Les revenus des retraités baissent chaque année, les commerçants, artisans, entrepreneurs sont écrasés par les charges, les taxes, un fiscalisme confiscatoire qui touche à des degrés divers tous les Français qui ont la chance de travailler. Des contribuables matraqués, spoliés, invités à se serrer la ceinture de plusieurs crans, qui ont assisté aux révélations sur l’évasion fiscale du ministre Cahuzac, la «phobie administrative» du secrétaire d’Etat Thévenoud, les frasques coûteuses du conseiller élyséen Morelle ou encore les frais de taxi abracadabrantesques de l’ex-présidente de l’INA socialiste, Agnès Saal. Cette dernière a été en toute « logique » et comme un ultime bras d’honneur à la France d’en bas, recasée au ministère de la culture par Fleur Pellerin. Mais si, vous savez, ce ministre qui n’a pas le temps de lire…Ces dernières heures, les Français ont appris que leurs impôts ont servi au fan de foot barcelonais Manuel Valls pour se rendre à Berlin dans un jet gouvernemental (l’addition se monte à 20 000 euros) avec deux de ses enfants pour la finale Barça-Juventus. Le Premier ministre ne pouvait ignorer que cette escapade, sous prétexte de rencontre avec des pontes de l’UEFA, serait dévoilée. Autant dire que sa tentative de justification en dit long sur son mépris des Français mais aussi sur les habitudes de la caste au pouvoir, totalement déconnectée du réel, du « ressenti » de nos compatriotes.
Une élite républicaine qui se félicite d’une nouvelle utilisation du château de Versailles pour célébrer l’art dit contemporain avec l’arrivée dans ses jardins des œuvres du citoyen britannique Anish Kapoor. « Né à Bombay en 1954 », célébré, honoré internationalement, lauréat de nombreux prix, Commandeur de l’Empire britannique, membre de la Royal Academy of Arts relate sa fiche Wikipédia, « Anish Kapoor a des origines juives irakiennes par sa mère. Il a vécu dans un kibboutz en Israël entre 1971 et 1973, où il a étudié le génie électrique. Son niveau en maths étant insuffisant, Kapoor est parti pour Londres pour devenir artiste en suivant les cours de la Chelsea School of Art and Design. Il monte sa première exposition à Paris en 1980 et rencontre très vite le succès public et critique ».
Invité par la présidente du château de Versailles, Catherine Pégard, M. Kapoor a « (transformé) Versailles en parc d’attractions » souligne un article mis en ligne ces derniers jours sur le site du Monde. Au nombre des six pièces de l’exposition, « une reprise paresseuse du dispositif permanent qu’il a placé en 2004 dans le Millennium Park de Chicago et qui se nomme Cloud Gate », « il y aurait donc un vagin de dix mètres de haut dans les jardins de Versailles, sur la longue pelouse qui s’étend jusqu’au Grand Canal. C’est son auteur (…) Anish Kapoor qui l’a dit – avant de démentir l’avoir dit, dans la tradition des polémiques douteuses : ce serait le vagin de la reine qui prend le pouvoir ».
Clou de ce « spectacle », que l’on est tout à fait en droit de trouver très laid et malséant affirme Bruno Gollnisch, Le Monde précise que « la sculpture en question est une longue et haute forme en métal, composée d’un pavillon largement ouvert que prolonge un cylindre riveté; que la structure est allongée sur une masse chaotique de grosses pierres grises et de terre noirâtre qui semblent avoir été choisies pour leur peu de charme ; et enfin qu’une fosse a été creusée à proximité, fosse dont les parois et le fond sont enduits de rouge carmin, couleur que l’on retrouve sur l’un des blocs, appuyé au tube de métal, lui-même brun rouille. Le titre originel n’est pas Queen’s Vagina, mais Dirty Corner, coin sale ».
La grande classe … dans ce lieu, symbole mondialement connu du grand siècle français, mais M. Kanpoor l’a aussi précisé: «j’ai eu l’idée de bouleverser l’équilibre et d’inviter le chaos». Comme c’est innovant et original…
« Plus que d’une création, il s’agit d’une attraction, dont on ne doute pas qu’elle ravisse les groupes… » tacle non sans perfidie l’auteur de l’article du Monde. Un coin sale qui amuse paraît-il certains touristes et fait se pâmer la critique bien-pensante. L’académicien et spécialiste des avant-gardes, Jean Clair, le notait en octobre 2014 dans Valeurs actuelles, à propos du plug anal de McCarthy érigé place Vendôme: la bêtise conformiste des mutins de panurge défendant cet art contemporain là est abyssale. « Il faudrait le génie d’un Jonathan Swift pour décrire le spectacle dérisoire et grotesque de ce micromilieu de gens extrêmement riches, extrêmement élégants, extrêmement raffinés, soi-disant extrêmement cultivés, se rencontrant, se pavanant, se congratulant, gloussant autour de cet objet que vous pouvez acheter dans un sexshop pour 6,99 euros…(…). C’est d’autant plus étonnant que ceux qui promeuvent cet art sont des gens dont la fortune est fondée sur l’exploitation des aspects les plus raffinés, les plus éthérés, les plus sophistiqués des passions humaines, les parfums, la mode, le luxe… C’est une relation curieuse qu’on n’a jamais vue à aucune époque, une espèce de carnaval des fous. »
Un carnaval des fous d’une civilisation agonisante, dont les œuvres ne feront même pas de belles ruines, mais des fous qui ont le sens des affaires à défaut d’autres choses. Dans Le Figaro, l’écrivain Christian Combaz dévoilait à notre avis très justement la nature de cette opération Anish Kanpoor qui succède à Versailles aux opérations Takashi Murakami et Jeff Kooons : « une sournoise et lucrative opération de spéculation financière ».
«La raison pour laquelle le vagin de la reine n’est pas installé sur le parking du centre commercial des Quatre Temps près de la Défense, ni dans les plaines de Seine et Marne, ni sur une piste désaffectée de l’aéroport du Bourget, est que l’artiste doit faire photographier sa gueule de conque (ce Dirty Corner, NDLR) en présence du château de Versailles. En somme c’est un gros selfie à dix millions .Mais on ne comprend toujours pas où est l’intérêt. Ne vous inquiétez pas, l’artiste, ses galeristes, ses sponsors, les compagnies financières qui sont derrière l’opération, eux, ont très bien compris l’intérêt. L’intérêt est de 10 à 20%. La cote d’Anish Kapoor grimpe tous les ans à la faveur de ces opérations publiques. Ensuite, comme ses homologues, il inonde le marché de pièces moins monumentales, que les investisseurs brésiliens ou chinois s’arrachent non à cause de leur valeur très hypothétique, mais parce qu’elles permettent de dégager une plus-value considérable sur quatre à dix ans. L’investissement de départ permettrait d’inférer aisément ce que rapporte, à ses organisateurs, ce schéma de Ponzi (montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants, NDLR) . Mais curieusement on n’en connaît jamais le chiffre. On ne le saura, comme pour Madoff, qu’après l’effondrement de la pyramide. »
Faut-il s’étonner de ce que l’Etat français prête les joyaux de notre patrimoine pour appuyer la promotion-spéculation financière à ce type d’escroquerie artistique ? Non hélas, mais comme Bruno Gollnisch, nous suivrons avec intérêt les pistes de réflexion et les travaux que ne manqueront certainement pas de porter à notre connaissance, notamment sur ces questions, le nouveau collectif baptisé Clic ( Culture, Libertés, Création) présidé par Sébastien Chenu et dont Gabriel Robin sera le secrétaire général.
Patrick Euvrard dit
Il ne manque plus que les menstrues royales pour atteindre le sommet de l’ignoble. Après le plug géant, il fallait bien lui trouver un réceptacle.
Cette corne d’abondance géante est proportionnelle à celles qu’ont fait porter à ceux qui baptisent art n’importe quoi, parce qu’il n’en ont jamais regardé. À moins que ce soit un cornet acoustique pour compenser la surdité due à l’onanisme dont ils sont adeptes. Tel Onan, leur production stérile ne peut fructifier.
Roger dit
Bonjour,
La première partie de votre article me fait réagir. J’ai en effet regardé avec intérêt une émission passée sur LCP concernant le « décryptatge » pour reprendre un mot à la mode, des mécanismes qui permettent l’enrichissement des financiers avec la complicité des dirigeants des états membres de l’UE ligotés par un article du traité de Maastricht interdisant l’intervention de la BCE en direct pour soutenir un état.. Le circuit est décrit dans une video sur youtube intitulée « DVD la dette version non censurée. » Dans ce film on nous explique clairement qu’à l’exemple de l’Islande, il serait facile de s’affranchir du remboursement de la dette dont le montant des intérêts déjà versés par cette « machine à laver » depuis les années 70, a permis aux banques de faire des profits gigantesques et de dicter dorénavant les choix de gestion politique et d’investissements jusque là réservés aux états. Rome n’est plus dans Rome ! Pour revenir à votre constat, je note que les sacrifices aussi injustes qu’inutiles qu’on exige du « pays réel » (ceux qui bossent ou ont bossé) sont délibérément imposés de façon exponentielle par une caste de privilégiés qui s’attribuent des libertés écoeurantes dans l’exercice de leurs mandats. Cherchez à qui profite le crime… De plus, le traité qui nous encadre n’est pas légal puisque la volonté du peuple est souveraine et qu’un référendum a donné la réponse ! Cette UE doit sauter coûte que coûte et laisser la place à des dirigeants politiques responsables. De Gaulle aurait-il pris sur les deniers publics pour se rendre en Falcon à une finale de foot ?
Bonne soirée
Christophe dit
Je ne suis pas loin de penser que le propre de cette nouvelle forme d’art, c’est qu’il n’a d’intérêt, que par sa capacité à déconstruire , à désacraliser, à tourner en dérision tous ce qui constitue notre culture historique. Une forme de destruction sournoise des mentalités et des esprits afin de les reprogrammer ! Quelle en sera la portée réelle, dans cette grande entreprise de construction d’un homme nouveau, de cet « individu » hors sol, apatride ; hédoniste et consumériste, qui (selon certains) serait notre futur ?
… Maintenant, qui a suggéré d’installer cette merde en Seine et Marne … Hein !
Parce que moi j’y habite !