / alias les états sunnites du Golfe (fournisseurs d’armes et d’argent) / alias les rebelles syriens sunnites.