Hier, Theresa May a essuyé un camouflet historique devant la chambre des communes avec le rejet très net ( 432 voix contre, 202 pour) de l’accord de divorce avec l’Union européenne, jugé nocif aussi bien par les partisans que par les adversaires du maintien dans l’UE. Un Brexit qui doit prendre effet dans trois mois, tant bien que mal arraché par le Premier ministre britannique à Bruxelles et qu’elle avait exhorté (supplié) ses compatriotes parlementaires de suivre et de valider…Hier également, Emmanuel Macron tentait de gagner du temps et de marchander avec l’opinion en lançant son Grand Débat national. Celui-ci a débuté par un jeu de questions/ réponses devant 700 maires dans la commune normande de Bourgtheroulde, du nom de ce fief condédé au XIe siécle par le duc Robert de Normandie au seigneur d’origine viking Thorvaldr (Théroulde), précepteur de Guillaume Le Conquérant… Les temps ont changé… et c’est un Macron prématurément usé, affaibli, dépouillé de sa superbe, qui a joué la carte de l’humilité et de l‘écoute.
Un débat poudre aux yeux, déjà verrouillé, car sans remise en cause possible des orientations, des fondamentaux euromondialistes macroniens comme le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux ne cesse de le répéter… Sur le site Polemia, le juriste Etienne Tarride constate que « La République En Marche détient le pouvoir exécutif et l’essentiel du pouvoir législatif. L’organisation du pseudo Grand Débat montre d’abord que ce parti n’a pas su mener de débats en son sein ce qui était pourtant, à en croire son candidat pendant la campagne, sa vocation première. Convoquer un débat public pour tenter d’effacer cette carence est une opération à la limite de l’abus de pouvoir. Votre débat, faites- le chez vous d’abord.» «Le grand débat à la Macron c’est non »! «Le débat, continuons à le faire chez nous sans nous préoccuper des oukases publics.» «Apprenons à débattre avec des gens que nous estimons éloignés de nous et dont certains le sont peut-être moins que nous le croyons aujourd’hui. Je ne crois pas, plaide-t-il, qu’il soit impossible de nous rapprocher sur quatre points capitaux :l’Europe de Nations, l’immigration voulue et non subie, une meilleure distribution des richesses, la réforme des institutions par une Constituante.»
Ce qui est tout aussi certain c’est que le show Macron d’hier n’a pas convaincu la majorité des édiles qui avaient fait l’effort de s’y rendre. Dans Le courrier Picard, le maire PS de Saint-Rémy-Boscrocourt, Didier Régnier, affirme que l’opposition a été «muselée » et les questions posées souvent trop ciblées. « Ça n’amène rien de constructif. » « J’ai la nette impression qu’il (E. Macron, NDLR) reste sur ses positions. » « (Il ne parle guère du pouvoir d’achat) alors que c’est au cœur des revendications des Gilets Jaunes. » Le maire communiste du Tréport, Laurent Jacques, lui aussi présent à Bourgtheroulde, est tout aussi sévère: « J’y allais déjà sans grande conviction, mais je suis très déçu de ce que j’ai pu entendre. J’ai l’impression d’avoir assisté à un congrès des maires. » « On n’a pas parlé du fond, des sujets majeurs, comme le pouvoir d’achat, la justice sociale bafouée. Je ne vois pas l’intérêt d’un débat s’il est organisé dans ce sens. J’ai même peur que cela amplifie la colère du peuple. Les Gilets Jaunes n’ont pas dû s’y retrouver. Ceux qui sont dans la rue depuis deux mois, ce n’est pas ce qu’ils attendent. » Laurent Jacques dénonce aussi l’appel aux élus locaux pour organiser le débat sur le plan local. « On demande aux maires de déminer le terrain. Est-ce à nous de prendre des coups pour tout ce qui a été fait par les gouvernements successifs ? » Gouvernements successifs qui ne sont pas apparus par génération spontanée mais parce que les amis politiques de MM. Régnier et Jacques, voire eux-mêmes, les ont aidé à accéder au pouvoir en appelant moult fois à faire barrage aux nationaux. Il s’agirait tout de même qu’ils ne l’oublient pas…
Cela pour le coup n’a pas dû échapper à la socialiste Dominique Chauvel, élue à Saint-Valéry-en-Caux, « très applaudie » (vraiment?) rapporte l’Obs lorsqu’elle a demandé au président de la République de se mobiliser encore plus contre le populisme et en faveur de l’immigration : «M. Macron, je vous souhaite, je nous souhaite de réussir. (…) Notre pays va dans le mur. Il va dans le mur de l’intolérance, des extrémismes, dans le mur où chacun va se refermer, rester sur soi, ou y aura plus de collectif, et ça j’en veux pas pour mon pays.» «Il faut tendre la main à son voisin, il faut tendre la main à ceux qui de l’autre coté de la Méditerranée sont en train de crever, à ces enfants dont on pleure sur le sort quand ils sont sur une plage italienne mais pour lesquels on fait rien au jour le jour.»
Il est toujours possible de se faire plaisir en débitant des banalités –la guerre c’est pas bien, la racisme c’est mal, la mort c’est pas juste, l’égoïsme des Français tue les migrants…- en portant son cœur en bandoulière, en refusant de voir avec Bruno Gollnisch que ce sont les mafias de passeurs africains et la veulerie des progressistes européens qui sont les premiers responsables des noyés en Méditerranée. Mais il est consternant de constater que ce personnel politique est souvent bien incapable d’avoir une défintion autre qu’abstraite du peuple français, constitué pour eux d’indivius interchangeables, plus ou moins ripolinés aux couleurs de la république hors sol et universelle.
Refus de toute politique de préférence familiale autochtone et poursuite de l’accueil des flux migratoires débouchent pourtant à terme sur un suicide français…que l’on devine entre les lignes dans un article du Monde. Malgré la poursuite de l’immigration de peuplement, «bien que la population française continue d’augmenter, le rythme des naissances a faibli en 2018, révèle la dernière édition du bilan démographique de l’Institut national de la statistique (Insee). Comme les trois années précédentes. En 2018, 758 000 bébés sont nés, selon les chiffres annuels rendus publics mardi 15 janvier. Soit 12 000 de moins qu’en 2017 et 60 000 de moins qu’en 2014. La baisse des naissances s’installe dans la durée mais sans s’intensifier. Au contraire, elle se stabilise, pointe l’Insee…»
Ce refus de toute inflexion en faveur d’une meilleure protection sociale, économique, identitaire des Français face à l’immigration subie explique aussi les procés en sorcellerie et le chaos stratégique qui minent La France Insoumise (LFI). Marianne s’en fait l’écho sous la plume de Hadrien Mathoux, «quelques semaines après le départ de Djordje Kuzmanovic (poussé vers la sortie pour sa dénonciation du prosélytisme islamiste et son voeu d‘assécher les flux migratoires, NDLR ) , Jean-Luc Mélenchon s’en est violemment pris à l’un de ses compagnons de route historiques, tenant d’une ligne souverainiste et laïque, François Cocq, qualifié de national-identitaire » (horresco referens!).
« Il paraît fort excessif, note l’auteur de article, d’accoler de tels qualificatifs à François Cocq qui se livre à une critique de l’Union européenne qui s’inscrit dans la lignée classique du souverainisme de gauche (…).» Et il n’est pas identitaire non plus: «il présente justement la laïcité républicaine comme un moyen de trouver une sortie de crise pacifique à la crise identitaire qui ronge notre pays. En juillet dernier, Cocq s’indignait même sur son blog que l’Ifop et Le Figaro utilisent l’étude de prénoms pour examiner le vote des potentiels musulmans : Plus rien ne semble choquer ni émouvoir quand bien même les plus putrides relents de racisme et de discrimination s’affichent ostensiblement dans les pages d’un grand quotidien national, protestait-il.»
«Ce décalage entre les positions de François Cocq et les qualifications que lui prête Jean-Luc Mélenchon a étonné de nombreux militants fidèles de LFI (…). L’influence du mouvement Ensemble, des députées Danièle Obono et Clémentine Autain, mais également de certains militants comme le jeune Taha Bouhafs (qui s’est réjoui du bannissement de Cocq en tweetant : dégagez les fachos) est dénoncée par les tenants de la stratégie populiste, sans qu’elle soit évidente à démontrer. En effet, en adoubant Eric Drouet et le mouvement des Gilets Jaunes (…) Jean-Luc Mélenchon avait au contraire donné des gages au courant de Djordje Kuzmanovic et François Cocq. Ceci alors que la liste des européennes, menée par l’ancienne présidente d‘Oxfam , Manon Aubry, avait été interprétée comme un abandon momentané de la stratégie populiste… En clair, rien n’est clair : la France insoumise joue une partition confuse, et Jean-Luc Mélenchon est le seul à donner le la. Seule certitude, le courant populiste, souverainiste et laïque est singulièrement marginalisé par la mise à l’écart de ses deux figures majeures.»
Seule certitude il existe bel et bien un mouvement politique conjuguant la défense de l’identité française et les exigences de la justice sociale, à mille lieux des vieilles lunes, de l’héritage pourri du marxisme culturel et des aberrations mortifères du libéralisme ultra libre-échangiste . Un Rassemblement National qui marche sur deux pieds, refuse l’hémiplégie intellectuelle, de plier l’échine devant les mots d’ordre du Parti de l’étranger, des internationales (alter)mondialistes. Et cela fait, cela fera toute la différence!
gepetto dit
il faut absolument un RIC, le reste n’est que mots !
Ivernazza dit
Tout à fait d’accord avec vous. En réalité, le peuple français n’à son mot à dire que pour les élections… à condition qu’il vote “utile” dès le premier tour… ce qui équivaut à escamoter le second tour. Après cela, le peuple français n’a plus que le droit d’acquiescer à toutes les décisions prises par l’exécutif. L’adoption par d’autres voies d’un traité de Lisbonne refusé par le peuple en est la preuve flagrante. Il faut dire que l’enjeu était de taille pour les “zélites” de Bruxelles. Le petit Nicolas a fait son travail à la plus grande satisfaction de ses maîtres. Le phénomène « Gilets Jaunes » indique clairement que le peuple en a soupé d’être géré par des irresponsables (à tous les sens du terme) – mais les “zélites” le nez rivé à leurs écrans d’ordinateurs n’ont pas même les moyens de comprendre ce qu’il se passe pas plus que ne sont opérants leurs algorithmes de contrôle des foules pondus par des échantillons de ces génies qui savent tout… mais ne comprennent rien. Les clivages « gauche » ou « droite » n’ont plus de sens, si tant est qu’ils en aient jamais eu.
Comme la vie finit toujours par trouver son chemin, on dirait que le bon sens se met à nouveau à germer… Il est grand temps.