Le Parlement a définitivement adopté mardi soir le changement de statut de La Poste. La gauche n’a pas laissé passer l’ occasion de faire son grand numéro, en voyant dans cette transformation de la poste en Société anonyme, un prélude à la privatisation de ce service public.
A la vérité, le maintien de services publics de qualité et digne de ce nom n’est plus défendu honnêtement que par le Front National, services publics au sein desquels s’appliquent encore (mais pour combien de temps ?) le sain principe de la préférence nationale…
Lors de la campagne législative de 1997, le PS avait affirmé et martelé qu’il s’opposerait à toute privatisation des services publics ; une déclaration du PS-PC du 29 avril 97, promettait même pour France Telecom, Thomson et Air-France, l’arrêt des privatisations…Une fois au pouvoir, la gauche a simplement remplacé le mot « privatisation » par « ouverture du capital » et « respiration du service public». Et c’est ainsi qu’on a privatisé France Telecom, Thomson CSF et Multimedia, le GAN, le CIC, les AGF, Air France, le Crédit Lyonnais…
Les chiffres sont têtus: de 1986 à 1988, Chirac a vendu pour 100 milliards de francs (valeur1999) d’actifs publics ;de 1993 à 1997, Balladur et Juppé en ont vendu 140 milliards ; en 1997 et 1998, Jospin a dépassé toutes les espérances de la droite puisqu’il en a vendu pour 240 milliards.
C’est la gauche qui, en pein accord avec l’Europe de Bruxelles, a privatisé les grands services publics; c’est la gauche qui a liquidé de larges parts de France Telecom et d’Air France, cette dernière l’ayant été sous l’égide du ministre Jean-Claude Gayssot, de sinistre mémoire.
C’est le gouvernement socialiste qui avait aussi franchi une première étape pour la privatisation d’EDF, en faisant voter par l’assemblée, en février 1999, l’ouverture du marché de l’électricité. Des socialo-communistes qui feignent aujourd’hui d’oublier que gouvernement Jospin a mis La Poste et la SNCF sur la même voie de « l’ouverture du marché » et de la rentabilisation par secteurs.
Rappelons enfin que, le 16 mars 2002, à un mois de l’élection présidentielle française, le Conseil européen réuni à Barcelone avait lancé “la phase finale de l’ouverture des marchés de l’électricité et du gaz”, avec l’approbation de tous les européistes de l’UMPS et de leurs clones.