A la Villette hier, le banquet patriote du 1er mai, le dernier avant l’élection présidentielle, affichait complet. Les militants frontistes étaient venus nombreux en ce jour d’hommage à Jeanne d’Arc et aux travailleurs français, écouter les présidents des groupes régionaux frontistes mais surtout Marine Le Pen. La présidente du FN a noté que le camp patriotique était porté par une dynamique offrant des motifs d’espoirs -la montée en France comme dans beaucoup de pays européens des idées nationales, souverainistes- et a placé son discours sous le signe de l’impérieuse nécessité pour la France de retrouver la maîtrise de son destin, de « bouter l’Union européenne hors de France ». « Dans un an nous aurons l’occasion de retrouver notre souveraineté et c’est la raison d’être de ma candidature à l’élection présidentielle. » Une victoire qui ne sera possible que par le rassemblement de toutes les bonnes volontés, au delà de la sensibilité des uns et des autres, au nom du plus grand dénominateur commun: l’amour de la patrie, la volonté de préserver et de transmettre à nos enfants notre identité, nos valeurs culturelles, nos spécificités, nos libertés françaises. Marine a donc lancé de nouveau un « appel » à « tous les patriotes. » « Le besoin impérieux du pays, c’est l’union des patriotes pour constituer cette majorité dont la France a besoin ». « Je continuerai d’en appeler à l’ensemble des Français sans exception, qu’ils viennent de la gauche ou de la droite, pour peu qu’ils aient la France au cœur » (L’intégralité du discours de Marine est consultable sur le site du FN). Si l’opposition nationale est prête à assumer demain la responsabilité du pouvoir, Manuel Valls a confessé les erreurs (à l’entendre surtout celles de ses amis, pas le siennes…) de la gauche au gouvernement depuis 2012, dans un long entretien au magazine Society, paru vendredi,
« La gauche s’est mal préparée à l’exercice du pouvoir » et n’a pas été en mesure de se positionner clairement sur « toute une série de questions : l’Europe, la place de l’État et des services publics, la question migratoire » a affirmé Manuel Valls. Des questions qu’il s’agissait de trancher dans quel sens? Le Premier ministre donne un indice en regrettant que François Hollande n’ait « pas tendu la main à François Bayrou » en 2012. Erreur qu’ « il ne faudra pas répéter » en 2017, M. Valls estimant que Marine a des chances sérieuses d’être élue en 2017. En agitant le « danger Le Pen », le Premier ministre entend souder autour du candidat du PS à la présidentielle les différentes chapelles de la gauche et autres frondeurs qui dénoncent sa dérive libérale, sécuritaire, voire ses discours d’exclusions et de stigmatisation des musulmans.
L’ex maire d’Evry a ainsi tenu ces derniers temps des propos fustigeant le communautarisme, le voile, les tendances, les sectes extrémistes à l’oeuvre au sein de l’islam de France. Invitée mardi sur Radio classique et Paris Première, la présidente du FN n’a pu que constater que les frontistes ont eu « raison dix ans trop tôt, comme d’habitude. (Manuel Valls) découvre l’eau tiède. Entre-temps, c’est le chaos qui s’est installé. Quand Manuel Valls découvre le salafisme, il le découvre avec quinze ans de retard. Cela fait quinze ans que nous tirons la sonnette d’alarme, que nous disons que se développent sur le territoire des réseaux de salafisme. » « Sous Nicolas Sarkozy et François Hollande, ils se sont organisés, ces salafistes, ainsi que les Frères musulmans, ils ont pris en main des quartiers, imposé la loi religieuse. »
Un constat qui ne sous-entend pas que le FN met tous les « musulmans » vivant en France dans le même panier; ils sont nombreux à aimer la France, à la respecter, à vivre leur foi de manière pacifique, dans le respect de notre culture, de nos coutumes, de nos usages . Marine l’écrivait en 2005: « Certains posent la question de savoir si l’islam est compatible avec la République, c’est aux musulmans de répondre. » Propos qui font écho à cette réflexion de Bruno Gollnisch: « il n’y a peut être pas d’islam modéré mais il y a des musulmans modérés. »
Certes, la montée en puissance d’une radicalité mahométane, à dimension révolutionnaire, au discours anti-assimilationniste, se nourrit mécaniquement de la poursuite des flux migratoires légaux ( dont la légitimité n’est jamais remis en cause par la gauche et la droite) laisse à penser que le pire est à venir si un coup d’arrêt très ferme n’est pas donné à ce processus. La présidente du FN a eu raison de rappeler que le problème de l’immigration est « prégnant, terrible. » » Ce n’est pas le seul, mais c’est un problème majeur en France. »
Jean-Marie Le Pen le disait aussi il y a déjà fort longtemps, « quand les musulmans n’étaient q’un million en France, l’islam n’était pas un problème. » Bref, répétons cette évidence, sans immigration de masse, le danger djihadiste, les dérives communautaristes ne se poseraient pas ou de manière très marginale et facilement contrôlable . Plus largement le racisme anti de souche, les délinquances, les violences ordinaires qui pourrissent la vie des Français comme de nombreux autres Européens, ne sont pas toutes réductibles à la présence musulmane. On l’a constaté de manière emblématique, lors des impressionnantes émeutes ethniques qui ont ravagé plusieurs quartiers de Londres en 2011, dont la dimension anti blanche n’était pas absente, qui étaient menées très majoritairement par des bandes issues de la communauté haïtienne… qui n’est pas de religion musulmane.
Ajoutons encore que les casseurs d’extrême gauche qui l’on voit à l’oeuvre ces dernières semaine dans les manifs contre la loi El khomri qui saccagent, détruisent, blessent souvent gravement de nombreux policiers ( voyous auxquels les les dirigeants du Front de Gauche notamment trouvent de nombreuses excuses), hier encore dans les défilés syndicaux du 1er mai, ne sont pas des jeunes musulmans. Les policiers l’ont constaté, la très grande majorité sont des de souche, renforcés par des contingents de militants itinérants d’ultra gauche allemands, britanniques, néerlandais…
Reste que le poids démographique de l’immigration musulmane, la situation géopolitique, le terrorisme, un extrémisme communautaire en progression visible (et très médiatisée par les « grands » médias) en font un sujet d’inquiétude, ô combien légitime pour nos compatriotes. Le Figaro relayant un sondage Ifop sur l’image de l’Islam en France et chez nos voisins allemands le constate aujourd’hui. Il y a six ans, 55 % des Français estimaient que « l’influence et la visibilité de l’islam étaient trop importantes dans notre pays. Ils sont aujourd’hui 63 %, soit une hausse de huit points ». Précision expliquant (en partie) les raisons de la montée au créneau d’une partie du PS sur cette question de l’islam, Le Figaro » souligne que cette hausse vient « de la gauche ». « En 2010, 39 % des électeurs du Parti socialiste pensaient que la place de l’islam était trop importante. Ils sont 52 % désormais, selon l’Ifop. »
Comme en 2010, nos compatriotes interrogés sont 68% à affirmer que « les musulmans et les personnes d’origine musulmanes ne sont pas bien intégrés dans la société, 32% (=) pensent le contraire. Outre-Rhin, 71% des Allemands (-4 par rapport à 2010) pensent qu’ils ne sont pas bien intégrés contre 29% (+4). 47% des sondés Français estiment que la « présence d’une communauté musulmane est plutôt une menace » (+5, par rapport à 2010), moins d’un sur cinq (19%) considère que cette présence est « plutôt un facteur d’enrichissement culturel », 34% (-2) qu’elle n’est « ni l’un ni l’autre ». En Allemagne, les chiffres sont respectivement de 43% (+3), 20% (-4) et 37% (+ 1).
A dire vrai le Système se trouve coincé entre les immortels principes universalistes, cosmopolites qui sont sa boussole, forment le fond de sauce de son idéologie, et le dur retour au réel. Il est d’ailleurs assez éclairant qu’un humaniste, qu’un prophète du messianisme internationaliste comme Jean-Luc Mélenchon tienne sur « les valeurs » exactement les mêmes propos qu’une NKM, qu’un Juppé, qu’un Sarkozy, qu’un Valls
Dans un entretien accordé à l’Obs et diffusé vendredi, M. Mélenchon s’interroge: « Comment combattre Marine Le Pen autrement que par des idées profondément raisonnées? Deux logiques sont à l’oeuvre. Celle des Lumières, l’humanisme universaliste, l’égalité, la fraternité; et de l’autre côté, celle de l’ethnicisme » (sic). « Tout se joue entre ces deux logiques. Le fond de l’affaire, c’est la question de la souveraineté. Il y a ceux qui pensent que le peuple n’est pas raisonnable, que des vérités s’imposent contre lesquelles il ne peut rien : les lois de la nature, de l’économie, du libéralisme. Moi, je pars des conditions sociales d’existence et de la culture collective des Français pour prôner la souveraineté du peuple. » Mais un peuple abstrait, fantasmé par M. Mélenchon comme par d’autres figures de ce Systéme et qui se détourne d’eux. Politiciens du sérail pour qui la fameuse réflexion de Jules Renard est taillée sur mesure: « Oui, le peuple. Mais il ne faudrait pas voir sa gueule. » Et même idéalement le priver de ses réflexes de survie vitaux, dont le vote FN est une des manifestations.
Roger dit
Tout d’abord, je n’ai pas été choqué de vous trouver dans le « 1er mai » de Jean-Marie Le Pen qui ne « souhaite » pas la défaite de Marine en 2017 mais qui prédit son échec si elle ne rassemble pas ses troupes. La pratique de l’exclusion à un an des Présidentielle est une ânerie…
Les menaces formulées avant le 1er mai sont navrantes d’autant qu’elles privent la dirigeante de la sérénité et de l’impartialité nécessaire pour entendre les « contrevenants » Elle est placée dans la situation « d’obéir » à cette menace. Et ce n’est pas le rôle d’un dirigeant.
C’est ici le même schéma et on arrive à des « purges » à l’époque stalinienne ! Virer les patriotes parce qu’ils n’ont pas été honorer la même statue mais qui néanmoins ont honoré la même héroïne de la Nation relève du niveau d’une cour de récréation chère à Souchon !
Bref ! se priver de compétences telles que les vôtres m’apparaît être de la folie. J’espère que Marion se démarquera de cette démarche suicidaire ! Quid d’un FN vide de sens, loin de ses fondamentaux qui lui font prendre l’initiative du débat pour se placer en alternative ?
Alain dit
Ne nous laissez pas intimider Mr Gollnisch
Ne partez pas du FN !
BERTHUY dit
Bonjour,
Tenez bon ,
Cordialement.
Une fidèle électrice FN,proche de votre sensibilité.
.H.B
Erik dit
Bon, fallait-il se rendre hier place des Pyramides entendre Jean-Marie ou à La Villette écouter Marine? Refuser aux sympathisants d’aller place des Pyramides alors que de son côté le Président d’honneur n’avait aucunement interdit à ses sympathisants de se rendre à La Villette est révélateur: d’un côté le F.N. historique était attaché à la liberté d’opinion, d’expression et de circulation, de l’autre côté nous avons un néo-Front qui verse dans le caporalisme liberticide. Cette évolution est plus que regrettable, détestable. Si le Front repeint couleur bleu marine signifie la restriction des libertés d’opinion, d’expression,et le caporalisme étriqué alors non merci!
Modérateur dit
Si Bruno, ardent défenseur des libertés, et notamment de celle d’expression, enjoint ses amis, les patriotes français à rester au FN, à voter Marine, c’est bien parce qu’il considère toujours le Front National comme l’outil le plus performant pour porter nos idées au pouvoir. Tant il est vrai que l’enjeu fondamental de notre combat politique, au regard de l’Histoire, dépasse de loin nos petites personnes, les querelles d’égo. Comme il l’a déclaré dans la presse, il ne manquera pas d’évoquer plus avant cette question avec la présidente du FN, celle de la place des fondamentaux de notre famille de pensée dans le futur projet présidentiel, afin de dissiper tout malentendu. De la confrontation jaillit souvent la lumière. « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté »…Merci de votre courriel Erik, cordialement, gollnisch.com.
Cabioch dit
Aussi sincère et patriote soit-il, M. Gollnisch a il me semble tort sur certains points.
Le FN n’a pas de chances de remporter le 2ème tour de la Présidentielle, d’autant plus quand l’entourage de sa présidente s’empresse d’éloigner définitivement les soutiens de Jean Marie et Bruno du parti pour des questions d’égo ou d’autorité, ou autre.
Secundo, c’est tout le système d’organisation en partis politiques qui permet aux courants souverainistes de tendre le flanc – sciemment ou pas là n’est pas la question- aux attaques de l’oligarchie: des valeurs représentées par des personnalités qu’il est si aisé de menacer, diaboliser, instrumentaliser, acheter, corrompre, influencer, ridiculiser, etc. au lieu de laisser ces valeurs se discutailler et se faire élire dans le plus pur anonymat de la masse de citoyens que nous sommes.
Rien ne vaut l’anonymat, et les plus puissants lobbys l’ont très bien compris.
L’incarnation de valeurs par des personnalités publiques et le principe même de parti sont le talon d’Achille de notre organisation politique.
C’est le système entier qu’il faut jeter à la poubelle et remplacer.
P.S: j’admire M. Gollnisch et son combat, que je crois sincère.
bestetti philippe dit
A titre de protestation contre ce pays qui devient un véritable pays sous développé nous devrions réagir en nous unissant et demander le droit d’asile à l’Autriche qui a bien compris certaines erreurs.
Tartempion dit
Dois-je intervenir ?
J’ai remarqué le dessin décati de Jeanne d’Arc au fond de la scène de la Villette.
Ce n’est pas ainsi qu’on lutte contre la décadence.
Car la décadence est le vecteur du mondialisme.
S’il n’y avait pas la décadence, la question du mondialisme ne se poserait pas.
Par contre, je ne peux m’associer à Jean Marie Le Pen.
J’ai toujours regretté ses outrances verbales périodiques et dévastatrices,
même si j’ai voté pour lui depuis les présidentielles de 1988,
afin de défendre la France, que ne défendait plus ni Giscard ni Chirac.
Je regrette que Bruno Gollnisch se soit affiché avec Jean Marie le Pen.
J’aurais préféré qu’il reste à l’écart de tous.
Il savait que je suis gaulliste, pour avoir lu et relu de Gaulle dans le texte,
et je savais qu’il ne supportait pas de Gaulle.
Mais il m’a néanmoins ouvert ses colonnes,
grâce à quoi j’ai appris à résumer ma pensée.
Tartempion dit
(suite)
J’avais toujours conseillé de ne pas casser la baraque,
et de se contenter d’être la minorité chrétienne du FN,
en essayant de se faire comprendre, ce qui nous aurait attiré le respect.
Mais je ne me vois pas être la minorité chrétienne avec Jean Marie Le Pen.
Je constate que tous les mouvements parallèles au FN
montrent partout la même décadence,
et observent des mœurs mondialisées,
même s’ils sont, ou se prétendent, anti-mondialistes.
Qui est mondialisé, contribue au mondialisme sans le savoir, comme M. Jourdain.
Pourquoi tous les chefs de mouvements nationaux
sont ils, dans tous les pays, des personnalités « à problèmes » ?
Louis dit
Peu importe les bannières, ce qui compte avant tout c’est l’union sacrée, celle qui nous lie de manière indéfectible et charnelle à notre beau pays, l' »Union des Patriotes » !
Dominique dit
Bruno,
Refusez avec force de démissionner car les pensées de Mme Montel le premier mai ne sont pas les nôtres. Vous êtes de ceux pour lesquels mon engagement politique continue au sein du Front.
Et merci pour votre présence aux côtés du Président.
Semper fidelis