Les medias français ont rapporté la punition infligée au footballeur Nicolas Anelka par la Fédération anglaise de football pour le geste de la « quenelle » auquel il s’est livré pendant un match le 28 décembre dernier. Outre une suspension pour cinq rencontres et l’obligation de suivre un stage de rééducation mentale (dit «stage éducatif »), il devra aussi s’acquitter d’une amende de 97 300 euros. Les vœux de la Licra ont donc été exaucés, officine grassement subventionnée devant laquelle Jean-François Copé intervenait le 19 février. Une occasion pour lui, a-t-il expliqué, de se féliciter de «l’utilité majeure de la Licra », « organisation connue en France », qui a aussi un « rayonnement au niveau européen et mondial » (!), « qui porte des valeurs que je fais miennes depuis longtemps ». En fait de «valeurs», c’est surtout la grosse quenelle que M. Copé, selon Le canard enchaîné et dernièrement l’enquête des journalistes du Point Mélanie Delattre et Christophe Labbé, aurait commise à l’encontre des adhérents-contributeurs de l’UMP qui agite le landerneau –voir notre article mis en ligne hier
Les sympathisants et adhérents de l’UMP, via un appel au don vite rebaptisé Sarkoton, ont été mis à contribution pour renflouer les caisses du parti très sérieusement mises à mal par le rejet du compte de campagne du candidat Sarkozy. Le déficit n’est pas mince, soit 11 millions d’euros à rembourser chaque année pendant cinq ans. Et ce sont ces gens là, constate Bruno Gollnisch, qui donnent au FN des leçons de professionnalisme, de sérieux et de compétence ! Selon Le Point, les donateurs ignoraient donc que dans le même temps M. Copé aurait accordé de très juteux contrats à la société Bygmalion, présidée par deux de ses amis, Bastien Millot et Guy Alves.
Invité d’Europe 1 par Jean-Pierre Elkabbach, Jean-François Copé n’a pas réussi à lever les doutes tant il est resté vague et imprécis ; un flou artistique qui émane de la même manière de la lettre précipitamment envoyée aux adhérents de l’UMP pour tenter de conjurer l’incendie.
Les plus opposés à M. Copé au sein des dirigeants des différentes chapelles et écuries de ce parti ravagé par les ambitions personnelles –si seulement ils mettaient la même énergie à défendre les intérêts de la France des Français !- serrent les rangs pour le moment. Ils ont bien compris l’effet potentiellement dévastateur de ce nouveau scandale…
Seule voix discordante clairement identifiée, le député UMP filloniste de Haute-Savoie, Lionel Tardy, a profité de l’article du Point pour affirmer sur BFM TV que « Tout le monde savait pour Copé, c’est la raison pour laquelle je n’ai pas participé au Sarkothon ». Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de M. Copé, a décidé de porter plainte contre M. Tardy. Ce dernier est soupçonné par les copéistes nous expliquait un élu régional UMP, d’être en mission commandée pour noircir l’image de l’actuel président de l’UMP afin qu’il ne tire pas profit d’une éventuelle victoire de la « droite » aux prochaines municipales…
Copé affirme que l’article sur ses liens avec Bygmalion s’explique par l’inimitié que lui porte Franz-Olivier Giesbert, PDG du groupe SEBDO Le Point. La réplique de l’intéressé sur le site de l’hebdomadaire, confirme en tout ca que ces deux là ne s’aiment pas : « Le complotisme est une maladie. Pendant des années, elle a conduit des faibles d’esprit à nous expliquer que les attentats du 11 septembre 2001 n’avaient jamais eu lieu ou bien qu’ils étaient l’oeuvre de la CIA et du Mossad. Il n’y a plus de doute : Jean-François Copé a désormais rejoint la longue cohorte des complotistes derrière Thierry Meyssan, Marion Cotillard et Matthieu Kassovitz » (…) Le « président » de l’UMP, est la preuve vivante que finalement le ridicule ne tue pas. Qu’il nous permette donc de rire de sa réaction : au point où il en est, ce sera de toute façon sans danger pour lui ». M Copé serait donc lui aussi un cerveau malade ? Ambiance…
A qui profite le crime ? Si M. Giesbert, de notoriété publique, n’a pas entretenu dans le passé des relations au beau fixe avec Nicolas Sarkozy, c’est pourtant bien ce dernier qui se frotte les mains, lui qui peaufine son rôle de sauveur, seul capable par son charisme et sa popularité de recoller les morceaux d’ une UMP en miettes et de « faire gagner la droite » en 2017… « Sarkozy a-t-il été volé ? » titre ainsi Le Point au sujet de cette affaire, l’hebdomadaire de Franz-Olivier Giesbert accrédite en tout cas l’idée de la « légitimité » de son retour programmé.
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