Le baromètre BVA publié hier lundi, enregistre un nouvel écroulement de la cote de bonne opinion de François Hollande qui plonge de six points au mois d’octobre. 73% des personnes interrogées affirment ainsi avoir une « mauvaise opinion » du chef de l’Etat, qui devient de fait le président le plus impopulaire de toute la Ve République. Un pourcentage d’impopularité similaire est recueilli par Jean-Marc Ayrault. Seul Manuel Valls, boosté par sa fermeté en trompe l’œil sur l’affaire Léonarda surnage, et gagne même neuf points avec 70% des personnes interrogées qui disent avoir une bonne opinion du ministre de l’Intérieur. La nouvelle levée de bouclier contre l’impitoyable matraquage fiscal dont se rend coupable le gouvernement, notamment pour poursuivre sa politique d’immigration massive et respecter les diktats euromondialistes, ne devrait pas arranger la cote de popularité de l’exécutif. Devant le cri de colère des 15 millions de possesseurs de plans d’épargne en actions (PEA) et plans d’épargne-logement (PEL) -Bruno Gollnisch avait notamment déclaré qu’il fermerait son PEA et son PEL pour que » les gaspilleurs des deniers publics n’aient pas (son) fric »- le gouvernement a ajourné (reporté après les élections de 2014?) les taux de prélèvements sociaux prévus à 15,5% sur les PEA et PEL. Ce taux a cependant été maintenu pour les 7 millions de Français possédant des contrats d’assurance-vie, mesure qui a officiellement pour but de combler le déficit de la sécu en rapportant 600 millions d’euros. Soit pratiquement deux fois moins que ce coûte l’Aide Médicale d’Etat (AME) attribuée aux clandestins chaque année dans notre pays…
Autre épine, et de taille, dans le pied du gouvernement, la fronde bretonne contre l’écotaxe dont devront s’acquitter sur les routes nationales les poids lourds -pour les punir de ne pas prendre l’autoroute? Jean-Marc Ayrault réunit aujourd’hui à Matignon certains élus bretons sur ce sujet et les ministres concernés, ceux de l’Agriculture, des Transports et de l’Agro-alimentaire. Mais cette taxe ne sera pas supprimée a averti Stéphane Le Foll qui espère en tirer 800 millions d’euros d’argent public, notamment pour améliorer le réseau routier; selon certains calculs elle devrait rapporter un milliard d’euros par an.
800 millions d’euros c’est d’ailleurs le montant du contrat passé sous Nicolas Sarkozy avec la société italienne Ecomouv, chargée d’installer les portiques sur les routes et de récupérer l’argent. Interrogé par l’AFP, le ministère des Transports a confirmé qu’il s’agit bien d’une clause du contrat conclu par trois ministres du gouvernement Fillon en octobre 2011.
Selon Le Figaro, citant « des éléments de synthèse alarmants envoyés par la sous-direction de l’information générale (SDIG) de Rennes au ministère de l’Intérieur », cette fronde bretonne « prend des allures de jacquerie généralisée« . « Chacun se prépare donc pour le grand jour, le 2 novembre prochain, avec une nouvelle manifestation à Quimper. Les bonnets rouges et leur symbolique antijacobine, en souvenir de la révolte des Bretons de 1675 contre une nouvelle taxe, sont attendus en nombre, la police craignant violences et débordements ». Outre « les syndicats traditionnels, comme la FNSEA« , « les organisations représentatives des secteurs du transport, du BTP et de l’agroalimentaire, la population commence à adhérer au mouvement, constatent les ex-RG. »
« La SDIG de Rennes a prévenu Paris que le mouvement pourrait faire tache d’huile dans des régions de France à forte identité, l’Alsace, le Pays basque et même la région niçoise, où quelques irréductibles s’interrogeraient sur la façon de passer à l’action. Ils auraient pris des contacts entre eux. »
Mais en Bretagne , « l’un des foyers les plus vivaces est la ville de Carhaix (…) Son maire, Christian Troadec (…), très apprécié par les anticapitalistes du NPA, et résolument impliqué dans le mouvement breton, cet électron libre de la gauche alternative appelle ouvertement les salariés de l’agroalimentaire, agriculteurs, marins, élus, syndicats, commerçants, artisans, transporteurs, toutes les populations touchées d’une manière ou d’une autre par la crise, (…) à se rassembler pour dire non au déclin de la Bretagne et par la même occasion à l’écotaxe ».
«Jusqu’alors, estiment les analystes du SDIG, les syndicats se sont toujours refusés à réunir agriculteurs et pêcheurs, tant le cocktail peut se révéler explosif. Or, s’inquiètent-ils, des représentants de deux corporations se sont entendus le week-end dernier pour agir de front. »
Pour délégitimer cette fronde, rien de tel que d’y voir la main des extrémistes et Le Figaro de nous expliquer encore que « la colère des Bretons contre l’écotaxe (…) serait attisée notamment par deux groupes identitaires, l’un d’extrême gauche, en marge du mouvement Breizhsistance, l’autre d’extrême droite, sous la bannière de Jeune Bretagne (…), rattaché à l’Adsav (le parti du Peuple breton), qui se fixe pour objectif «la création d’un État indépendant breton». Ses militants ont ouvert une page Facebook intitulée Révolte bretonne. Elle compte déjà 4000 sympathisants. »
Preuve que la bête immonde pointe déjà le bout de son museau, » le site Internet de Jeune Bretagne a laissé en évidence sur sa page d’accueil un appel à venir assister à la conférence en septembre dernier d’un ancien cacique du FN, Jean-Yves Le Gallou, à l’occasion de la publication de son (excellent, NDLR) livre sur La Tyrannie médiatique. » Horresco referens!
Il n’empêche que le FN qui certes défend aussi les enracinements régionaux, les particularismes locaux, les patries charnelles que sont nos provinces, a toujours rappelle Bruno Gollnisch, résolument dénoncé les mouvements indépendantistes qui font le jeu du mondialisme en tant qu’alliés de revers de ceux qui à Bruxelles comme ailleurs, veulent abattre les Etats nations.
« L’impulsion du mouvement (en Bretagne, NDLR) est locale. Le Front National observe, mais n’a pas prise en Bretagne, où il ne réalise jamais de gros scores», confie un officier de police cité par Le Figaro. Scores frontistes en deçà de la moyenne nationale car «le poids des valeurs démocrates chrétiennes dans la région» est encore important avance comme explication le politologue Romain Pasquier, directeur de recherche au CNRS et à Sciences-Po Rennes, cité par 20 minutes.
Mais là aussi, et Marine Le Pen en déplacement samedi à Fougères (Ille-et-Vilaine) ne nous contredira pas, les choses changent rapidement. Lors de la présidentielle, elle avait obtenu 13,2 % des suffrages et en juin dernier le FN avait franchi la barre des 20% aux législatives dans certaines petites communes rurales, en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan.
Géographe, auteur des Fractures Françaises, Christophe Guilluy rappelait dans la dernière édition du JDD que « le FN a globalement une marge de progression immense dans tout l’ouest. Et ce parti l’a bien compris. Les représentations de la France d’hier, tout comme la géographie électorale d’hier, sont en train de s’effacer. C’est la conséquence de la reconstruction sociale mais aussi économique des territoires. Aujourd’hui, il y a deux France, celle des métropoles, en phase avec la mondialisation, qui inclut les banlieues, et celle où se redéploient les nouvelles classes populaires. Des zones rurales, des petites villes, des petits villages, certaines zones périurbaines. Cela forme la France périphérique, où progresse le vote FN. Cette fracture touche à présent toutes les régions, y compris la Bretagne« .
Il relevait déjà dans son ouvrage cité plus haut que » les milieux populaires sont ceux qui ont été les plus exposés à la mondialisation et au multiculturalisme. Or on ne les a pas armés pour. » Cette « exposition » là épargne en effet de moins en moins la Bretagne et les Bretons.
» Ce qui vient de se produire en Bretagne est assez représentatif constate encore M Guilluy. Quand une entreprise du centre de la région vient à fermer, c’est le chômage total qui arrive. Dans cette France périphérique qui pèse 60% de la population, les mobilités sociale et résidentielle sont en train de s’effondrer. Compte tenu des logiques foncières et économiques, les gens sont coincés. Et c’est ce qui génère la radicalisation. »
Autant dire que samedi prochain les anciens, nouveaux et futurs électeurs frontistes, ouvriers, paysans, marins-pêcheurs,chefs d’entreprise, artisans, seront nombreux à manifester dans les rues de Quimper pour défendre le droit de vivre et de travailler au pays.
Jacques dit
Il y a cependant une chose qui me dérange dans ce texte à la vue d’un taux si faible de personnes favorables à Hollande: jusqu’où pourrait-il aller pour rester au pouvoir ? Faire faire une petite guerre ? La seule façon de faire en sorte qu’il ne soit pas trop mal vu et y trouver sa pleine légitimité ? Un président n’ayant que 27% de Français qui sont en sa faveur devrait démissionner immédiatement ou devrait être démissionné. Le pire c’est qu’il va, très certainement, encore baisser dans les sondages. En tous cas, pour le respect des Français et l’ image de la France dans le monde. Et même, il n’a pas – plus sa place comme Président de la République -même si l’on peut effectivement penser que la République ne représente pas la France dans son ensemble- comment pourrait-il – peut-il agir en faveur de la France face aux autres nations européennes voire même mondiales. De Gaulle, lui-même, l’aurait fort probablement fait.
HOLLANDE DÉMISSION !!!
Hudour dit
» résolument dénoncé les mouvements indépendantistes qui font le jeu du mondialisme en tant qu’alliés de revers de ceux qui à Bruxelles comme ailleurs, veulent abattre les Etats nations. »
Vous êtes-vous déjà demandé ce qu’apportait cet « état-nation » au peuple breton ?
Etre réduit à une colonie française de seconde zone, balnéarisée sur les côtes, désertifiée dans les terres et ghettoïsée dans ses villes ?
Voir sa culture et sa langue génocidées depuis 200 ans ?
Servir de chair à canon pour des intérêts qui n’étaient pas les siens ?
Comme en 1914, avec en prime le droit de se Se faire fusiller dans les tranchées quand on répondait « ya » au lieu de « oui » ?
Etes-vous sérieux, croyez-vous réellement ce que vous dites ?
Modérateur dit
Vous avez une bien piètre image du peuple breton, lequel dans son écrasante majorité n’oppose pas l’attachement à son terroir et sa fidélité et ses racines culturelles avec l’amour de la France. Vous ignorez peut être la défense par le FN des spécificités de nos patries charnelles qui forment notre Etat-nation, la défense de l’une étant tout sauf antinomique avec la défense résolue de l’autre. Les forces obscures du mondialisme, dont la genèse il est vrai remonte en partie aux aspects les plus troubles et les plus problématiques de la Révolution de 1789, sont à l’œuvre aussi bien contre les nations que contre les enracinements régionaux. Nous restons persuadés que la défense la plus efficace des patries charnelles, de nos terroirs passe par le maintien de notre Etat nation que nous ne réduisons pas à son odieuse caricature jacobine et désincarnée, celle qui est promue par les tenants de la « république universelle »…Bref, nous croyons ce que nous disons et vous invitons à voir un peu plus loin que le bout de votre nez! Merci de votre courriel, gollnisch.com
Hudour dit
Merci pour votre réponse.
Cependant celle-ci ne me convainc guère !
D’une part parce que la France n’existe plus depuis longtemps, morte spirituellement à la fin du XIXe siècle – lorsque les terroirs ont été laminés – et physiquement dans les tranchées de 1914-1918. Que l’on ait ou non l’amour de la France n’est donc même plus un sujet de débat !
D’autre part, parce que le mondialisme prend justement sa source dans l’Etat-nation France et non pas dans l’Europe des peuples (dont l’idéal est fortement dévoyé aujourd’hui, je vous l’accorde)
La France est depuis toujours une construction abstraite, dont les individus , interchangeables, sont liés par un contrat social et non par un lien charnel, contrairement à l’Europe et aux nations véritables – Bretagne, Flandre, Corse..- qui la composent.
Je vous renvoie à Dante , au De Monarchia qui pose les fondement du fédéralisme européen, conforme à l’esprit de l’Occident, de l’Eglise, et à la Divine Comédie qui place Philippe le Bel, le père du jacobinisme, en enfer !
Tout ce qui arrive aujourd’hui n’est que la suite logique.
C’est donc pour ces deux raisons évidentes que je vois justement plus loin que le bout de mon nez , tout comme Christian Troadec et une majorité de compatriotes. Une Bretagne vivante, bretonne, dans une Europe européenne. Les Bretons ont mieux à faire que de suivre un corbillard.
A-greiz kalon / Très cordialement
Modérateur dit
Nous partageons en partie votre point de vue sur la décadence de notre pays qui ne date pas d’hier, sur la saignée de 14 dont la France, ne s’est en effet jamais totalement remise, la Bretagne, c’est vrai aussi, paya un prix particulièrement élevé à cette boucherie, cette terrible « guerre civile européenne »…
Encore une fois, les critiques légitimes sur notre oligarchie actuelle ne doivent pas conduire à une confusion dommageable. Ce n’est pas la Bretagne seule qui sera en mesure de résister au mondialisme au sein d’une Europe dont les dirigeants actuels et autres prosélytes d’un fédéralisme encouragé de manière intéressée certaines officine bruxelloises, nient justement le caractère…européen et le génie de sa civilisation qui repose sur le fait national!
Petite précision au passage, nous pensons avec Bainville que Philippe Le Bel fut un grand roi, qui résista à un « parti de l’étranger » bien décidé à mettre à bas le patient effort de construction nationale, et déjà la cible à l’époque d’une propagande contre le royaume de France émanant de « l’Empire », rien de nouveau sous le soleil!
Le bon échelon pour défendre efficacement notre identité française dans toute sa variété et ses richesses particulières, ne peut être selon nous, répétons-le, que l’Etat nation, ce « verrou à faire sauter » comme l’ont avoué certaines figures emblématiques du Nouvel ordre mondial. Les bretons, les normands, les basques, les alsaciens, les savoyards, les provençaux etc., seront sauvés uniquement si la France l’est, si l’Europe des patries, des nations et des peuples libres rejettent l’asservissement bruxellois et les idéologies supranationales. Bien cordialement, gollnisch.com
Gwendal dit
Mesdames, messieurs,
Pour justement éviter les caricatures la lecture du »mythe de l’hexagone » d’Olier Mordrel s’impose. On y montre bien combien les sources de la centralisation et de l’uniformisation remontent bien loin , bien avant 1789. La France est une abstraction qui a perdu son panache. La Bretagne une réalité charnelle qui garde tout son sens. Elle existait avant la France et les saines réactions actuelles laissent à penser qu’elle lui survivra.