Pour le plus grand dépit des propagandistes sous nos latitudes de la société multiculturelle et des professionnels de l’ethno-masochisme, ce sont deux équipes européennes et homogènes, à l’opposé du « modèle français », qui se sont affrontées hier en finale de la coupe de monde de Football qui a vu la victoire de l’Espagne sur les Pays-Bas. Pour se consoler les medias nous vantent les mérites de la « nation arc-en-ciel » sud-africaine, en route vers des lendemains qui chantent, la preuve irréfragable en étant apportée par l’organisation parfaite de cette compétition. Décrite comme la « locomotive » du continent africain par de nombreux « experts » se bousculant sur les plateaux ou dans les colonnes des journaux, la nouvelle Afrique du Sud née en 1994 accumule pourtant les tristes records.
Nous évoquions le 22 avril dernier les statistiques sur la criminalité dans cette société post apartheid, minée par le racisme anti-blanc et les tensions inter-ethniques. Soit annuellement environ 240 000 cambriolages chez les particuliers, 60 000 vols dans les magasins, les usines et les bureaux, 140 000 cas de dégradation lourde de matériel, et aux alentours de 50 000 viols, 19 000 assassinats et autant de tentatives de meurtre. Le taux d’homicide dépasse les 40 pour 100 000 habitants, vingt fois plus que dans n’importe quel pays occidental. Seule la Colombie et le Salvador font pire.
Une situation qui découle directement de la corruption des forces de police mais aussi et surtout de la désorganisation des structures de l’Etat et de la société sud-africaine, consécutive à la discrimination positive mise en place par l’ANC qui a eu pour effet de faire fuir des dizaines de milliers de cadres compétents. Si 79 % des 50 millions de Sud-Africains sont noirs, 9,5 % blancs, 9 % métis, [et 2,6 % asiatiques, le déclin de la population blanche dans la décennie 1995-2005 est estimé à 16,1%. En octobre 2006, l’Institut Sud-Africain des Relations Raciales (SAIRR) révéla que près de 900 000 Sud-africains blancs, représentant un quart des Blancs, avaient quitté le pays depuis 1994.
Expert pour l’ONU auprès du Tribunal Pénal International (TPI), consultant pour les plus grandes sociétés en Afrique, l’universitaire et africaniste de renom Bernard Lugan était invité le 11 juin dernier par Robert Ménard sur I- télé pour parler de ce pays auquel il vient de consacrer un ouvrage. Le professeur Lugan pariait dès cette date sur le bon déroulement de ce Mondial du fait de la « saturation » en policiers aux abords des stades : « il n’y aura aucun chaos pendant le Mondial, les supporters ne craignent rien, il n’y aura pas de problème de sécurité ». En revanche « dans le reste du pays hors des zones footballistiques, le banditisme va être terrible » prédisait-il. Ce constat s’est vérifié.
Sans langue de bois et sans sacrifier au politiquement correct, Bernard Lugan a relevé que l’Afrique du Sud est « une société divisée d’un rare violence, dirigée par un élite noire corrompue » et dont les conditions de vie pour la très grande majorité des habitants sont « aujourd’hui pires qu’à l’époque de l’apartheid », un pays « en phase de perdition ». Aussi, notait-il, ce Mondial est « un entracte », qui masque des « fissures profondes » : « l’opposition entre noirs, blancs et métis», entre les diverses ethnies, les clivages sociaux « entre nantis noirs et la masse qui crève de faim et qui est au chômage » dans un pays ravagé par le crime et le sida…
Interrogé sur le « symbole » Mandela, qui vient de fêter ses 92 ans, M. Lugan a rappelé une vérité que l’on entend rarement, à savoir qu’il n’a jamais dirigé seul l’Afrique du Sud, seulement brièvement de 1994 à 1996 dans le cadre d’une coalition avant de donner les pleins pouvoirs à son dauphin, Thabo Mbeki, membre comme lui de l’ethnie Xhosa (environ 6 millions de personnes).
La situation depuis cette date n’a fait qu’empirer, l’universitaire rappelant que le chômage a doublé depuis la fin de l’apartheid (de 20 % à 40 %) et qu’a cette époque au moins la criminalité était jugulée, l’électricité fonctionnait et que les noirs des différentes ethnies étaient des citoyens à part entière dans les Bantoustans (les Etats noirs indépendants).
La « seule solution » pour éviter le chaos actuel aurait résidé dans « un partage territorial équitable », ce que le pouvoir blanc de l’époque n’a pas su ou voulu faire, en lieu et place du « projet mondialiste de melting pot » actuellement en vigueur avec les conséquences dramatiques que l’on sait pour tous les sud-africains.
Bref ,il aurait fallu mettre en place le modèle que défendait notamment les sept millions de membres de l’ethnie zoulou, à savoir une Afrique du Sud adoptant un système « fédéral ou confédéral » avec « un développement autour des bases ethniques régionales» et non autour de « la mystique marxiste fondée par l’ANC »…
Aussi, explique Bernard Lugan, « demain ce sera pire ». « Au lendemain de la coupe du monde l’Afrique du Sud va sortir endettée, incapable de gérer quatre de ses stades et devra payer l’ardoise ». « 500 000 touristes » étaient attendus, « 300 000 se sont déplacés ». « 1 800 000 places à 450 euros avaient été mises en vente, elles ont été bradées à 15 euros ». « Le bilan va être terrible comme en Grèce après les Jeux olympiques d’Athènes »…