Il y a des choses qui n’étonnent pas, comme le fait que le magazine consuméro-fémino-socialiste Elle, ait décerné à Christiane Taubira le titre de Femme de l’année. Ce ministre succède ainsi dans le registre des femmes politiques honorées par ce titre de presse à Edith Cresson…encourageant ! Est-il aussi surprenant que l’individu qui a répandu le sang et semé la terreur dans les locaux de Libération, ait été analysé de manière subliminale avant son arrestation par le microcosme politico-médiatique comme un « fasciste » et décrit comme de type « caucasien » ? Abdelhakim Dekhar était en fait un Algérien de nationalité française, militant d’extrême gauche, qui avait fourni le fusil à pompe utilisé dans leur équipée sanglante en 1994 par le couple sympathisant des Scalp (Sections carrément anti-Le Pen), Florence Rey et Audry Maupin.
Il n’est pas plus incroyable que l’humaniste robespierriste Alexis Corbière, élu du Parti de Gauche (PG) au Conseil de Paris, ait déposé un vœu le 13 novembre pour diminuer encore le crédit de 11 millions alloué annuellement à la restauration (bien nécessaire !) des édifices religieux dans la capitale. Bien au chaud dans le bel appartement qu’il occupe avec la camarade Raquel Garrido, le sans-culotte Corbière a notamment fustigé une aide accordée pour le chauffage et l’électricité dans les édifices cultuels. Il ignore (?) peut-être que nos églises sont aussi un refuge pour les sans abri et les pauvres…
Il n’est pas étonnant, encore et toujours, que les amis de Jean-Luc Mélenchon emboîtent le pas à une vieille revendication de la LDH et à la Libre Pensée. Ils ont ainsi déposé un vœu, qui a été adopté en octobre dernier par la ville de Paris, pour qu’un hommage soit rendu aux mutins de la guerre 14-18, aux quelques 650 « Fusillés pour l’exemple ». Ces « héroïques résistants à la tuerie industrielle que fut cette guerre, doivent pleinement et entièrement réhabilités pour l’honneur du pays et de leur famille, comme exemples et sujet de réflexion (…). Le premier refus populaire de la guerre vint de la révolution (bolchevique) d’octobre 1917 » affirme encore le Parti de Gauche dans une déclaration solennelle.
Le Premier ministre Lionel Jospin en 1998, avait demandé, lors d’un discours à Craonne, que ces fusillés pour «désobéissance militaire» « réintègrent pleinement notre mémoire collective nationale». Dix ans après, Nicolas Sarkozy, depuis Verdun, déclarait: «Je veux dire au nom de la nation, que beaucoup de ceux qui furent exécutés ne s’étaient pas déshonorés, qu’ils n’étaient pas des lâches».
Il y a deux ans, c’était la candidate des Verts et d’EELV, Eva Joly qui, avec le soutien de l’actuel ministre Cécile Duflot, déposait à Paris devant l’atroce Mur de la Paix de Marek Halter, une gerbe en l’honneur des mutins de 1917.
Si cette terrible boucherie de 14 fut aussi l’aboutissement du bellicisme intéressé de nombreuses forces et officines qui n’avaient rien de patriotiques, l’effet de loupe mis sur ces 650 soldats français qui ont été passés par les armes, sur un total de 740 fusillés, n’est bien sûr pas exempt d’arrières- pensées idéologiques. Faut-il rappeler que ces fusillés là ne représentent que 0,04% des 1 million 397 800 soldats et 300 000 civils qui ont perdu la vie pendant ce conflit ?
Bruno Gollnisch tient aussi à rappeler qu’on ne peut mettre sur un même plan les soldats qui ont choisi de se mutiner et ceux qui sont tombés au champ d’honneur ; ce sont eux qui ont permis à la France d’être libérée. Ce sont eux et eux seuls, qui ont droit à la reconnaissance officielle de la patrie.
François Hollande, nous l’avions vu, a surtout évoqué lors de son discours du 11 novembre la nécessité de « ne pas baisser la garde face aux haines, aux intolérances, au racisme » (suivez son regard). Evoquant les fusillés, il a parlé de ceux qui « furent condamnés de façon arbitraire», ajoutant qu’il «(souhaitait) que personne ne soit oublié » (des commémorations).
Petite provocation supplémentaire, c’est ce 11 novembre que le ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, en présence de Christiane Taubira, a décoré de la Légion d’honneur le chanteur américain antimilitariste Robert Zimmerman, alias Bob Dylan (72 ans). Et ce, malgré l’opposition du général Jean-Louis Georgelin, Grand chancelier de l’ordre de la Légion d’honneur, qui l’a jugé juge indigne de recevoir cette distinction : « trop drogué et pacifiste ». A ce compte là, il est vrai que les motivations qui ont conduit à décorer d’autres figures que le chanteur américain, suscitent aussi l’interrogation.
Il est vrai aussi que le patriotisme n’est pas un gène dominant au PS, qui célèbre aujourd’hui son inféodation au Nouvel ordre mondial en réintégrant l’Otan et en se soumettant toujours plus avant à l’entité bruxelloise.
Enfin, ajoutons que le chef de l’Etat a tenu, lors de ses premiers discours dans le cadre de la commémoration du centenaire de la Première guerre mondiale, a évoqué la nécessité de la cohésion nationale pour affronter les épreuves. Certes, mais celle-ci impose aussi de faire œuvre de réconciliation nationale.
Quel plus beau geste de rassemblement, d’apaisement que d’accéder à la dernière requête du Maréchal Pétain, qui fut de reposer au milieu de ses hommes, à l’ossuaire de Douaumont ? Pétain, dont François Mitterrand faisait fleurir chaque année la tombe à l’Ile d’Yeu, le chef habile, humain, adoré par ses poilus, avare du sang de ses hommes, qui mis fin aux assauts meurtriers, aux mutineries, aux « Fusillés pour l’exemple »…
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