La France est certainement le pays d’Europe ou l’extrême gauche, qui a été pourtant pratiquement éradiquée du paysage électoral par nos compatriotes, garde cependant une position dominante dans les médias et continue à façonner (déformer) les esprits. Une doxa gauchiste qui suscite encore des réflexes pavloviens chez nombre de dirigeants politiques, même ralliés à des partis bourgeois et libéraux comme le PS. En témoigne l’ahurissante affaire du réveillon de la saint Sylvestre qui, a révélé Marianne, a réuni dans l’appartement d’une militante parisienne du FNJ des jeunes du FN et de l’UMP et auquel s’est brièvement rendu Florian Philippot. Horresco referens, y ont été aperçus le secrétaire départemental FN de Seine-Saint-Denis, Jordan Bardella, le président des Jeunes du courant Droite populaire, Pierre Gentillet, deux autres conseillers nationaux UMP dont Maxime Duvauchelle. «A ce stade, il s’agit d’une maladresse de jeunesse (sic) . Elle ne doit pas masquer la règle de base qui a été de tout temps celle de l’UMP : pas d’alliance avec le Front National», a déclaré Sébastien Huyghe, le porte-parole de l’UMP sommé de réagir. Le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a lui demandé à Nicolas Sarkozy et à Alain Juppé de «condamner le réveillon des jeunes UMP/FN».
Il n’en fallait pas plus en effet à certains pour y voir la preuve d’une future alliance perverse, contre-nature en gestation. Un signe supplémentaire de la recomposition qui se dessine au moment ou tous les sondages certifient qu’électeurs frontistes et de la droite traditionnelle appellent de leurs vœux une alliance pour battre la gauche…
Aussi, devant la gravité de cette révélation, Le Parisien a tenu à interroger ses lecteurs par le biais d’un sondage en ligne : « Etes-vous choqué que des jeunes militants UMP et FN réveillonnent ensemble ? ». Choqués ils ne l’étaient pas à prés de 80% mais l’éditorialiste du Point, Jérôme Béglé, l’a été lui par les réactions délirantes suscitées par cette soirée. Il a relevé lundi que cette « colère du Parti socialiste » était pour le moins antinomique avec les vœux du « président de la République (qui) appelait ses chers compatriotes à en finir avec le dénigrement et le découragement et à cesser de se déprécier et de se quereller. Un vœu pieux qui a déjà fait long feu…».
« L’éternel argument du fascisme rampant et de la courte échelle que la droite parlementaire lui ferait est inepte et contre-productif poursuit-il. Faut-il rappeler les rendez-vous et nombreux repas que François Mitterrand a partagés avec René Bousquet ? Ou, plus banalement, que dans les couloirs de l’Assemblée nationale des députés PS et UMP discutent – les inconscients ! – avec Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard (…). Il aurait sans doute été préférable que les jeunes UMP réveillonnent avec leurs contemporains du PS ou de l’Unef, tandis que ceux du FNJ auraient dû rester entre fachos dans d’obscures caves à honorer la mémoire d‘Adolf Hitler... Les choses auraient été tellement plus simples… ».
Réductio ad hitlerum qui n’a tout de même pas été avancé pour dénigrer Matthieu Chartraire, lequel a pourtant le toupet d’être végétarien comme Adolf Hitler, mais qui a été élu Mister Gay 2015 par les lecteurs du magazine homo Têtu. Au grand dam de la direction de ce média communautaire, fondé par le trouble milliardaire rose Pierre Bergé, puisque le jeune homme, lors d’un entretien accordé à Libération, a osé expliquer que « certaines de (ses) idées font (qu’il se sent) plus proche du FN que de tous les partis qui nous dirigent depuis vingt ans et qui sont dans un déclin total ».
Et M. Béglé dans le même éditorial de relever fort justement que Têtu, «qui fait pourtant profession de lutter contre les exclusions et les discriminations, se désolidarise d’une élection pourtant organisée sur son site internet. On réfléchit à destituer le vainqueur, mais un tel pied de nez à ses lecteurs serait un peu voyant. Alors, la direction du mensuel pond deux phrases emblématiques. Nous réfléchissons à faire évoluer ce concours. Ce sera chose faite dès janvier 2015 avec de nouvelles règles et une charte de déontologie pour l’affirmation de valeurs fondées sur le respect et le refus de toutes les discriminations, quelles qu’elles soient, valeurs défendues par Têtu. Comme dans la Roumanie de Ceausescu ou la RDA, il faudra être dans la ligne du parti, remplir les critères de l’homo sovieticus et jurer sur la bible du prêchi-prêcha bobo bien pensant pour participer au concours… ».
Reductio ad hitlerum qui menace aussi la mémoire d’ un non résistant, ancien travailleur volontaire (selon les uns) en Allemagne nationale-socialiste pour le compte des usines Messerschmitt pendant la seconde guerre mondiale, caricature pendant des années de l’ Homo sovieticus, a savoir l’ex secrétaire général du PC Georges Marchais (1920-1997).
Le maire UMP de Villejuif (Val-de-Marne), Franck Le Bohellec, élu en mars dernier après 89 ans de domination communiste sur la ville, a choisi avec sa majorité de débaptiser le nom de l’esplanade Georges-Marchais -malgré l’opposition de la famille de ce dernier et des communistes locaux- pour lui donner le nom d’un résistant gaulliste et professeur de médecine (cancérologue de renom) disparu en 2010, Georges Mathé. Et ce dans la commune d’un département dont le Grand Georges fut député pendant seize ans.
Dans les Yvelines, à Saint-Cyr-l’École, autre ex municipalité détenue par le PC mais remportée et restée UMP depuis 2006, le maire Bernard Debain a enfin osé débaptiser la rue Georges-Dimitrov, du nom du Premier ministre bulgare (1946-1949), stalinien pur sucre qui avait ordonné l’élimination physique (exécutions, tortures et déportations) de milliers de patriotes et de militants anti-communistes. Cette rue a été renommée…rue Nelson Mandela (chaque ville communiste en possède d’ailleurs une…) par une majorité UMP décidemment toujours aussi frileuse, conformiste, inculte (?), sans audace et sous le joug intellectuel de la gauche.
Fidèle vassal du régime soviétique dont il a soutenu aveuglement la politique et passé les crimes sous silence, Marchais ne peut être pour autant comparé au bulgare boucher rouge précité, même s’il fut objectivement complice des 100 millions de mort du communisme. Béatrice Houchard sur le site de l’Opinion, information relayée hier par le Lab d’Europe 1, s’est ainsi étonnée de ce que «Bertrand Dutheil de La Rochère, conseiller de Marine Le Pen et président de Patrie et Citoyenneté au sein du Rassemblement bleu marine», ait estimé dans un communiqué qu’il «ne faut procéder à une modification de dénomination des voies publiques que pour des motifs graves et sérieux, et non pour des convenances politicardes et revanchardes.»
La coutume veut en effet qu’un élu local d’une certaine dimension puisse être honoré dans l’espace public, dans la commune dans laquelle il a vécu et/ou exercé le mandat que lui ont confié les électeurs.
Mais surtout, Mme Houchard relève que «le plus intéressant est dans la suite du communiqué dans lequel il est rappelé que Patrie et Citoyenneté assure une nécessaire continuité entre la gauche patriote de jadis et le combat actuel contre l’européisme et le mondialisme ultra libéral et que en son temps, Georges Marchais a toujours défendu le Produire français . Il a aussi dénoncé, dès la fin des années 1970, les conséquences de l’immigration de masse sur les salaires et la protection sociale»… Et sur notre identité culturelle ajouterons-nous, puisque comme le rappelle Bruno Gollnisch, le FN ne saurait se cantonner à une vision étroitement matérialiste dans son appréhension du phénomène de submersion migratoire et partant, du devenir de la France et de sa civilisation.
«Achetons français et Produisons français furent en effet des slogans du Parti communiste au début des années 1980 souligne encore la journaliste. Un PC qui se fit aussi embarquer (sic) dans des opérations anti-immigrés, à Vitry-sur-Seine et Montfermeil. Assez pour que le Front National rende à Georges Marchais cet inattendu hommage posthume».
En forme de pied de nez mais aussi de rappel de ses fondamentaux, le FN avait certes sorti dans les années 90 une affiche « Produisons Français avec des Français» bien après que Marchais se soit fendu de sa fameuse lettre publiée dans LHumanité le 6 janvier 1981, déjà citée sur ce blogue, dans laquelle il se prononçait fermement pour un arrêt pur et simple de l’immigration sur notre sol. Mais est-il nécessaire de rappeler à Mme Houchard tout ce qui sépare le programme social et économique du FN de celui du PC d’hier et d’aujourd’hui. Un FN qui n’a jamais pratiqué (et n’entend pas le faire) d’opérations anti-immigrés qui répondaient alors à une cynique stratégie de communication. Marchais, qui avait un certain flair politique, avait compris le ras-le-bol populaire devant l’immigration de masse, le danger que représentait un FN en capacité de capter potentiellement les votes du monde ouvrier.
Un PC qui a perdu depuis ce qui lui restait encore de colonne vertébrale, de principes moraux élémentaires, de patriotisme (au moins de façade), d’authentique fibre populaire, pour se vautrer désormais comme le dernier groupuscule trotskyste dans le communautarisme, la défense des minorités, la rage antinationale, la haine des valeurs traditionnelles, l’immigrationnisme, la xénomanie altermondialiste.
Autant dire que c’est en comparant Marchais aux calamiteux Robert Hue, Marie-George Buffet et Pierre Laurent, et le PC de grand papa au parti croupion, structure du Front de Gauche qu’il est actuellement devenu, que l’on pourrait (presque) devenir nostalgique de l’ère Marchais. Comme on pourrait (presque) l’être d’une droite française qui se revendiquait du gaullisme avant de trahir notre indépendance, identité et souveraineté nationales en acceptant de passer sous les fourches caudines de Bruxelles, de l’Otan et des officines mondialistes.
En ce sens, et au delà de l’épineuse question israélo-palestinienne évoquée par eux, il était notamment utile et légitime que Marion Maréchal-Le Pen et Aymeric Chauprade rappelent dans une tribune publiée aujourd’hui par le quotidien égyptien Al Akhbar Al Yawm, la volonté du FN quand il sera au pouvoir de rompre avec l’alignement de notre politique étrangrère sur les menées du Nouvel ordre mondial. Une rupture nécessaire, indispensable là aussi avec les années Sarkozy-Hollande, par un retour au sain principe du «respect des souverainetés nationales».
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