On a connu Najat Vallaud-Belkacem très virulente contre les «cathos» et autres défenseurs des valeurs traditionnelles, ne ménageant pas ses paroles et ses actions pour défendre et/ou imposer ses vues aux adversaires du mariage pour tous et de l’enseignement-propagande de la théorie du genre dans les écoles. Dimanche, cela lui est reproché ces dernières heures dans la presse, le ministre de l’Education était au contraire totalement amorphe sur le plateau de l’émission de Canal +, «Le Supplément». Elle n’a réagi en effet que très, très mollement aux propos de son voisin, Idriss Sihamedi, qui préside l’association mahométane baptisée Baraka City. Celui-ci a affirmé qu’il ne «(serrait) pas la main aux femmes» et surtout s’est refusé à condamner sans ambiguïtés les crimes de l’Etat islamique. Ce qui peut apparaître pour le moins curieux de la part d’un homme à la tête d’une structure qui se prétend à vocation «humanitaire». Devant le tollé, un(e) membre du cabinet du ministre a bâclé lundi une petite bafouille signée Najat Vallaud-Belkacem, reprenant les formules d’usage sur «les principes fondamentaux de notre République», «l’égalité homme-femme», «le terrorisme et l’obscurantisme»… Et ce sont ces socialistes là qui entendent donner au FN des leçons de professionnalisme…
Nicolas Sarkozy s’est rallié aux vues de Najat Vallaud-Belkacem sur le mariage pour tous comme il le confesse dans son livre paru hier, «La France pour la vie» -« un revirement » qui pose « une question de crédibilité vis-à-vis des Français » a estimé le député LR Nadine Morano. Il est apparu lui aussi frappé d’une étrange apathie, sans ressort, lors de l’émission «Sept à huit» diffusée dimanche soir sur TF1. Un retour dans une émission populaire qui n’a pas déclenché la curiosité des Français si l’on en juge par les audiences, jugées très « décevantes », de cette prestation.
Un énième come back sur le thème j’ai changé, je m’excuse, je me suis trompé, j’ai fait des fautes, mode utilisé pareillement par un Jean-François Copé, mais qui ne passe pas. Pourquoi ? Et bien parce qu’ils n’ont rien compris à ce qu’attendent nos compatriotes, à l’esprit même de la Res publica, de la chose publique, du rôle, de la perception qu’ont les Français d’un dirigeant politique qui n’est pas là pour étaler ses erreurs et ses faiblesses comme un chanteur de variétés , mais pour indiquer un cap.
Les confessions publiques, les mea culpa grotesques et qui sonnent faux, rabaissent le politique au rang du pipole, une chute de niveau qui révèle une nouvelle fois l’américanisation de nos mœurs. Un écueil qu’Alain Juppé, reconnaissons lui au moins ce mérite, à su éviter dans ces dernières livraisons en librairie…
Selon le dernier baromètre politique Odoxa, qui enregistre un nouvel écroulement de la cote de confiance de François Hollande (22% , -5 points) et Manuel Valls (35%, -5 points), celle d’Alain Juppé candidat des médias, grimpe à 45% (+1) d’opinions positives. Il serait loin devant Nicolas Sarkozy (21%) et auprès des seuls sympathisants de droite M. Juppé (69%, +5) pulvérise le président de LR ( 49%, -9 points).
Nicolas Sarkozy se sent pourtant surtout menacé par l’opposition nationale, sentiment de peur du FN et de Marine qu’il étale dans son livre-confession au style assez navrant. Béatrice Houchard le relève dans l’Opinion, « dés le prologue du livre, 38e ligne : première citation de «la présidente du Front National» (…) les citations continuent, comme un torrent : page 10, page 11, page 12, page 15… Le Front National comme un coup d’obsession permanente .»
Ensuite «Il faut aller pages 66 et suivantes pour lire un long développement. Avec un souci évident : bien faire la distinction entre le FN et les électeurs du FN (…) Puis, s’en prenant frontalement à Marine Le Pen : Je n’ai rien de commun avec les dirigeants du Front National, dont nombre de discours font frémir à leur inconséquence, leur incompétence, leur décalage complet avec le monde d’aujourd’hui. Mme Marine Le Pen m’honore de ses injures et de ses propos approximatifs depuis des années. Elle n’est ni plus ni moins qu’une héritière qui a mis beaucoup de temps avant de s’apercevoir que son père était « infréquentable. Elle a attendu qu’il soit vieux et faible pour l’affronter et l’exclure. On voit comment ils sont capables de s’occuper d’eux-mêmes. Cela ne donne nulle envie qu’un jour ils s’occupent de la France. »
« Mais » affirme Mme Houchard, «l’essentiel du message (sur l’opposition nationale) , figurait dès la page 10 : « Il faudra que l’alternance ait lieu. Et si ce n’est pas nous, ce sera, hélas, la présidente du Front National. »
Il est toujours assez sidérant note Bruno Gollnisch, au regard du bilan proprement catastrophique qui est celui de la droite et de la gauche euromondialistes depuis des décennies, de voir un des responsables du marasme actuel promettre l’enfer aux Français s’ils avaient l’idée de s’émanciper et de voter enfin pour leurs idées. Comme ils l’ont fait en mars 2014 dans les villes conquises par le FN. Les électeurs ne n’en plaignent pas, bien au contraire, alors même qu’un maire ne dispose pas de toutes les manettes pour agir sur le quotidien de ses administrés.
Sur le site du quotidien Les Echos, Vassili Joannidès de Lautour, relaye les inquiétudes du microcosme à l’approche de l’élection présidentielle : «Depuis que la gauche a inauguré en 2007 et pérennisé en 2012 le principe d’une primaire, Les Républicains s’y sont également convertis. Alors que la vertu affichée de la primaire est un renforcement de la légitimité militante, voire populaire, des candidats à l’élection présidentielle, elle risque fort de les affaiblir au profit du Front National. »
«En 2017, quel que soit le favori du premier tour, une candidature de Nicolas Sarkozy et de François Hollande se traduirait nécessairement par l’accession de Marine Le Pen au second tour (…). Quelle que soit l’identité des candidats présents au premier tour de la présidentielle, ceux de droite et de gauche incarneront la politique tant décriée par les Français et dénoncée par le Front National depuis près de 40 ans. Ils représenteront également les échecs de la gauche et de la droite à relever les grands défis auxquels est confronté notre pays ». Certes, mais toute la question dans la perspective de ce second tour est de savoir quelle sera la réaction des 44 millions d’électeurs potentiels : stop ou encore ?
Christophe dit
M. Alain Juppé est l’homme « choisi » par le système, plus servile, et donc plus docile que Fillon, il est le candidat idéal (le plus funeste) du deuxième tour. La gauche est aujourd’hui sortie des réalités vécues par le peuple français et donc totalement démonétisée. L’union des partis de l’établissement est déjà en marche et « l’UMPS », une réalité. Il suffit pour s’en convaincre voir les désistements croisés des dernières élections ! Le candidat du système sera donc à droite. Dans la fausse droite « dite libérale » ! Et malgré ses casseroles, ce cheval de retour, au bilan calamiteux, incarnera en 2017 le parfum provincial de la tradition, le coté rassurant de la bourgeoisie « bien de chez nous ». Bel enfumage en effet pour ce mondialiste convaincu, ce serviteur zélé de l’OTAN. Ce faux libéral qui défendra, à n’en pas douter notre vielle économie de connivence. Rien ne devrait donc changer, si ce n’est l’état de déchéance de notre pays.
Nous sommes « un pays de vieux » … et le propre des vieux est d’avoir un patrimoine, une rente à défendre. Considérant, d’une part la peur que tous réajustements monétaires, que toutes modifications dans le paradigme financier en vigueur pourraient leurs inspirer ; et d’autre part, le grand concert des trompettes de « l’antiracisme bien-pensant», que le système ne manquera pas de jouer à l’heure électorale. Cette grande représentation des indignations feintes, du « droitdel’hommisme » confortable… bref, la cohorte des châtrés, des émasculés de toute indépendance de réflexion … en somme : des « je suis Charlie » se mettra en branle au moment opportun et achèvera de couler tout espoir de redressement national !
Par ailleurs, il n’est pas sur qu’il y ait au Front … comment dire … le charisme… la droiture… bref la compétence propre à un grand chef d’état… à un personnage en capacité de renverser l’histoire ! ?
Toujours mon mauvais esprit !
Modérateur dit
Vous ferez votre choix (ou non) en conscience en 2017 Christophe, notre campagne tentera de vous convaincre, gollnisch.com
yéti dit
Oui, le cochon libre de choisir son auge consumériste n’a pas d’Histoire à défendre, juste le bon approvisionnement de sa pâtée. Il se traine du bac à sable des loisirs au Supermarché de la verroterie pour colonisés.
D’ailleurs le FN semble vouloir défendre cette pâtée aussi … et envisage parait-il de ratisser plus large dans le bac à sable.
Il se méprend sur sa dédiabolisation soi-disant réussie, mais qui n’est en fait que la diabolisation de l’électorat le faisant paraitre plus palot. Il est le symptôme non le virus d’un doute existentiel sur l’avenir.
Il n’y a pas de « morale », de « droiture » à chercher, mais une Idée de « puissance » dans une société amollie, avachie dans son canapé Darty devant « friends trip 2 », sans vision.
Mais il ne suffit pas que l’Idée veuille l’Histoire, il faut aussi que l’Histoire veuille l’Idée.
L’État a été l’instance superstructurale de la répression capitaliste. Le racisme de bobo Jules Ferry l’alibi du capitalisme colonialiste droitdelhommiste. Mais aujourd’hui, avec la mondialisation multiethniqueuse destructrice des nations, le renversement est total. Alors que l’État-nation a pu être le moyen d’oppression d’une classe par une autre, d’un pays par un autre, il devient le moyen de résister à la mondialisation. De même le racisme.
Mais comme disait Nietzsche « On ne ressuscitera pas les grecs », aussi ne le FN ne « ressuscitera pas les français » … qui n’existent plus. L’égoïsme de l’assiette qui monte, n’a rien de « national », il est « pan-blancs », car la méfiance de l’altérité est inexpugnable du mammifère, sans cela il serait même encore plus terre à terre: « pan-les-déjà-servis ».
Et ce petit égoïsme a encore moins d’aspect « conservateur », il est d’obédience libérale, la « guerre de tous contre tous » avec 2 milliards d’africains à naître près à embarquer. Il y a un abîme entre une pensée conservatrice et la recherche d’un intérêt matériel.
Le conservateur, déjà, ne vise pas l’organisation des modes de production (laisser ça aux marxistes qui n’ont rien compris à la finalité du marxisme) mais les produits eux-mêmes. Qu’on ne produise pas l’opium consumériste de la séduction libidineuse. Mais pour cela évidement il faut une justification, qui est cette idée de puissance « ontologique », « communautaire ».
Si Poutine peut encore en appeler à la grandeur de la Sainte Russie, ce n’est plus le cas pour le Saint Boboland, fini le peuple, la terre, l’église de Maurras. La Russie est un empire multi-civilisationnelle, Boboland n’est plus rien, qu’un Supermarché en faillite.
Pourtant il existe une autre terre, celle d’une ancienne race glorieuse disparaissant, et une église qui promet la mort de la Mort. Ne jamais oublier que l’idéologie n’a pas besoin de servante apportant les bons petits plats capitalistes, elle n’a qu’une sœur, l’aliénation, comme disait à peu près Déroulède … Ses parents sont la honte et le ressentiment, sa fille la volonté de puissance. Tout le reste est branlette où auge libérale.